Une synthèse du colloque Sélune par l’AFB vient de paraitre

L’Agence Française pour la Biodiversité vient de publier son dernier numéro « Les Rencontres » :

– Effacement de barrages, Quand la Sélune reprend son cours, – 24 au 26 septembre 2019, Les Rencontres, OFB, n°70,  déc.2019, french
Dam removal: The Sélune River free to run – 24 to 26 september 2019, Les Rencontres, OFB, n°70,  déc.2019, english

 

Ce numéro de 6 pages est entièrement consacré au colloque de la Sélune qui s’est tenu du 24 au 26 septembre à Rennes et Avranches.

C’est une belle synthèse que nous offre l’AFB.

Un ouvrage plus détaillé de 60 pages sur les communications du colloque est également en cours de préparation.

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Le projet et son label « Wild Rivers » va s’implanter dans l’Arc alpin

Le projet Wild Rivers et son Label seront mis en œuvre dans les pays alpins puis dans les Balkans.

European Rivers Network a établi un partenariat avec le WWF pour la région alpine et avec EURONATUR pour la région des Balkans.

À partir d’avril 2020 *, vous pourrez demander le label et télécharger tous les documents pour une candidature dans les pays alpins, plus tard pour la région des Balkans.

Plus d’informations> https://www.ern.org/fr/wild-rivers/

  • reporté à 2021 suite Covid 19

Noël est en avance pour les rivières et la nature: la Commission Européenne conclut : la DCE est «adaptée à ses finalités»

Hier, le 11 décembre, la Commission européenne a publié les résultats du « bilan de qualité » et ils sont largement positifs ; concluant que la directive-cadre sur l’eau de l’UE est « adaptée à ses finalités », reconnaissant que les objectifs des directives sont « aussi pertinents aujourd’hui qu’ils étaient au moment de l’adoption de celles-ci, sinon plus » et que la DCE et ses directives filles ont conduit à « un niveau de protection des masses d’eau et de gestion des risques d’inondation plus élevé qu’il n’aurait été possible sans elles ».

Les résultats indiquent également que le retard dans l’atteinte des objectifs est dû à « l’insuffisance des financements, à la lenteur de la mise en œuvre et à l’intégration insuffisante des objectifs environnementaux dans les politiques sectorielles, et non à des insuffisances dans la législation ».

Les conclusions mentionnent également que: « La politique de l’Union dans le domaine de l’eau est d’une grande importance pour les citoyens européens. La consultation publique a recueilli un total de plus de 370 000 réponses, ce qui est exceptionnellement élevé ». Félicitations à tous les citoyens et ONG qui ont participé à la campagne #ProtectWater pour que cela se produise. Et bien sûr, la coalition Living Rivers Europe suivra de près les prochaines étapes.

Ces résultats sont une étapes très importante pour la restauration de nos masses d’eau douce européennes et doit permettre de redynamiser les États membres qui sont en train de finaliser leurs plans de gestion de bassin pour atteindre les objectifs de la DCE cycle 2022-2027. Il s’agit d’une occasion sans précédent pour eux de tripler et d’accélérer leurs efforts en matière de protection de l’eau, mais aussi de s’attaquer au changement climatique, à la rareté de l’eau et aux polluants nouveaux pour lesquels le rapport indique que la directive-cadre sur l’eau est suffisamment flexible pour s’adapter à ces pressions émergentes.

Plus à  ce sujet
> lire le communiqué de presse de la coalition LRE ci-dessous
> lire le communiqué de presse de la « Commission Européenne »
> Plus d’infos sur la coalition Living Rivers Europe et la campagne « protectwater »


Communiqué de presse de Living Rivers Europe (traduction issue du communiqué anglais)

La Commission Européenne a rendu les résultats du « bilan de qualité » de la législation européenne sur l’eau, concluant que la directive-cadre sur l’eau de l’UE est « adaptée à ses finalités », reconnaissant que les objectifs des directives sont « aussi pertinents aujourd’hui qu’ils étaient au moment de l’adoption de celles-ci, sinon plus » et que la DCE et ses directives filles ont conduit à « un niveau de protection des masses d’eau et de gestion des risques d’inondation plus élevé qu’il n’aurait été possible sans elles ».

