Dans une déclaration commune, 300 ONG demandent à ce que l’hydroélectricité ne soit pas certifiée « climate friendly »

À l’occasion de la Conférence mondiale sur le changement climatique, 276 ONGs ont publié ce 10 décembre une déclaration commune appelant la Climate Bonds Initiative (CBI) à arrêter la certification « verte » des centrales hydroélectriques comme « respectueuses du climat ».

Ces ONGs expliquent que les critères pour l’hydroélectricité, tels qu’ils ont été élaborés par la CBI, sont loin d’être acceptables. Si un financement de la CBI pour l’hydroélectricité devait être mis en œuvre, cela menacerait les rivières et toutes les populations et écosystèmes qui en dépendent.
Avec les critères de certification proposés par la CBI pour l’hydroélectricité, on serait dans le « greenwashing » complet : les fabricants de barrages verraient s’ouvrir à eux d’importantes opportunités de financement assorties d’un label vert sans apporter de contribution significative à la protection du climat.

Précisons que l’Association Internationale de l’Hydroélectricité (IHA) a joué un rôle déterminant dans l’élaboration des critères de la CBI. Or l’’IHA représente les intérêts de l’industrie hydroélectrique et a déjà dans le passé créé divers outils pour mesurer les impacts sociaux et environnementaux négatifs des barrages, outils de greenwashing inadéquat, vivement critiqués par la société civile internationale.

>> Les impacts négatifs des centrales hydroélectriques sont de plus en plus connus : des millions de personnes ont déjà dû être déplacées à cause des barrages, d’importants fleuves et d’autres écosystèmes ont été détruits. Mais les centrales hydroélectriques contribuent au réchauffement climatique d’origine humaine. Les barrages sont – notamment au cours des 20 premières années de leur vie – des sources importantes de méthane, un gaz à effet de serre, 86 fois plus puissant que le CO2. Or les prochaines années sont cruciales pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 ° C. Promouvoir l’hydroélectricité saborderait cet objectif.
>> Par ailleurs, le fonctionnement des centrales hydroélectriques sera également affecté par le changement climatique : de longues sécheresses alterneront avec des événements pluvieux intenses et brefs. Les centrales construites aujourd’hui produiront donc moins d’électricité que prévu, avec un risque accru des ruptures de barrages. Les barrages sont donc également une mauvaise adaptation au changement climatique.

Pour toutes ces raisons, ces 276 organisations mondiales de la société civile demandent que la Climate Bonds Initiative abandonne la certification des centrales hydroélectriques. Une telle certification engendrerait l’attribution de subventions importantes à une technologie obsolète qui n’en a ni le besoin ni le mérite. Ces ressources financières pourraient sans aucun doute être mieux utilisées ailleurs, en faveur d’actions réellement efficaces dans l’adaptation au changement climatique.

>>  Voir leur déclaration commune (en anglais) et la liste des ONG signataires

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