Le Dam Removal Award 2023 revient au Portugal

La Free Flow conférence organisé par le World Fish Migration Foundation à Groningen vient de prendre fin. A cette occasion le vainqueur 2024 du Dam Removal Award a été révélé. 3 projets étaient finalistes et le vote du jury et du public, pris à part égal, a décerné le prix à GEOTA au Portugal pour la suppression du barrage de Vaqueiros dans la rivière Alviela. Félicitation à eux, il remporte un chèque de 15 000€. Félicitation également aux autres nominés, dont la Fédération de pêche 64 avec l’effacement du barrage d’Urrutienea sur la Nivelle (5m de haut) et où les résultats ont été immédiats avec une recolonisation de l’amont de la rivière par le saumon. C’est déjà une belle victoire.

Plus d’infos sur le projet Français : https://www.ern.org/fr/urrutienea-finaliste-du-prix-europeen-pour-la-suppression-des-barrages-2023-les-votes-sont-ouverts/

Plus d’infos sur le projet laureat (en anglais) :https://damremoval.eu/dam-removal-award-2023-winner/

© DRE

Open Rivers Programme retient un nouveau projet présenté par ERN

Après le succès des effacements de 4 seuils sur la Tardoire en 2023, ERN aura le plaisir d’accompagner, dans le cadre du programme Open Rivers, les travaux d’effacement du seuil de Pont de Rhodes menés par le Syndicat Mixte de la Dordogne Moyenne et de la Cère Aval, sur la Ressegue, un sous-affluent de la Cère (BV Dordogne). La Moule perlière d’eau, inscrite sur la liste rouge de l’UICN est présente sur ce bassin. Les travaux de restauration permettront de reconnecter 12.3km soit 96% du linéaire de la Ressegue et 23 km de cours d’eau sur tout le bassin versant.

Les travaux seront financés à 100% par le programme Open Rivers, auquel ERN avec le SMDMCA ont candidaté en 2023. La phase étude avait elle aussi été financée par le programme Open Rivers avec le partenariat ERN/SMDMCA.

Le prochain appel à candidatures est fixé au 29 octobre 2024.

Plus d’infos : https://www.ern.org/fr/openrivers/

 

 

Rapport Dam Removal Europe 2023 est publié : Année record pour les suppressions de barrages en Europe, et mise en garde contre les risques de sécurité des ouvrages vieillissants

487 barrages et seuils effacés dans 15 pays européens en 2023

Dam Removal Europe a publié le 15 avril dernier son rapport sur l’avancement de la suppression des obstacles en rivière en 2023 en Europe. 487 barrières ont été supprimées dans 15 pays européens en 2023, soit une augmentation de 50 % par rapport au nombre de l’année dernière. Ces initiatives ont permis de reconnecter plus de 4 300 kilomètres de rivières. La France reprend la tête du classement avec plus de 150 ouvrages recensés effacés en 2023.

Même si le nombre d’obstacles atteint cette année encore un nombre record, il faut y voir là aussi l’amélioration du rapportage auprès de DRE. Outre le nombre croissant d’ouvrages et de pays qui libèrent leurs cours d’eau le rapport pointe également les risques de sécurité des ouvrages vieillissants faisant état de 129 décès au cours des dernières années.

La France efface des obstacles sur ses rivières depuis de nombreuses années, et nous félicitons que l’idée de libérer les fleuves et rivières fait son chemin dans d’autres pays d’Europe. La politique pour la restauration des rivières en France est un exemple ailleurs en Europe et reste inspirante. Mais dans d’autres pays aussi une politique pour la restauration des rivières libres se structure. En Estonie par exemple la Cour suprême a rendu le 15 janvier 2024 un jugement historique, créant un précédent pour la suppression des barrages dans le pays. Le juge a désigné le ministère de l’Environnement comme autorité compétente pour concilier les intérêts patrimoniaux et environnementaux.

 

Quelques années plus tôt, l’ONG Jägala Kalateed s’était lancée dans une mission de restauration de la rivière Jägala en zone Natura 2000 avec un enjeu fort pour le saumon. Mais le ministère de la culture et le ministère de l’environnement n’avait pas réussi à se mettre d’accord sur la manière de traiter la question des barrages vieillissants. D’une part, les barrages font partie du patrimoine culturel et d’autre part, ils constituent une menace pour les rivières. Après plus de deux ans de pétitions et de procédures judiciaires, la Cour suprême a annoncé sa décision finale : Si les intérêts culturels et environnementaux entrent en conflit, le pouvoir suprême est détenu par les règles environnementales (y compris la clause dérogatoire de la directive « Habitats »). Grâce à cette décision, le 8 avril 2024, l’Office Estonien de l’environnement a décidé d’annuler officiellement le permis d’utilisation de l’eau de la centrale hydroélectrique de Linnamäe, le plus grand barrage hydroélectrique d’Estonie, au profit des salmonidés. Cette annonce va ouvrir les portes à la plus grande suppression de barrage en Estonie.

