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Mondialement plus de 500 barrages prévus à l’intérieur de zones protégées : Étude

Plus de 500 barrages prévus à l’intérieur de zones protégées : Étude (source Mongabay)

par Liz Kimbrough le 5 août 2020

Selon une nouvelle étude, plus de 500 barrages sont soit en cours de construction soit prévus dans des zones protégées au cours des deux prochaines décennies.
L’étude a révélé que plus de 1 200 grands barrages existent déjà dans des zones protégées.
Les auteurs encouragent vivement les gouvernements à éviter de construire des barrages dans ou à proximité des zones protégées et à se tourner plutôt vers les énergies renouvelables telles que l’éolien et le solaire.
Les chercheurs expriment leurs inquiétudes quant au recul actuel de la protection de l’environnement, en particulier dans le contexte de la pandémie COVID-19.
Des centaines de barrages sont prévus dans les zones protégées du monde entier, une perspective qui menace les personnes, les plantes et les animaux qui dépendent des eaux vitales des rivières à débit libre.

Selon une analyse mondiale, la première du genre, publiée dans la revue Conservation Letters, 509 barrages, soit 14 % du total actuellement en construction ou prévus pour les deux prochaines décennies, devraient être construits dans des zones protégées.

« Le nombre de barrages prévus dans les zones protégées est alarmant », a déclaré Michele Thieme, auteur principal de l’étude et responsable scientifique de l’eau douce au WWF. « Les rivières sont l’élément vital des écosystèmes. Toute politique qui vise à conserver la nature doit donner la priorité à la libre circulation des rivières ».

Les chercheurs ont superposé les données sur les barrages prévus de la base de données Global Dam Watch sur les cartes de la base de données mondiale sur les zones protégées pour obtenir le chiffre. L’équipe a également identifié 1 249 grands barrages déjà en place dans des zones protégées existantes en utilisant la base de données mondiale sur les réservoirs et les barrages (GRanD).

Dans le monde entier, les rivières ne sont plus ce qu’elles étaient. Une étude de 2019 a révélé que les deux tiers des plus longs fleuves du monde ne coulent plus librement. Ces longs fleuves (plus de 1 000 kilomètres de long) sont bloqués par des barrages et des infrastructures. Cette fragmentation bloque l’écoulement de l’eau et des sédiments porteurs de nutriments vers les habitats en aval, altérant les écosystèmes et entravant la migration et la reproduction des poissons et autres espèces d’eau douce

lire l’article complet (site Mongabay) en anglais

Un chouette Big Jump 2020 malgré..

Bonne nouvelle. Malgré l’annulation officielle des Big Jumps 2020 ld 12 juillet dernier en raison de l’épidémie de Covid 19, des événements souvent très originaux ont eu lieu. Nous connaissons déjà des Big Jumps en Belgique, en Bosnie-Herzégovine, en France, en Italie, en Pologne, au Portugal et en Espagne. Dans quelques jours, nous pourrons publier des photos et des vidéos.

La législation européenne sur l’eau ne sera pas modifiée, confirme la Commission européenne

C’est un jour historique pour les rivières, les lacs et les zones humides d’Europe, la Commission européenne a annoncé le 22 juin que la législation de l’UE sur l’eau – la directive-cadre sur l’eau – ne sera pas modifiée. Nous nous réjouissons de cette excellente nouvelle après plus de deux années d’évaluation approfondie.

C’est dans une déclaration au POLITICO, que le commissaire européen à l’environnement, aux océans et à la pêche, Virginijus Sinkevičius, a confirmé la nécessité de se concentrer sur le soutien à la mise en œuvre et à l’application de la directive « sans la modifier ». Le message de la Commission est clair : la DCE est un élément essentiel de la législation environnementale de l’UE et est là pour rester sous sa forme actuelle.

La Commission européenne doit maintenant travailler avec tous les acteurs concernés pour accélérer la mise en œuvre et faire en sorte que les objectifs de la DCE soient atteints au plus tard en 2027. Les lacunes dans la mise en œuvre de cette loi, mises en évidences par l’évaluation, devront être comblées tout en mettant en place le « Green Deal » européen ».

Ci-dessous le communiqué de presse de la coalition Living Rivers Europe (traduit depuis la version anglaise)

En ce jour historique pour les rivières, les lacs et les zones humides d’Europe, la Commission européenne a annoncé que la solide législation de l’UE sur l’eau – la directive-cadre sur l’eau – ne sera pas modifiée.

