Barrage « le nouveau Poutès » : observation de la longeur de la retenue

> voir la vidéo (survol)

Seulement depuis la deuxièmes semaine de mars il a été possible de turbiner. En effet, depuis la fermeture des vannes, l’Allier n’avait jamais dépassé le débit réservé (5m3/sec). Selon EDF les tests de fonctionnement se sont avérés positifs.

Le 15 mars, avec un débit total de 15m3/sec, nous avons pu observer la création d’une retenue sur quelques centaines de mètres. Plus en amont, l’Allier, plus profond qu’en mode ‘transparence’ du barrage sur quelques centaines de mètres, reste dans son ancien lit mineur avec un bon courant favorable à la migration.

Jeudi le 24 mars, cette fois avec un débit total de l’Allier de 10M3/sec, SOS Loire Vivante a survoler le site à haute altitude avec un drone pour mieux observer l’évolution du lit et la zone de rétention de l’eau. En plus, avec l’autorisation d’EDF nous avons effectué un vol en basse altitude au plus près du barrage et de la prise d’eau. Les observations du 15 mars ont été confirmé.

> Regardez la Vidéo « Survol de l’Allier en amont du barrage de Poutès »

Loire, Terre Sauvage un magnifique film documentaire aux messages puissants

Un Film à ne pas rater !

L’avant première à St Nazaire a été un succès. Le film, centré sur la Loire entre Angers et l’estuaire, passe de grands messages avec des images époustouflantes d’animaux et de paysages : le constat de la pollution et de la perte dramatique de biodiversité, les interactions et interdépendance entre nature et activités humaines, les actions qui se mettent en place. S’en est suivi un échange riche de plus d’1h avec les 80 personnes présentes, le producteur, le réalisateur, le directeur des programmes de France 3 Pays de la Loire, notre association et de nombreuses associations présentes.

Pour le voir : RDV sur France 3 Pays de la Loire jeudi 17 mars à 23h15 puis en replay ensuite pendant 30 jours.

En tant que partenaire du film, SOS Loire Vivante peut aussi vous aider à organiser une projection chez vous….

 

14 mars, Journée mondiale d’action pour les rivières

La Journée internationale d’action pour les rivières est une journée consacrée à la solidarité, au cours de laquelle diverses communautés du monde entier s’unissent d’une seule voix pour dire que les rivières sont importantes. ERN-SOS Loire Vuivante est un des co-fondateurs de l’évènement. Nous célébrons le 25e anniversaire de la Journée des rivières en soulignant également l’importance des rivières pour la biodiversité. plus d’info (en anglais)

21 mai – journée mondiale des poissons migrateurs !

Le 21 mai 2022, c’est la journée mondiale des poissons migrateurs !

Organisée tous les deux ans par la fondation « World Fish Migration », cette journée met à l’honneur les rivières courantes et les espèces de grands migrateurs, pour beaucoup menacées.

Ce jour-là, de nombreuses structures dans le monde entier organisent des événements sur le thème « Reconnecter les poissons, les rivières et les humains ». Déjà 95 événements ouverts au public sont inscrits ce jour-là, et ce n’est pas fini.

Toute association ou particulier peut s’impliquer et inscrire un événement :

  • Organisez vous-même un événement
  • Prenez part aux actions organisées par SOS Loire Vivante :
    • Visite virtuelle du barrage du « Nouveau Poutès » entièrement reconfiguré pour la migration du saumon.

La position du barrage sur le Haut-Allier a une importance cruciale : elle conditionne l’accès des saumons aux meilleures frayères pour la souche de saumons Loire-Allier, une souche unique capable de migrer sur de longues distances !

SOS Loire Vivante organisera une visite du barrage du « nouveau Poutès » et enregistrera la visite et des interviews sur place.

D’autres actions sont en cours d’élaboration par SOS Loire Vivante.

 

France: POLITIQUES PUBLIQUES DE SAUVEGARDE DU SAUMON DE LOIRE : UNE TOTALE INCOHERENCE

France :POLITIQUES PUBLIQUES DE SAUVEGARDE DU SAUMON DE LOIRE : UNE TOTALE INCOHERENCE !

