Dam Watch

Afin de rendre visible à la fois la problématique des barrages et leurs impacts souvent néfastes pour les rivières et les écosystèmes aquatiques, mais aussi pour accompagner les tendances de modernisation ou encore d’effacement partiel ou total planifié, nous avons choisi de suivre de près quelques cas typiques et représentatifs.

Suivi de grands barrages
- l’effacement partiel du barrage de Poutès en France sur la rivière Allier (Dép. Haute Loire, France)
- l’effacement total de deux grands barrages sur le fleuve Sélune (Normandie/France).
- l’histoire incroyable du grand barrage de Mesochora en Grèce, jamais mis en eau….
- le barrage de Vogelgrün sur le Rhin franco-allemand qui bloque la remontée du saumon
- le projet de barrage de Ilisu Hasankeyf (Tigris, Turquie) : construit finalement, hélas
- le barrage de Yacyreta en Argentine. La corruption, le scandale… : construit finalement, hélas
- le barrage de Alqueva au Portugal (Guadiana). C’est le plus grand réservoir d’Europe. Utile ?

Suivi des projets liés à la petite hydroélectricité
- Une centrale hydroélectrique sur le barrage de Vichy (Allier, rivière à saumon)
- Le barrage de Descartes sur la Creuse, 1^er obstacle depuis l’océan, bientôt équipé !
- Une centrale à Ebreuil (03) (Sioule, affluent de l’Allier)
- Une microcentrale à Chanteuges (Desges, gorges de l’Allier)
- Une centrale sur l’Auze, bassin de la Loire, France
- La multiplication des centrales sur le bassin de l’Alagnon, rivière à saumons, bassin de la Loire, France
- L’exemple du Petit Tabuc, parmi les cours d’eau alpins menacés

Localisation des barrages en observation

Le Barrage de Poutès

Haut Allier, affluent de la Loire, en Haute-Loire, France

Un effacement partiel est prévu pour réduire la hauteur actuelle de 17 m, à 4-6 m (projet en révision) . L’installation de large clapets entièrement effaçables, une grande passe à poissons et un dispositif de dévalaison vont permettre le franchissement notamment pour les derniers grand saumons sauvages de l’Europe. Les travaux préparatoires ont démarré en 2017 et se terminent en 2021.

Après 20 ans de conflit, l’intelligence collective a permis une coopération de tous les acteurs pour le choix d’une solution de compromis. C’est une innovation technique et un exemple en termes de réussite de l’ingénierie sociale.

Le Barrage de Poutès, 17m de haut
© EDF

Les aménagements prévus pour le barrage de Poutès
© EDF

Plus d’infos sur nos pages dédiées >

Le nouveau Poutès :
Le Projet & 20 ans de Campagne

Les Barrages de Vézins et La-Roche-qui-Boit

Sélune, fleuve côtier, en Normandie, France.

Après de longues années de campagne en faveur de l’effacement total de ces deux ouvrages de respectivement 36 m (12,6 MW/20 GWH) et 16 m de hauteur (1,6 MW/4,7 GWH), le gouvernement français a programmé pour l’effacement pour 2018-2021.

Les enjeux environnementaux sont très forts avec notamment la présence massive de sédiments pollués dans les retenues, de plus l’effacement de ses deux ouvrages permettrait le retour du Saumon sur la Sélune. L’aspect social est également très interessante avec une opposition très virulente de certaines populations locales.

Le Barrage de Vézins, 36m de haut
© Eaux et Rivières de Bretagne

Le Barrage de La Roche-qui-Boit, 16m de haut
© ERN France, Roberto Epple

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Sélune libre : Le Projet & Processus d’une décision unique en Europe

Projet de Microcentrale à Chanteuges

Rivières Desges, affluent de l’Allier, Haute-Loire, France

En France et en Europe, de très nombreux projets de microcentrales hydroélectriques voient le jour sur les derniers cours d’eau encore préservés. Ils constituent une réelle menace sur les écosystèmes aquatiques, pour une production d’énergie insignifiante.

C’est par exemple le cas du projet de microcentrale à Chanteuges sur la Desges, affluent du haut Allier, situé juste en amont du Conservatoire du Saumon Sauvage.

Mobilisation locale contre la microcentrale de Chanteuges © Marie-Pierre Tiberti , 2018

Premiers travaux pour la microcentrale de Chanteuges
© ERN France, 2017

Plus d’infos sur nos pages dédiées >

NON à la microcentrale de Chanteuges !

Le Barrage de Mesochora

Rivière Acheelos en Grèce.

Ce barrage achevé en 1997 n’a jamais été mis en eau. Il a été considéré comme non conforme avec la Constitution grecque suite à la mobilisation des habitants.

Le barrage de Mesochora
© ERN France, Roberto Epple, 2014

Le fleuve Acheloos en aval du barrage de Mesochora
© ERN France, Roberto Epple, 2014

Plus d’infos sur nos pages dédiées >

Le barrage de Mesochora en Grèce ne sera jamais mis en eau !