Ces conclusions arrivent après deux années d’évaluation de la directive-cadre sur l’eau et, en écartant la possibilité d’une révision, remet l’UE sur la bonne voie pour redonner vie à ses rivières grâce à la mise en œuvre et à l’application complète de la loi.

Le message de la Commission Européenne est clair: la DCE est un pilier essentiel de la législation environnementale de l’UE et doit rester dans sa forme actuelle. Les résultats du « bilan de qualité » soulignent que le retard dans l’atteinte des objectifs de la DCE est «en grande partie dû à l’insuffisance des financements, à la lenteur de la mise en œuvre et à l’intégration insuffisante des objectifs environnementaux dans les politiques sectorielles, et non à des insuffisances dans la législation».

Ces conclusions arrivent dans le sillage du rapport 2020 sur l’état de l’environnement de l’Agence Européenne pour l’environnement, qui souligne que la DCE est essentielle pour arrêter et inverser la perte de biodiversité. Les conclusions sont fortement soutenues par le WWF, l’EEB, Wetlands International, l’European Rivers Network et l’European Anglers Alliance – qui forment ensemble la coalition Living Rivers Europe et ont dirigé la campagne #ProtectWater pour sauvegarder la DCE.

Andreas Baumüller, responsable des ressources naturelles au Bureau des politiques européennes du WWF et président de la coalition Living Rivers Europe, a déclaré

« En approuvant que la directive-cadre sur l’eau est adaptée, la Commission européenne se tient aux côtés des centaines de milliers de citoyens européens, de scientifiques et groupement de la société civile qui ont tous défendu la DCE au cours des deux dernières années.

Nous félicitons le président Von der Leyen d’avoir scellé l’accord avant la fin de l’année. Comme le montrent les résultats, c’est la lenteur de la mise en œuvre qui est à blâmer pour ne pas avoir encore atteint les objectifs de la DCE. Comme exprimé hier lors de la publication du « Green Deal européen », la Commission doit maintenant passer de la parole aux actes. Elle doit veiller à ce que les États membres soumettent des plans ambitieux et des actions concrètes pour atteindre les objectifs de la loi d’ici 2027, et que cela soit soutenu par un financement dédié. »

[…] voir en anglais

Les prochaines étapes

À l’avenir, il est désormais important de déployer tous les efforts pour atteindre les objectifs de la DCE d’ici 2027.

Le chemin est encore long. 60% des eaux de surface de l’UE ne sont pas en bon etat, et ne répondent pas aux normes de la DCE. Le rapport 2020 sur l’état de l’environnement de la semaine dernière a montré que, sur les quatre indicateurs relatifs à l’eau douce analysés par l’AEE, un seul a montré des progrès au cours des 10 à 15 dernières années. Pour tous les indicateurs, les perspectives à l’horizon 2030 donne «une image mitigée».

Cependant, les États membres finalisent actuellement leurs plans pour atteindre les objectifs de la DCE au cours du cycle 2022-2027 (connus sous le nom de plans de gestion de bassin hydrographique – SDAGE en France). Il s’agit d’une occasion sans précédent pour eux de tripler et d’accélérer leurs efforts en matière de protection de l’eau. La Commission Européenne doit embarquer tous les acteurs ensemble dans une vision ambitieuse pour des eaux saines et propres en Europe, une vision qui requiert une volonté politique, l’application de la législation et des investissements.

Contact:

Sophie Bauer
Communications Officer (Freshwater)
WWF European Policy Office
sbauer@wwf.eu 
+32 471 05 25 11

Claire Baffert
Senior Water Policy Officer
WWF European Policy Office
cbaffert@wwf.eu 
+32 49273 1092

 

 

Dans une déclaration commune, 300 ONG demandent à ce que l’hydroélectricité ne soit pas certifiée « climate friendly »

À l’occasion de la Conférence mondiale sur le changement climatique, 276 ONGs ont publié ce 10 décembre une déclaration commune appelant la Climate Bonds Initiative (CBI) à arrêter la certification « verte » des centrales hydroélectriques comme « respectueuses du climat ».