Dans une déclaration au POLITICO, le commissaire européen à l’environnement, aux océans et à la pêche, Virginijus Sinkevičius, a confirmé la nécessité de se concentrer sur le soutien à la mise en œuvre et à l’application de la directive « sans la modifier ».

Le message de la Commission est clair : la DCE est un élément essentiel de la législation environnementale de l’UE et est là pour rester sous sa forme actuelle.

La décision intervient six mois après que la loi ait été jugée « adaptée à son objectif », à l’issue d’une évaluation approfondie de deux ans. Au cours de ce processus, plus de 375 000 citoyens ont demandé que la loi soit maintenue dans sa forme actuelle et mieux appliquée par leurs gouvernements.

La décision de la Commission est saluée par le WWF, le BEE, la European Anglers Alliance, le Réseau européen des rivières et Wetlands International, qui forment ensemble la coalition Living Rivers Europe et ont mené la campagne #ProtectWater pour sauvegarder la DCE.

La DCE est l’un des textes législatifs environnementaux les plus ambitieux et les plus complets de l’UE. Elle fixe l’objectif d’avoir 100 % des écosystèmes d’eau douce de l’UE en bonne santé d’ici 2027 au plus tard [1], contre seulement 40 % actuellement [2]. L’UE doit atteindre cet objectif afin de préserver ses ressources en eau et de garantir que l’Europe puisse s’adapter au changement climatique. Mais la mise en œuvre de la législation par les États membres a été faible et la volonté politique de la faire appliquer dans la pratique est faible. De nombreuses pressions ont également été exercées pour affaiblir la législation, notamment par les groupes de pression de l’industrie. 

Ester Asin, directrice du bureau de la politique européenne du WWF, a déclaré

« Une bonne législation n’est pas quelque chose qu’on peut trafiquer. L’UE a besoin de la directive-cadre sur l’eau pour sauvegarder son approvisionnement en eau, arrêter et inverser la perte de biodiversité et lutter contre le changement climatique. Nous félicitons la Commission de s’en tenir à des preuves solides, de prendre en compte l’avis des citoyens européens et de donner suite aux ambitions du « Green Deal » européen et de la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité. Mais à l’approche de 2027, une meilleure mise en œuvre doit commencer dès maintenant. Nous sommes impatients de travailler avec la Commission pour faire en sorte que la loi ne fonctionne pas seulement sur le papier, mais aussi dans la pratique, afin de redonner enfin vie à nos rivières ».

Avec cette annonce, il est clair qu’il ne peut y avoir d’autres retards de la part des États membres. La Commission européenne doit maintenant travailler avec tous les acteurs concernés pour accélérer la mise en œuvre et faire en sorte que les objectifs de la DCE soient atteints au plus tard en 2027. Les États membres devront mettre tout en œuvre pour le prochain cycle des plans de gestion des bassins hydrographiques (RBMP).

Depuis le lancement du bilan de santé, la DCE a reçu le soutien public de centaines de milliers de citoyens et de scientifiques de l’UE. Le rôle essentiel de la DCE pour enrayer le déclin de la biodiversité en eau douce a été souligné dans une lettre de près de 6 000 scientifiques, envoyée à la Commission à la fin de l’année dernière. La DCE bénéficie également du soutien public d’un groupe d’entreprises, qui ont demandé à la Commission et aux États membres de l’UE de préserver cette loi révolutionnaire dans sa forme actuelle.

Roberto Epple, président de ERN France, a déclaré :

C’est une belle victoire après deux années d’évaluation de la directive, un succès de la campagne #protectwater menée par la coalition Living Rivers Europe dont ERN fait partie, et soutenue par des milliers de citoyens et centaines d’ONGs. La France d’ailleurs ne s’y était pas trompée en demandant au mois de mars 2020 que la Directive ne soit pas modifiée. Cette étape franchie, il faut désormais se concentrer sur l’accélération des efforts de restauration et de protection de nos écosystèmes d’eau douce. Le contexte actuel, crise covid19, sécheresses  à répétition, etc. mais aussi le green deal européen, la stratégie biodiversité de l’UE ne nous laisse plus le choix, tous les acteurs, y compris industriels doivent répondre présent et être à la hauteur des défis à relever pour faire de la protection de l’eau une réalité.