* Carte des pays européens ayant signalé des suppressions de barrières en 2023. Le dégradé de couleurs correspond au nombre de suppressions par pays.

Voir le communiqué de presse

Voir le rapport : https://ern-sosloirevivante.org/wp-content/uploads/2024/04/Web-version_DRE-Report-2023.pdf

Plus d’infos sur le cas de l’Estonie (en anglais) : https://damremoval.eu/supreme-court-estonia/

Deux victoires juridiques pour l’Allier et ses affluents !

En ce début d’année, l’association a le plaisir de vous partager deux récentes victoires juridiques. Ces affaires qui prennent des années à aboutir sont toujours un grand soulagement lorsque nous recevons une décision qui nous est favorable.

En effet il aura fallu plus de quatre ans ! Quatre ans pour que la Justice annule enfin l’autorisation donnée le 18 avril 2019 par la Préfecture de la Nièvre de retourner 55 ha des prairies de Mauboux à Livry (58), pour leur mise en culture irriguée. Des prairies pourtant classées permanentes sensibles au titre de la PAC et situées dans trois zones Natura 2000 du val d’Allier à Livry. Le 28 février 2024, la Cour administrative d’appel de Lyon a tranché en donnant raison au collectif d’associations, après qu’elle en ait déjà ordonné la suspension dès 2020.

Plus récemment encore, la cour administrative d’appel de Lyon a annulé la reconnaissance du droit d’eau du projet de microcentrale de Chanteuges, sur la Desges. La non-reconnaissance de ce droit d’eau a pour conséquences d’annuler ce projet qui prenait place sur un des affluents du haut-Allier classé comme rivière à saumons !

 

A venir : Des vidéos plaidoyers pour la continuité écologique

Avec le soutien de l’OFB dans le cadre de l’appel à projet Mobbiodiv, ERN publiera très prochainement un documentaire sur la restauration de la continuité écologique en France de 1997 à nos jours. Intitulé « Pour une fois qu’il faut laisser couler » le film en 3 partie retrace l’histoire des grands évènements et chantiers qui ont marqué la restauration de la libre circulation des rivières en France. Elle est raconté du point de vue de notre association.

De courts modules seront diffusés prochainement sur le web.

partie 1/3 : Rouvrir les axes fluviaux aux grands migrateurs
partie 2/3 : Reconnecter les petites et moyennes rivières
partie 3/3 : Repenser et reconfigurer les grands ouvrages bloquants

Fin 2023 déjà, la Direction de l’Eau et de la Biodiversité avait publié une vidéo sur la continuité écologique répondant aux diverses questions sur le sujet et déconstruisant les idées reçues. Voir ou revoir la vidéo Le Vrai / Faux de la continuité écologique des cours d’eau

Projection et débat autour du film « La Rivière » au Ciné Dyke

Dans ce documentaire d’une grande richesse esthétique et humaine, Prix Jean Vigo 2023, Dominique Marchais filme les cours d’eau des Pyrénées, depuis les gaves jusqu’à l’Adour. Au fil de l’eau, il rencontre celles et ceux qui vivent le long de la rivière : protecteurs de l’environnement, pêcheurs, naturalistes, scientifiques, agents entretenant la rivière… A travers le vécu de ces hommes et de ces femmes concernés par « la rivière » (terme qui devient générique pour les gaves), le film montre leur lien fort avec le lieu où elles vivent, un bassin versant. Il montre aussi l’évolution de ce milieu écologique gravement menacé par les activités humaines. Il alerte sur la crise écologique mais n’est pas sans espoir : des hommes et des femmes essayent à leur échelle de préserver, d’avertir et de lutter pour que la rivière continue d’être une source incroyable de vie.

Le réalisateur suit « une voie douce » pour dire la transformation des paysages et de la nature, le bouleversement du cycle de l’eau et de la biodiversité de la rivière, et mettre en lumière ceux et celles qui œuvrent à la protéger.