Ces ONGs expliquent que les critères pour l’hydroélectricité, tels qu’ils ont été élaborés par la CBI, sont loin d’être acceptables. Si un financement de la CBI pour l’hydroélectricité devait être mis en œuvre, cela menacerait les rivières et toutes les populations et écosystèmes qui en dépendent.
Avec les critères de certification proposés par la CBI pour l’hydroélectricité, on serait dans le « greenwashing » complet : les fabricants de barrages verraient s’ouvrir à eux d’importantes opportunités de financement assorties d’un label vert sans apporter de contribution significative à la protection du climat.

Précisons que l’Association Internationale de l’Hydroélectricité (IHA) a joué un rôle déterminant dans l’élaboration des critères de la CBI. Or l’’IHA représente les intérêts de l’industrie hydroélectrique et a déjà dans le passé créé divers outils pour mesurer les impacts sociaux et environnementaux négatifs des barrages, outils de greenwashing inadéquat, vivement critiqués par la société civile internationale.

>> Les impacts négatifs des centrales hydroélectriques sont de plus en plus connus : des millions de personnes ont déjà dû être déplacées à cause des barrages, d’importants fleuves et d’autres écosystèmes ont été détruits. Mais les centrales hydroélectriques contribuent au réchauffement climatique d’origine humaine. Les barrages sont – notamment au cours des 20 premières années de leur vie – des sources importantes de méthane, un gaz à effet de serre, 86 fois plus puissant que le CO2. Or les prochaines années sont cruciales pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 ° C. Promouvoir l’hydroélectricité saborderait cet objectif.
>> Par ailleurs, le fonctionnement des centrales hydroélectriques sera également affecté par le changement climatique : de longues sécheresses alterneront avec des événements pluvieux intenses et brefs. Les centrales construites aujourd’hui produiront donc moins d’électricité que prévu, avec un risque accru des ruptures de barrages. Les barrages sont donc également une mauvaise adaptation au changement climatique.

Pour toutes ces raisons, ces 276 organisations mondiales de la société civile demandent que la Climate Bonds Initiative abandonne la certification des centrales hydroélectriques. Une telle certification engendrerait l’attribution de subventions importantes à une technologie obsolète qui n’en a ni le besoin ni le mérite. Ces ressources financières pourraient sans aucun doute être mieux utilisées ailleurs, en faveur d’actions réellement efficaces dans l’adaptation au changement climatique.

>>  Voir leur déclaration commune (en anglais) et la liste des ONG signataires

logo Living Rivers Europe

+5 500 scientifiques demandent à la Commission Européenne de défendre le droit européen de l’eau

Le 6 décembre 2019, une lettre ouverte signée par de plus de 5 500 scientifiques a été envoyée au vice-président exécutif Timmermans et au commissaire Sinkevičius, les invitant à «sauver et mettre en œuvre la directive-cadre sur l’eau» afin d’arrêter et d’inverser le déclin catastrophique de la biodiversité des eaux douces. Félicitations à tous les signataires pour cet engagement!
Il est encore possible de signer la déclaration.

 

Réaction des associations et de la coalition Living Rivers Europe 
Lire la version originale en anglais

Des scientifiques et des universitaires préoccupés par l’état désastreux des rivières, des lacs et des zones humides d’Europe ont publié une déclaration appelant l’UE à mettre pleinement en œuvre et à appliquer sa propre loi sur l’eau – la directive-cadre sur l’eau de l’UE (DCE) – afin de mettre fin et d’inverser le déclin catastrophique de la biodiversité en eau douce.

Cette déclaration a été approuvée par 12 organismes scientifiques représentant plus de 5 000 scientifiques et près de 500 scientifiques spécialisés dans le large éventail d’espèces touchées par la DCE – des amphibiens aux insectes, des poissons d’eau douce aux oiseaux. Parmi les scientifiques figurent le Dr Jörg Freyhof, président régional du groupe de spécialistes des poissons d’eau douce de l’UICN / WI, et le professeur Carlos Garcia de Leaniz, directeur du Centre pour la recherche aquatique durable de l’Université de Swansea.

La déclaration a été rendue publique plus tôt dans la journée, accompagnée d’un édito pour Euractiv du Professeur Steven Weiss, expert en biodiversité de l’eau douce à l’Université de Graz et signataires de la déclaration.