Sergiy Moroz, responsable politique pour l’eau et la biodiversité au BEE, a déclaré :

« La crise des coronavirus a mis en évidence l’importance d’écosystèmes sains comme assurance contre les pandémies, en plus des innombrables autres avantages que procurent des environnements aquatiques sains et résistants. En donnant le feu vert final à la législation révolutionnaire de l’UE sur l’eau, la Commission européenne et les États membres peuvent maintenant se mettre au travail : Faire en sorte que nos rivières, nos lacs et nos nappes phréatiques soient en bonne santé écologique d’ici 2027 au plus tard. Les lacunes dans la mise en œuvre de cette loi, mises en évidence lors de l’évaluation, devront être comblées tout en mettant en place le « Green Deal » européen ».

Steven Weiss, professeur associé à l’Institut de zoologie de l’Université Karl-Franzens de Graz et signataire de la lettre des scientifiques, a déclaré

« En tant que l’un des quelque 6 000 scientifiques qui ont signé une lettre de soutien à la directive-cadre sur l’eau, je suis ravi de voir que la Commission européenne a pris en compte l’avis de la communauté scientifique. Les espèces d’eau douce sont actuellement les plus vulnérables en Europe. La mise en œuvre intégrale de la directive-cadre sur l’eau est essentielle pour inverser cette tendance et pour protéger la diversité de la vie et des processus que les écosystèmes d’eau douce soutiennent ».

Contact:
Sophie Bauer
Communications Officer (Freshwater)
WWF European Policy Office
sbauer@wwf.eu 
+32 471 05 25 11

Références:

[1]L’échéance initiale pour atteindre cet objectif final était 2015, et elle a été manquée de peu. Avec 60 % des eaux de l’UE qui ne sont toujours pas saines, la Commission européenne et les États membres doivent tout mettre en œuvre pour stimuler la mise en œuvre et respecter l’échéance finale de 2027.

[2] Les dernières données de l’Agence européenne pour l’environnement montrent que 60 % des eaux douces de l’UE ne sont actuellement pas saines et ne répondent pas aux normes de la DCE (AEE, European waters — Assessment of status and pressures 2018)

Notes à l’éditeur :

La Commission européenne fait face aux pressions exercées pour affaiblir la législation européenne sur l’eau :

  • Depuis le lancement de l’évaluation de la Commission européenne, la directive-cadre sur l’eau a subi d’importantes pressions de la part des groupes de pression des entreprises, qui ont fait pression pour un affaiblissement de la législation. Nombre de ces groupes représentent des secteurs qui exercent une pression énorme sur les écosystèmes d’eau douce, notamment l’industrie hydroélectrique et l’agriculture industrielle.
  •  En mars de cette année, l’organisation de lobbying BusinessEurope a tenté d’influencer un échange de vues sur le suivi de l’évaluation de la directive qui a eu lieu au Conseil « Environnement », en demandant des exigences moins strictes en matière de protection de l’eau. Une majorité d’États membres ont exprimé leur soutien aux conclusions de la vérification de la conformité de la directive-cadre sur l’eau avant et le jour de cette réunion. Plusieurs – dont la France, l’Autriche, le Danemark et la Grèce – ont déclaré que la DCE doit être maintenue dans sa forme actuelle.

Ce dont nous avons besoin maintenant :

La Commission européenne doit maintenant travailler avec les États membres et tous les acteurs concernés pour accélérer la mise en œuvre et veiller à ce que les objectifs de la DCE soient atteints au plus tard en 2027. Concrètement, nous allons chercher à combler les lacunes suivantes en matière de mise en œuvre :

Sur la suppression des barrages :

  • Dans le passé, les plans de gestion des bassins hydrographiques (RBMP) des États membres ont manqué l’occasion d’améliorer la santé des rivières en s’attaquant aux pressions hydromorphologiques (modifications de la forme physique et/ou du débit d’une masse d’eau), notamment par la suppression de barrages. La suppression des barrages présente des avantages économiques importants, en termes de création d’emplois, et est rentable par rapport aux coûts d’entretien de barrages obsolètes, et accroît la résistance aux phénomènes météorologiques extrêmes.
  • Si la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité comporte l’engagement concret de restaurer 25 000 km de cours d’eau à débit libre (y compris par la suppression de barrages), ni cette stratégie ni le plan de relance ne précisent comment la Commission soutiendra financièrement cet objectif. Un financement spécifique est nécessaire pour concrétiser cet engagement, et l’initiative sur le capital naturel et l’économie circulaire proposée dans le cadre du plan de relance pourrait en être l’occasion. Libérer de l’argent pour cette initiative est une solution gagnante pour tous, car elle contribue à atteindre les objectifs de la stratégie en faveur de la biodiversité et ceux de la directive-cadre sur l’eau.