Ce film est plus qu’un documentaire, c’est une célébration de la beauté et du vivant. Mais en opposition il fait le constat alarmant des agressions multiples et diverses que subit la nature. Et de manière universelle, à travers le Béarn et le Pays basque, nous pouvons imaginer d’autres rivières, dont la Loire et ses saumons…

A la suite de la séance, le public pourra réagir au regard curieux et amoureux porté sur la rivière par le réalisateur, lors d’un échange auquel participeront, aux côtés de ERN-SOS Loire Vivante, les présidents du SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux) Loire Amont et de la Fédération Départementale de Pêche de la Haute Loire.

La suppression du barrage d’Urrutienea en France, finaliste du prix européen pour la suppression des barrages 2023, les votes sont ouverts

La suppression du barrage d’Urrutienea en France sur la Nivelle a été retenu pour concourir au prix européen d’effacement des barrages.

3 projets sont finalistes : « la suppression du barrage d’Urrutienea en France sur la Nivelle », « La suppression du barrage de Garlogie en Écosse » et « l’enlèvement du déversoir de Vaqueiros au Portugal ». Vous pouvez désormais voter pour votre favori. Les votes sont ouverts jusq’au 22 mars à 11h59. Vote now! Dam Removal Award Nominees 2023 – Dam Removal Europe 

Zoom sur le projet sur la Nivelle, les autres projets sont a découvrir sur le site de DRE.

Au cœur d’un paysage transfrontalier entre l’Espagne et la France, la Nivelle, est une rivière riche en biodiversité et est un centre d’intérêt majeur pour cette région touristique en été. Le barrage de 5 mètres de haut était hors d’usage depuis 10 ans ! Une barrière infranchissable pour les poissons migrateurs, notamment les saumons, les anguilles et d’autres espèces emblématiques (moules perlières d’eau douce, Desman des Pyrénées, loutres d’Europe, écrevisses à pattes blanches et autres). La fédération de pêche, à l’origine du projet a acheté le site afin de le démanteler complètement. Du côté espagnol, leurs partenaires avaient déjà travaillé à l’enlèvement des obstacles, et ils savaient que ce barrage était le dernier barrage totalement infranchissable de la Nivelle.

Leur principal obstacle a été de convaincre les autorités locales que le développement économique (hydroélectricité) ne pouvait se faire au détriment de la biodiversité locale. Au total, il aura fallu 20 ans pour débloquer la situation !

Deux mois seulement après l’achèvement des travaux, les résultats sont extraordinaires. Les premières frayères de saumon atlantique situées à 6 km en amont du barrage ont été observé en Espagne – pour la première fois depuis plusieurs siècles !

Les travaux menés en parallèle depuis 2020, pour la conservation et la restauration de la moule perlière d’eau douce sur la Nivelle ont aussi été décisif. Cette espèce, la seule génétiquement unique dans les Pyrénées, vit en symbiose avec le saumon. Ces actions comprennent la reproduction pour renforcer la population naturelle, qui était menacée d’extinction dans les 10 prochaines années. La suppression de ce barrage était donc essentielle à la restauration de l’habitat et à la reconquête de l’ensemble du bassin versant en amont.

De nombreux partenaires ont été impliqué dans le projet : organismes de recherche scientifique (INRAE), associations (AAPPMA Nivelle, CEN Nouvelle Aquitaine, MIGRADOUR), gouvernement de Navarre, lycée professionnel (qui abrite les installations du projet d’élevage ex-situ de la moule perlière), ou encore de fondations (Fondation française des pêcheurs, Fondation Arcadia – Programme Open Rivers).

 

Le prix pour la suppression des barrages est organisé par Dam Removal Europe, la World Fish Migration Foundation, la Banque européenne d’investissement et The Nature Conservancy, soutenus par la Dutch Postcode Lottery, Forest Peace Foundation et ABN AMRO Bank. Le projet le plus inspirant recevra un trophée spécial et 15 000 euros pour le prochain projet d’effacement de l’équipe. Le nom du gagnant sera dévoilé lors de la prochaine conférence Free Flow à Groningen, aux Pays-Bas.

 

 

 

logo Living Rivers Europe

Lettre ouverte : La résilience dans le domaine de l’eau ne peut pas attendre

L’Union Européenne a abandonné un plan essentiel pour rendre l’Europe plus résiliente à l’eau 🤯

Les inondations et les sécheresses s’aggravent, nous devons nous y préparer !

Aujourd’hui, 28 organisations dont des ONG, des réseaux de villes, des agriculteurs durables, des syndicats et des associations professionnelles, demandent dans une lettre ouverte à la @EUCommission de remettre à l’ordre du jour, avant les élections de 2024 EU,  une initiative européenne pour la résilience eau basée sur la nature.