La déclaration décrit la DCE comme un outil essentiel pour garantir à l’Europe « des masses d’eaux douces saines et résilientes afin de soutenir les hommes et la nature, aujourd’hui et à l’avenir », soulignant qu’ »il ne peut y avoir de Green Deal efficace sans des écosystèmes en bon état en son cœur ». La déclaration est publiée alors que la Commission européenne en est aux dernières étapes d’une évaluation standard de la DCE – connue sous le nom de «fitness-check ou bilan de qualité» – destinée à déterminer si la loi est toujours pertinente et adaptée à son objectif. Les conclusions finales de cette évaluation sont attendues la semaine prochaine.

Andreas Baumüller, responsable des ressources naturelles au bureau des politiques européennes du WWF, a déclaré:

«Les États membres de l’UE et les groupes de pression des entreprises utilisent le bilan de qualité de la directive-cadre sur l’eau pour faire pression en faveur de normes environnementales plus faibles. […] Nous espérons que cet appel massif de milliers de scientifiques servira de dernier avertissement à la Commission: cette loi est le bon outil pour protéger les rivières européennes. Toute dilution de celle-ci mettrait en péril le Green Deal européen.  »

 

Contact:

Alexandra Chevalier
WWF European Policy Office
achevalier@wwf.eu
0032 48449 4354

 

Claire Baffert
Agent principal de la politique de l’eau
WWF European Policy Office
0032 49273 1092

Parution de la Plaquette « Espaces naturels, espaces protecteurs »

Le Ministère de la Transition Ecologique et solidaire (MTES) vient de publier en 2019 un document pédagogique présentant l’importance du rôle des espaces naturels dans la gestion des risques naturels. Les espaces naturels y sont présentés comme espaces protecteurs pour les populations humaines, en assurant entre autres un rôle de régulateur de crue.

ERN France se réjouit notamment de voir que, parmi les exemples présentés, se trouve celui de Brives-Charensac en Haute-Loire, exemple qu’elle avait suggéré au MTES et qui témoigne de l’efficacité au fil des années de la renaturation du lit et des berges de Loire, opération retenue par la Ville comme alternative à des travaux lourds de protection comme une digue ou un barrage.

>> Découvrir la plaquette « Espaces naturels, espaces protecteurs » (MTES, février 2019)

 

Renouvellement des concessions sur le Doubs franco-suisse : les ONG seront associées…Mais comment ?

On vous l’avait précisé lors d’une news de juin 2019 : Plusieurs ONG françaises et suisses avaient fait la demande, auprès de leurs gouvernements respectifs, d’être associées à la réflexion sur le renouvellement des concessions de 3 ouvrages hydroélectriques présents sur le Doubs franco-suisse (Le Châtelot, Le Refrain et La Goule) qui arrivent bientôt à échéance (respectivement 2024, 2028, 2032).

En ce mois de novembre, elles viennent d’obtenir deux réponses similaires des leurs gouvernements respectifs, qui chacun proposent de les rencontrer courant 2020. Espérons qu’il s’agira bien d’une réelle concertation, et non pas seulement d’une restitution aux associations de décisions déjà arrêtées. Nous restons vigilants !

Les gouvernements précisent également qu’ils travaillent actuellement sur un projet de convention internationale applicable sur l’ensemble de la section du Doubs franco-suisse. Les gouvernements estiment que l’adoption de cette convention est un cadre préalable et nécessaire pour la définition des modalités de renouvellement des concessions hydroélectriques. C’est l’avancement de ce projet de convention qui déterminera le calendrier de la rencontre avec les associations.

 

 

Continuité écologique sur le Rhin : la riposte des ONGs !

En vue de la prochaine conférence des Ministres, qui aura lieu à Amsterdam en 2020, les ONG de protection de l’environnement du bassin rhénan en faveur de la continuité écologique du Rhin supérieur viennent de publier une position commune, dans laquelle elles font connaître leurs exigences.