Sur la sécheresse :

  • Les stratégies de gestion de la sécheresse doivent être élaborées dans le cadre des plans de gestion des bassins hydrographiques des États membres et en tant que réponse préventive au changement climatique, et non pas uniquement en tant que réponse d’urgence lorsque les sécheresses ont déjà frappé. La gestion de l’eau n’est pas une question isolée et doit être abordée de manière globale, comme l’exige la DCE.

Sur le financement :

  • Le rapport de la Commission européenne sur la mise en œuvre de la DCE et les conclusions du bilan de santé ont souligné que le manque de financement était un obstacle important à la mise en œuvre de la loi. Si les États membres mettaient pleinement en œuvre le recouvrement des coûts dans le cadre de la DCE, ils ne se priveraient pas d’une source de revenus. En outre, ils veilleraient à ce que les coûts de la mise en œuvre des mesures ne soient pas uniquement supportés par les consommateurs, tout en encourageant les bonnes pratiques.

En ce qui concerne l’hydroélectricité :

  • La pression exercée par les barrages hydroélectriques sur les rivières européennes est immense, avec plus de 20 000 centrales existantes et plus de 8 000 autres en projet. Les coûts de l’énergie solaire et éolienne étant en chute libre, l’UE doit investir dans ces options renouvelables plutôt que de donner le feu vert à un plus grand nombre de centrales hydroélectriques, et investir dans la rénovation des centrales hydroélectriques existantes.

Webinaire AMBER le 29 juin : s’inscrire

Le 29 juin de 10h00 à 13h40, aura lieu le webinaire final d’AMBER (Adaptive Management of Barriers in European Rivers) sur la plateforme Zoom. Plus de 800 participants sont confirmés à ce jour. Le projet AMBER dévoilera la première carte européenne des barrières fluviales et ce que cela signifie pour l’état de nos rivières.

Ce webinaire comprendra des présentations des projets AMBER et FIThydro avec 12 intervenants de toute l’Europe qui discuteront de la fragmentation des rivières et des meilleurs moyens de gérer et d’atténuer les impacts des ouvrages. Le programme s’articule autour de discussions facilitées sur trois sujets urgents : 1) la nécessité de reconnecter les rivières ; 2) les innovations, les outils et les solutions disponibles pour une meilleure gestion des barrières et 3) les applications, un cadre pour reconnecter les rivières européennes.

programme complet

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plus d’infos sur AMBER

Jusqu’où ira l’équipement hydroélectrique des seuils sur le bassin Loire – Allier ?

Le bassin de la Loire-Allier, est l’un des deniers grand axe de migration du saumon sauvage Atlantique. Les associations se mobilisent depuis plus de 30 ans pour la protection et la restauration de la continuité écologique sur cet axe.  Plusieurs succès ont été obtenus. De grands barrages ont été effacés (ex : Maison-Rouge, Saint-Etienne-de-vigan), le barrage de Poutès est en cours de restructuration complète (effacement partiel) pour réduire ses impacts sur la montaison et la dévalaison. Le saumon sauvage Atlantique a pu être sauvé in extremis sur cet axe. plus d’infos

Malgré ces victoires et l’enjeu biodiversité fort sur le bassin, au moins six projets connus de centrales hydroélectriques sont prévus sur des seuils et barrages existants, la plupart sans usages véritables (voir carte).

Certains projets aggraveraient la continuité écologique car empêchant l’effacement de l’ouvrage. Le constat est indéniable, le développement des énergies renouvelables est entré en concurrence avec la biodiversité. Et la vision bassin qui s’en occupe dans ces projets? 

Pour faire le point sur la situation, éviter certains aménagement, réduire les impacts, compenser en dernier recours, SOS Loire Vivante – ERN France et plusieurs associations du bassins vont mener dans les prochains mois une série de Webinaire et débats qui espérons pourra aboutir à une vision stratégique pour le bassin conservant les intérêts de la biodiversité et du fleuve. RDV à venir, consultez la page webinaires.

Faites nous remontez les nouveaux projets d’aménagement hydroélectrique dont vous avez connaissance  !!

 

21 Juillet 2020 : 1000ème jour du processus de révision de la DCE ! Il est temps pour la Commission Européenne de conclure ce débat !

AGISSEZ MAINTENANT !!