Présentée comme une priorité de fin de mandat par la présidente de la Commission européenne, cette communication était annoncée pour le 12 mars, avant d’être finalement reportée à une date inconnue. Pourtant face à des phénomènes météorologiques extrêmes plus intenses et plus fréquents liés au changement climatique, l’UE devrait accélérer son action pour remédier à la pénurie récurrente d’eau et protéger la société contre les effets des sécheresses, des inondations, des feux de forêt et de l’élévation du niveau de la mer. La résilience de l’eau grâce à des solutions basées sur la nature devrait être une priorité politique pour la prochaine Commission européenne, avec au cœur des écosystèmes d’eau douce et marins sains – rivières, lacs, zones humides, deltas et zones côtières.

Lire notre lettre ouverte (anglais) à @vonderleyen

 

Soulagement après l’adoption de la Loi Européenne pour la restauration de la nature

Une très bonne nouvelle nous parvient de Bruxelles. La Loi européenne pour le restauration de la nature a été adoptée.

On pouvait craindre le contraire car elle était devenue une des cibles des protestations des agriculteurs dans les États membres. Les syndicats agricoles avaient exhorté les membres du Parlement à soutenir le secteur agricole en rejetant le texte. Les législateurs ont adopté la loi par 329 voix pour, 275 contre et 24 abstentions.

Selon la nouvelle loi, l’UE doit mettre en place des mesures de restauration pour au moins 20 % des zones terrestres et maritimes de l’UE d’ici 2030 et pour tous les écosystèmes d’ici 2050. En ce qui concerne les RIVIERES entre autres,  l’objectif de 25 000 km de RIVIERE à courant libre !

Nos ONGs et coalitions alliée (dont LRE ) ont bataillé très fort et dur. Il mérite un grand bravo.

 

Contexte:

Plus de 80 % des habitats européens sont en mauvais état. Le 22 juin 2022, la Commission a proposé une loi sur la restauration de la nature afin de contribuer au rétablissement à long terme de la nature endommagée dans les zones terrestres et maritimes de l’UE, d’atteindre les objectifs de l’UE en matière de climat et de biodiversité et de respecter les engagements internationaux de l’UE, en particulier le cadre mondial des Nations unies pour la biodiversité (Kunming-Montréal). Selon la Commission, la nouvelle loi apportera des avantages économiques significatifs, puisque chaque euro investi se traduira par au moins 8 euros de bénéfices.

Le parc national de Vjosa en danger : Manifestation sur la rivière albanaise Shushica

 » Une vallée entière se dresse contre le détournement de ses eaux : Le samedi 24 février, les maires de la vallée de Shushica se sont rassemblés pour protester contre les plans de destruction de la nature pour Shushica ++ Le gouvernement albanais veut détourner l’eau de l’affluent de Vjosa ++ Le parc national de Vjosa est en danger après seulement un an  »

Communiqué de presse EuroNatur, Eco Albania and Riverwatch, proposition de traduction par ERN

Radolfzell, Vienne, Tirana, Kuç.
12 maires et de nombreux autres habitants de la vallée de la Shushica et d’autres régions du parc national de Vjosa, des militants, des avocats et des scientifiques se sont rassemblés ce matin dans le village de Kuç, sur les rives de la Shushica. Ils protestent contre le projet du gouvernement de Tirana de prélever l’eau de la Shushica pour l’acheminer vers la côte méditerranéenne, à 17 kilomètres de là, à Himara, afin d’y promouvoir le tourisme de masse.

Officiellement déclaré en mars 2023, le parc national de la rivière sauvage Vjosa englobe la Vjosa et ses principaux affluents, dont la Shushica. Cependant, moins d’un an plus tard, la Shushica risque de ne plus être protégée, ce qui entraînerait l' »amputation » du parc national de la Vjosa. Le prélèvement proposé de 140 litres d’eau par seconde dans la Shushica assécherait complètement le cours supérieur de la rivière pendant l’été. Cela constitue une menace importante pour la biodiversité et a de graves répercussions sur la population locale dans les quelque 30 villages concernés. L’intervention pourrait conduire à l’exclusion du Shushica du parc national, puisque de telles mesures sont interdites dans cette catégorie de protection, privant ainsi la communauté locale des bénéfices de l’écotourisme.