En effet, lors de la dernière réunion plénière de la CIPR à Malbun en juillet 2019, la France a communiqué son plan général pour la restauration de la continuité écologique du Rhin entre Rhinau et Vogelgrün. Malgré la mise en place du nouveau « Plan Rhin Vivant », que les ONG saluent et approuvent, elles déplorent que l’échéance de 2020 initialement prévue, ni aucune autre échéance, ne figure plus dans le programme français.

Par conséquent, les ONG exigent que tous les travaux nécessaires pour garantir la continuité écologique et la réimplantation de populations de saumons en équilibre naturel dans le bassin du Rhin jusqu’à Bâle soient terminés fin 2025. Elles demandent également  que soient prévus une clause de révision pour fin 2022 et un rapport d’étape.

>> Pour plus de détails, lire la position des associations (disponible en Français et en Allemand uniquement)

>> Lire aussi nos précédentes news sur le sujet :
news du 25 juillet 2019 : la France pointée du doigt à la CIPR
news du 28 juillet 2019 : La France doit redoubler d’efforts pour rétablir le débit écologique du Rhin

>> Voir le Flyer en français de présentation du Plan Rhin Vivant

 

Il y a 60 ans, la rupture du barrage de Malpasset (Fréjus)…

 

Le récent anniversaire de la rupture du barrage de Malpasset (Fréjus-France) nous rappelle à quel point les barrages peuvent être dangereux pour les populations humaines.

C’était il y a 60 ans, mais le drame est encore frais dans l’esprit des gens. Le 2 décembre 1959, le barrage de Malpasset, sous l’effet de pluies torrentielles saturant sa capacité, a libéré 50 millions de mètres cubes d’eau, dans une vague de 60 mètres de haut, faisant plus de 400 victimes …

Trop d’autres accidents de rupture de barrage se sont déjà produits en Europe. Par exemple :

  • En 1923, la rupture du barrage de Gleno  (Italia) fait 500 victimes
  • En 1959, une rupture de barrage dans le réservoir de Vega de Tera (Zamora, Espagne) provoque 144 morts
  • En 1963, le débordement du barrage de Vajont en Italie a fait près de 2000 morts …
  • etc…

De nos jours, bien que les technologies aient progressé, la persistance de ce risque est inacceptable, surtout quand on l’ajoute à tous les autres impacts négatifs des barrages sur les rivières. Une raison de plus pour les éviter et pour détruire les anciens barrages …

Photo : Catastrophe du barrage de Vajont  (Italie- 1963) – Photo d’archives

Publication du 1er inventaire européen des centrales hydroélectriques…. Une pression énorme pèse sur nos rivières !

EuroNatur, Riverwatch, le WWF et GEOTA viennent de publier une nouvelle étude montrant l’ampleur de la pression dont font l’objet les rivières d’Europe.

C’est une véritable frénésie hydroélectrique qui sévit sur tout le continent européen.

Plus de 8 700 nouvelles centrales hydroélectriques sont prévues sur nos rivières, et l’on connaît tous les impacts dévastateurs de ces ouvrages sur la biodiversité et la société…

Les habitants et les rivières des Balkans sont les plus menacés.

Vous pouvez télécharger ici l’étude complète (en anglais) et le rapport de synthèse (en anglais également)

Egalement plus d’infos dans le communiqué de presse Euronatur/Riverwatch (traduit en français) ci-dessous :

 

Radolfzell, Vienne, 28 novembre 2019. Le premier inventaire paneuropéen des centrales hydroélectriques existantes et projetées montre l’immense pression exercée sur les rivières du continent. Outre les 21 387 centrales hydroélectriques existantes, 8 779 autres sont prévues, principalement dans les Alpes et les Balkans. Les rivières auparavant intactes – en particulier dans les Balkans – doivent être détruites. Plus du quart (2 500) de ces projets hydroélectriques sont situés dans des zones protégées, principalement dans des parcs nationaux et des sites Natura 2000.

© FLUVIUS, commandé par le WWF, Riverwatch, EuroNatur, GEOTA
Les rivières d’Europe sont minées ! La carte montre les centrales hydroélectriques existantes et prévues sur le continent. L’un des foyers géographiques: les Balkans.