Le 21 juillet marquera le millième jours depuis le lancement de l’examen indépendant de notre législation européenne sur l’eau (Directive Cadre Eau).

Dès à présent et jusque début juillet, les citoyens européens, via la campagne “Protectwater”, sont appelés à se mobiliser une nouvelle fois auprès de la Commission pour la faire stopper un débat sans fin sur d’éventuelles modifications qui risqueraient d’affaiblir cette loi unique.
Ecrivez personnellement, via un formulaire à la Commission Européenne pour lui exprimer avec vos propres mots cette incompréhension et le besoin urgent de statuer pour protéger nos fleuves et rivières d’Europe. Le formulaire vous permet d’envoyer un message depuis votre propre boîte mail directement à Virginijus Sinkevičius, commissaire européen chargé de l’environnement, des océans et de la pêche, et à Frans Timmermans, vice-président exécutif.

Nous avons déjà montré que les citoyens savaient se mobiliser en nombre (375 386 pour être précis ! avec la consultation publique), écrivez aujourd’hui un message personnel et authentique, qu’il s’agisse d’une histoire concernant votre rivière, ou les raisons qui vous ont poussé à participer à  la consultation publique, etc.

 plus d’infos et de l’inspiration ici

L’Europe dévoile sa stratégie Biodiversité pour 2030 : En 2030, les 27 devront avoir libéré 25.000 km de cours d’eau !

Mercredi 20 mai, Frans Timmermans, vice-président exécutif chargé du pacte vert et le commissaire à l’environnement, Virginijus Sinkevicius, ont dévoilé la Stratégie Biodiversité pour 2030. Liés au Pacte vert (ou Green Deal), cette stratégie vise à enrayer l’appauvrissement de la biodiversité terrestre, lacustre et marine.

Dans ce cadre des annonces fortes concernent les rivières et la restauration de la continuité écologique. En 2021, les Etats membres devront répertorier les obstacles à la libre circulation des rivières et à la restauration des plaines inondables. En 2030, les 27 devront avoir libéré 25.000 km de cours d’eau. Le travail des ONGs, et de la coalition Dam Removal Europe, pour aboutir à ces annonces a été efficace.

Avec la Directive Cadre Eau (qui, nous l’espérons, sera maintenue aussi ambitieuse par la Commission Européenne malgré les pressions – voir notre page Living Rivers Europe pour plus d’infos) et maintenant la Stratégie Biodiversité et le Green Deal, tout est là : les objectifs, les politiques publiques et les outils. Alors au boulot !

Lien vers la communication officielle de la commission européenne

23 grandes entreprises signent une déclaration commune de soutien à la DCE

23 entreprises prennent position en faveur de la législation européenne sur l’eau et appellent l’UE à la faire respecter ! Fantastique !
Nous espérons que la Commission Européenne gardera cela à l’esprit lorsqu’elle finalisera sa #BiodiversityStrategy.
Le site Euractiv publie l’annonce de la déclaration faite ce matin. La déclaration singées des entreprises est disponible sur le site de Coca-Cola.
« DON’T WATER DOWN THE RULES (Lire l’article complet sur euractiv.com)

« Why Europe’s rules on protecting our water are working – and why we should stick with them.

There has never been a greater need for us to protect and restore our freshwater resources in Europe. […] Coca-Cola, as the world’s largest beverage producer, recognizes the need to protect freshwater resources for people, nature and business. It’s why effective water management is one of our key business priorities. […]. That’s why Coca-Cola and two of its biggest bottling partners in Europe (Coca-Cola European Partners and Coca-Cola Hellenic), along with 20 other companies who have signed a joint business statement stand with the 375,000 European citizens who have urged the European Commission – and governments across the EU – to maintain the EU’s Water Framework Directive in its current form. We want to see this Directive kept intact and fully implemented and enforced, as called for by numerous environmental groups through the #ProtectWater campaign. This EU wide law is vital.  It sets a much-needed deadline for us to protect and restore Europe’s freshwater ecosystems by 2027. […] In fact, other countries outside of Europe, including India and China, have been so inspired by the governance model provided by this Directive, they have adopted similar principles when drafting their own legislation. To maintain its credibility globally, the EU cannot and must not change the current legal requirements of the Water Framework Directive.  The rules are working and we should stick with them.