Elidon Kamaj, maire de Brataj, déclare : « Nous fondions de grands espoirs sur le parc national, car nous pensions qu’il stimulerait le développement économique. Compte tenu des problèmes d’émigration que connaît notre région, la création du parc national était pour nous la promesse d’un changement transformateur. Cependant, si notre eau nous est désormais retirée et que Shushica perd son statut de parc national, c’est notre avenir économique qui sera en jeu. »

La banque de développement allemande Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW) et le Cadre d’investissement pour les Balkans occidentaux (WBIF) financent le projet, et la société autrichienne STRABAG réalise les travaux de construction. Les approbations des ministères et le financement ont été basés sur une étude d’impact environnemental et social (ESIA) totalement erronée. Les conséquences du projet pour la Choucha n’ont pas été analysées et les riverains de la Choucha n’ont pas été informés. Les scientifiques nationaux et internationaux qui ont examiné ces analyses ont conclu que « …les résultats sont trompeurs et incorrects ».

« Nous ne resterons pas les bras croisés alors qu’on nous vole notre eau. Ce projet ne nous a jamais été communiqué ; son existence n’a été révélée que lorsque les engins de chantier sont apparus. Nous ne tolérerons pas qu’on nous vole notre eau et nous sommes prêts à prendre des mesures pour faire cesser les travaux. Plus de 50 habitants ont intenté une action en justice contre ce projet, en collaboration avec l’organisation albanaise de protection de la nature EcoAlbania. La première audience du tribunal n’a pas encore eu lieu, déclare Astrit Balilaj, maire de Kuçi.

« Le risque réside dans la possibilité que le détournement de l’eau de la Shushica crée un précédent. Les actions qui se déroulent aujourd’hui sur le Shushica pourraient se répéter demain dans d’autres sections du parc national. La crédibilité de l’ensemble du parc national de la rivière sauvage est en jeu », déclare Olsi Nika, directeur exécutif d’EcoAlbania.

« Le parc national de la rivière sauvage repose sur un équilibre hydrique largement naturel et non perturbé dans son réseau de veines. C’est ce qui rend cette région si unique, et c’est pourquoi des gens de toute l’Europe y viennent. Ce projet de détournement met donc en péril l’ensemble du parc national. L’Allemagne et le WBIF doivent se retirer du projet si l’Albanie n’arrête pas immédiatement les travaux de construction et n’ordonne pas une véritable EIA », déclare Ulrich Eichelmann, directeur exécutif de Riverwatch.

« Le gouvernement albanais a probablement supposé que nous fermerions les yeux sur un ou deux projets destructeurs de la nature en échange de la désignation du parc national de Vjosa, mais nous ne ferons pas de compromis. Nous n’abandonnerons pas tant que la Vjosa et ses affluents ne seront pas vraiment en sécurité », déclare Annette Spangenberg, responsable de la conservation de la nature à EuroNatur.

Les demandes conjointes des résidents locaux, des maires, des scientifiques et des activistes peuvent être résumées comme suit :

  1. Arrêter immédiatement la construction.
  2. Réaliser une nouvelle étude d’impact sur l’environnement.
  3. Identifier et analyser les ressources en eau alternatives pour la zone côtière autour d’Himara dans le cadre de l’EIA, avec l’aide d’experts nationaux et internationaux.

Informations générales :

– Communiqué de presse de EuroNatur, Eco Albania and Riverwatch,

– En mars 2023, le parc national de la Vjosa a été créé en Albanie. Il s’agit de la première zone de conservation des rivières sauvages en Europe, qui englobe un total de 404 kilomètres du réseau fluvial de la Vjosa et de ses affluents, la Shushica, la Drino et la Bënça. Après moins d’un an, le parc national est maintenant en danger ; les travaux de construction sont déjà bien avancés et devraient s’achever en août de cette année.

– Jusqu’à présent, ce projet destructeur de la nature a également été financé avec l’argent des contribuables allemands, à savoir avec des fonds de la Kreditanstalt für Wiederaufbau au nom du ministère fédéral de la coopération économique et du développement (BMZ) et du cadre d’investissement pour les Balkans occidentaux (WBIF).

– L’EIA et le document de synthèse sont disponibles sur demande

– La campagne « Save the Blue Heart of Europe » (Sauvez le cœur bleu de l’Europe) vise à protéger les rivières de la péninsule balkanique dont la valeur naturelle est particulièrement élevée et qui sont menacées par plus de 3 400 projets hydroélectriques et autres plans de destruction de la nature. La campagne est coordonnée par les organisations internationales de protection de la nature Riverwatch et EuroNatur et mise en œuvre avec des organisations partenaires dans les pays des Balkans. Le partenaire local en Albanie est EcoAlbania. De plus amples informations sont disponibles à l’adresse suivante : https://balkanrivers.net

– La campagne est soutenue par la Manfred-Hermsen-Stiftung, entre autres.