Le Barrage de Vogelgrün

Rhin franco-allemand.

Cet ouvrage EDF très complexe, totalement infranchissable, doit être équipé de passe à poissons entre 2020 et 2025. Deux solutions innovantes sont à l’étude.

Plus d’info à venir…

Les barrages de Ilisu (Turquie), Yacyreta (Argentine) et Aquelva (Portugal)

Le barrage d’Ilisu, barrage en construction (2017) sur le Tigre, fait partie du projet d’Anatolie du Sud-Est (GAP, Great Anatolian Plan). La capacité dépasse 10 milliards de m3 et devrait fournir une capacité de production hydroléléctrique 1 200 MW. (Investition: au moins 1,50 milliards de Dollars)

Cette construction engloutie la ville antique de Hasankeyf (UNESCO World Heritage site) et a provoqué le déplacement de 60 000 personnes.

Le projet, des années en retard suite à une opposition national et international forte et au retrait des investisseurs européens (allemands, suisses et autrichiens pour le non respect de lois de protection de l’environnement), fait partie d’une politique de grands travaux du gouvernement turque (GAP, Great Anatolien Plan). C’est le plus grand projet d’irrigation du monde. Un complex de grands barrages dans les bassins versants du Tigre et de l’Euphrate est destiné – outre les retombées agricoles et énergétiques – à donner à la Turquie un énorme avantage stratégique dans la région, car le GAP permet de contrôler le débit de fleuves de Mésopotamie se déversant ensuite en Syrie et en Irak.

Cette étude de cas n’est pas encore terminé , veuillez visiter entre temps nos pages dédiées sur l’ancien site de ERN (anglais).

Le Barrage de Yacyretá-Apipé est une centrale hydroélectrique construite sur les saltos de Yacyretá-Apipé ou chutes de Yacyretá-Apipé sur le Río Paraná, entre la province argentine de Corrientes et le département paraguayen de Misiones. Le barrage est construit à 182 km en amont de la ville de Corrientes.

Le fleuve Paraná, deuxième plus grand fleuve d’Amérique latine, entre l’Argentine et le Paraguay. Yacyretá (de la langue guaraníe Jasy reta, ou « terre de la lune ») est l’un des plus gros barrages au monde.

Le barrage fait 808 mètres de long et 20 mètres de haut. La production hydro-électrique est assurée par 20 turbines de

4 050 MW qui peuvent produire jusqu’à 19 080 GWh par an, ce qui représenterait 40% des demandes énergétiques d’Argentine). Le débit maximum de 55 000 mètres cubes par seconde.

Ce projet a été très critiqué dés sa phase de projet du fait des 1600 Km² de terre qui devaient être inondés par le réservoir du barrage et la menace qui devait en résulter pour l’environnement. Dés la construction du barrage, de nombreuses espèces de poissons ont été gravement affectés : forte mortalité et menace de disparition de certaines espèces aux habitats dégradés. La superficie du projet retenu prévoit un lac de retenue de 1000 Km² (soit près de dix fois la superficie de Paris).
La zone humide de Ibera à Corrientes est en péril, du fait d’une infiltration des sols. Les inondations à la période des pluies ont été particulièrement destructrices depuis l’édification du barrage.

Il a fallu détruire des villages entiers et reloger les paysans, pêcheurs et autres villageois expulsés. Seulement 2300 maisons et 1000 appartements ont été prévus par les autorités pour reloger plus de 17 000 foyers, soit près de 100 000 personnes. Les indemnisations des familles dont les terres ont été noyé sont nettement en dessous de la décence, ce que dénoncent les mouvements sociaux qui appuient les populations déplacées, les » oubliés de Yacyretá «

Le barrage de Yacyreta en Agentine (Parana). Symbol de la corruption, un scanale international,
(la banque mondiale a annulé son aide financière). Le combat les peuples affectés et oubliés .
Cette étude de cas n’est pas encore dispo, veuillez lire notre page dédiée sur notre ancien site.

Le barrage de Alqueva sur le fleuve Guadiana au Portugal a crée le plus grand lac artificiel d’Europe (en surface). Le remplissage du réservoir d’une surface de 25 000 ha et d’un volume de 4 150 Millions de m3 a débuté le 8 fevrier 2002 et inauguration de l’ouvrage a eu lieu en 2004. Avec une hauteur de presque 100 m, le barrage sert à la production hydroélectrique (240 MW) et pour l’irrigation d’immense surfaces agricoles dans la région semi-aride de l’Alentejo. La commission européenne (qui a pourtant financé le projet) a constaté un grand risque de désertification et de salinisation. L’ouvrage fait partie des plus grands barrages de la péninsule iberique. Il a détruit une des région européenne à très haute Biodiversité et englouti des milliers de gravures préhistoriques (petroglyphs) de haute valeur.

Ce cas d’étude n’est pas encore accessible, veuillez entretemps visiter nos anciennes pages dédiées à cet ouvrage (en anglais) sur notre ex site web.

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