Cette étude a été commandée par EuroNatur, Riverwatch, le WWF et GEOTA. Ses conclusions mettent en évidence l’échec des gouvernements, tant au sein de l’UE qu’à l’extérieur, à protéger les rivières et la biodiversité, et illustrent un mépris flagrant de la législation de l’UE en matière de protection de l’eau, en particulier de la directive-cadre sur l’eau.

«Nous sommes confrontés à la fin des rivières libres en Europe et à un effondrement de la biodiversité si nous n’arrêtons pas cette folie hydroélectrique. La Commission européenne dirigée par Ursula von der Leyen et les gouvernements nationaux doivent mettre fin à cette expansion. Avant tout, ils doivent mettre fin aux subventions à l’hydroélectricité et améliorer la protection des cours d’eau. Il est inacceptable que notre facture d’électricité finance les investisseurs dans l’énergie hydroélectrique et, partant, la destruction des bouées de sauvetage de l’Europe », déclare Ulrich Eichelmann de Riverwatch.

A small hydroelectric power plant on the Ugar River near Knezevo, Bosnia and Herzegovina© Amel Emric
Petite centrale hydroélectrique d’Ugar en Bosnie-Herzégovine.
La plupart des centrales hydroélectriques prévues sont de petites centrales hydroélectriques, mais leurs dégâts sur la nature sont tout sauf minimes.
Sur cette rivière, le Huchen, une espèce en voie de disparition dans le monde entier, a perdu sa frayère.

«C’est dans les Balkans que le plus grand nombre de centrales hydroélectriques – plus de 3 000 – sont prévues. La plupart de ces rivières sont encore préservées, certaines même intactes. Elles constituent un trésor européen que nous ne pouvons pas nous permettre de perdre. Nous exhortons l’Union européenne à prendre en compte ces développements dans les négociations d’adhésion et à insister sur le respect de la législation en matière de conservation de la nature. Dans les Balkans, les investissements dans le domaine de l’hydroélectricité sont excessifs, alors que le potentiel de l’énergie solaire – une source d’énergie véritablement renouvelable – reste largement inexploité », a déclaré Gabriel Schwaderer, directeur général d’EuroNatur.

Les barrages hydroélectriques détruisent les rivières et leurs environs et contribuent de manière substantielle à la perte de biodiversité. Ils interrompent le flux naturel du fleuve, bloquent la migration des poissons – affectant les stocks de poissons et la survie des espèces menacées – et interceptent les sédiments qui protègent les berges et les deltas des crues. Les communautés locales sont littéralement en train de dépérir.

En outre, plus de 90% des centrales hydroélectriques prévues ne produisent que de petites quantités d’électricité (moins de 10 MW), c’est-à-dire qu’il s’agit de «petites» centrales hydroélectriques qui causent de graves dommages à la nature et n’ont que peu d’avantages économiques.

© Amel Emric
Le barrage de Jadar en Bosnie-Herzégovine

Steven Weiss, Assoc. Univ.-Prof. Uni Graz souligne les effets dévastateurs de l’énergie hydroélectrique: «Sur la base des extrapolations d’une étude plus détaillée sur les Balkans, ainsi que de la liste rouge de l’UICN, nous pouvons prédire qu’au moins 20 et peut-être 30 espèces de poissons d’eau douce disparaîtraient si tous ces projets de centrales étaient réalisés. En outre, un pourcentage élevé (> 95%) de la faune piscicole du sud de l’Europe rejoindrait alors la liste des espèces menacées de l’UICN. Nous devons comprendre que la demande déjà élevée de ressources en eau, en particulier dans le sud de l’Europe, sera exacerbée par une telle exploitation hydroélectrique à grande échelle, ce qui résultera en une perte définitive de la biodiversité en eau douce.
Pour lutter contre cette perte de biodiversité en eau douce, nous demandons à tous les pays européens et à l’UE :
• un New Deal bleu pour les fleuves européens
• plus de subventions
• une meilleure protection des tronçons fluviaux précieux
• un nouveau programme paneuropéen de restauration des rivières

Contact information
Anja Arning
Head of Public Relations, Euronatur
E-mail: anja.arning(a)euronatur.org

Ulrich Eichelmann
CEO, Riverwatch
E-mail: ulrich.eichelmann(a)riverwatch.eu