14 Mars – Journées mondiale d’action pour les rivières

14 Mars – Journées mondiale d’action pour les rivières

La Journée internationale d’action pour les fleuves est une journée dédiée à la solidarité – lorsque diverses communautés du monde entier se réunissent d’une seule voix pour dire que nos fleuves sont importants. Que les communautés ayant accès à de l’eau propre et courante sont importantes. Que chacun ait son mot à dire dans les décisions qui affectent son eau et sa vie. Qu’il est temps pour nous de défendre ces droits, maintenant plus que jamais.

Le thème de la Journée d’action pour les rivières de cette année met l’accent sur les femmes, l’eau et les changements climatiques. L’année dernière, 100 femmes de 32 pays qui mènent des efforts pour protéger et défendre les rivières se sont réunies lors du premier Congrès des femmes et des rivières.

Malgré l’épidémie Corona, une partie des évènements ont été organisé sur la planète entier.

voir les actions dans le monde et des infos générales 

(en anglais uniquement)

logo Living Rivers Europe

Conseil de l’environnement à Bruxelles : 9 Etats membres vers une non-révision de la DCE

Lors du conseil de l’environnement du 5 mars dernier, 4 Etats membres (Autriche, Danemark, France et Grèce) ont clairement demandé la non-révision de la Directive Cadre sur l’Eau et 5 Etats membres (Allemagne, Espagne, Finlande, Italie, Chypre) ont apporté leur soutien aux conclusions du « bilan de qualité » et exprimé la nécessité d’une meilleure mise en œuvre. C’est une bonne nouvelle pour les rivières, ces 9 Etats membres représentent 64.75% de la population de l’UE.

Merci à ces ministres pour leur engagement. Concernant la France, nous tenons tout particulièrement à féliciter la Ministre française de l’environnement Elisabeth Borne pour s’être positionnée pour le maintien de la Directive cadre sur l’Eau en l’état.

Plus d’infos : ci-dessous le discours de la Ministre française de l’environnement Elisabeth Borne le 5 mars à Bruxelles au Conseil de l’Environnement au sujet de l’évaluation de la législation sur l’eau, session publique. Discours retranscrit depuis le site du Conseil.

 

« Les évaluations de la législation européenne dans le domaine de l’eau montrent toute sa pertinence. La DCE a notamment permis d’améliorer la qualité des eaux européennes par la prise en compte des milieux aquatiques dans les politiques nationales. Il s’agit d’un cadre ambitieux et protecteur de l’environnement qu’il convient de maintenir en l’état. Une révision de cette directive n’est donc pas opportune. Je souhaite cependant que soit renforcée la mise en œuvre opérationnelle de la directive, ce qui passe notamment par une révision de la liste des substances chimiques à surveiller et la mise en place de mesures correctives sur les masses d’eau.

S’agissant de la directive relative aux eaux résiduaires urbaines. Je souhaite rappeler mon attachement au maintien d’une législation spécifique à l’assainissement urbain compte tenu des enjeux sanitaires et environnementaux auquel il permet de répondre. Je souhaite également que cette directive soit révisée pour traiter de la gestion des eaux pluviales en recourant prioritairement à des solutions fondées sur la nature. Ces solutions permettent en effet de réduire le rejet des eaux usées par temps de pluie tout en répondant à d’autres enjeux tel que l’imperméabilisation des sols, les îlots de chaleur ou les inondations.

L’eau est le réceptacle de l’ensemble des pollutions, c’est donc à la source de ces pollutions que nous devons agir en priorité en intégrant plus fortement la politique de l’eau dans l’ensemble des politiques sectorielles de l’Union Européenne. A cet égard, je souscris à la vision transversale proposée par la Commission dans son « pacte vert ». Concrètement, je souhaite que l’UE se dote d’un objectif de réduction de l’utilisation des pesticides de – 50 % d’ici 2025. Elle doit également interdire l’ajout intentionnel de micro plastique dans les produits. C’est bien notre action sur l’ensemble des facteurs de pression sur l’eau qui nous permettra d’obtenir de meilleurs résultats.

L’atteinte du bon état écologique des eaux et le traitement des eaux usées nécessite de la part de l’ensemble des États membres des investissements importants afin de mettre en place les infrastructures et les mesures dédiées. Il nous faut veiller dans ce contexte à ce que les coûts induits par la prise en compte de ces enjeux restent acceptables pour les citoyens. Dès lors une mobilisation aussi forte que possible des financements européens est nécessaire et contribuerait à donner à nos concitoyens une image positive de l’UE en termes de solidarité et de protection. A ce titre La France propose de consacrer 10 % du prochain cadre financier pluriannuel à la biodiversité et à la lutte contre les pollutions. »