Sur l’Allier, alors qu’EDF achève les travaux du « nouveau Poutès » qui permettra d’améliorer la situation du Saumon dans l’Allier, sa propre filiale, la SHEMA, réalise, de manière totalement contradictoire, une centrale hydroélectrique pérennisant les impacts négatifs du barrage de Vichy, ce qui réduira à néant les efforts ainsi consacrés en amont. Absurde et révoltant !

>> lisez le comm. de presse complèt de SOS Loire Vivante et d’autres associations

La plupart des rivières européennes n’atteindront PAS le bon état écologique d’ici 2027 (Living rivers Europe Coalition)

La coalition Living River Europe dont le WWF et le BEE  et ERN présentent une évaluation préliminaire sur les plans de gestion des bassins fluviaux
Sous le titre « THE FINAL SPRINT FOR EUROPE’S RIVERS » et « NGO ANALYSIS OF 2022- 2027 DRAFT RIVER BASIN MANAGEMENT PLANS », le WWF, le BEE et d’autres partenaires de la Coalition Living Rivers ont présenté une première analyse des projets de plans de gestion des bassins hydrographiques peu avant la fin de la participation publique officielle dans le cadre de la directive-cadre sur l’eau.
Selon cette analyse, 11 des 13 bassins hydrographiques considérés n’atteindront pas les objectifs de la DCE d’ici 2027. Dans près de la moitié des cas, les indicateurs examinés sur la pollution, la continuité, la gestion des hautes et basses eaux, l’agriculture, l’hydroélectricité, les mines de charbon et les mesures de renaturation ont été jugés largement insuffisants. Outre l’insuffisance du financement, le rapport cite comme principales raisons le manque persistant d’intégration des politiques dans des domaines tels que l’agriculture, l’énergie et les infrastructures, ainsi que le recours fréquent aux exemptions.
>> Lire le rapport disponible sur le site web du BEE
>> Lire le communiqué de presse du WWF / Coalition Living Rivers (Anglais uniquement)
>> Lire le communiqué de presse Living Rivers Europe /  ERN (Français)

EU river basin management plans – assessment map (June 2021)  © Doug Dawson

Report cover page

Hydroélectricité en Europe : Transformer – ne pas développer (Rapport du WWF Europe)

Hydroélectricité en Europe ; Transformer – ne pas développer

Les rivières européennes sont les plus fragmentées au monde, ce qui contribue au déclin rapide de la biodiversité en eau douce.
En conséquence, il est urgent de transformer radicalement le secteur de l’hydroélectricité pour réduire son impact environnemental.
Plusieurs mesures peuvent être prises à cet effet : la première consiste à arrêter la construction de nouvelles centrales hydroélectriques qui aggravent la fragmentation des rivières et entraînent la perte d’habitats et d’espèces précieuses.

La deuxième étape consiste à réduire l’impact environnemental des centrales existantes par la remise en état de l’environnement des centrales. Des flux écologiques à l’acquisition de connaissances sur les schémas de migration des poissons, les centrales hydroélectriques peuvent être adaptées et gérées d’une manière plus respectueuse de la nature, comme l’illustre une étude de cas sur l’Allier dans la vallée de la Loire, en France.

La troisième étape est la restauration des fonctions naturelles des rivières, en particulier la continuité et les habitats. L’étude de cas sur la construction d’un canal de reproduction à côté de la centrale hydroélectrique d’Imatra en Finlande, illustre les mesures de restauration active qui devraient être prises pour compléter les mesures d’atténuation à la centrale elle-même.

Le rapport du WWF est disponible sous le lien https://www.wwf.eu/what_we_do/water/?uNewsID=2329866 

 

 

Infografie

Mondialement plus de 500 barrages prévus à l’intérieur de zones protégées : Étude

Plus de 500 barrages prévus à l’intérieur de zones protégées : Étude (source Mongabay)

par Liz Kimbrough le 5 août 2020

Selon une nouvelle étude, plus de 500 barrages sont soit en cours de construction soit prévus dans des zones protégées au cours des deux prochaines décennies.
L’étude a révélé que plus de 1 200 grands barrages existent déjà dans des zones protégées.
Les auteurs encouragent vivement les gouvernements à éviter de construire des barrages dans ou à proximité des zones protégées et à se tourner plutôt vers les énergies renouvelables telles que l’éolien et le solaire.
Les chercheurs expriment leurs inquiétudes quant au recul actuel de la protection de l’environnement, en particulier dans le contexte de la pandémie COVID-19.
Des centaines de barrages sont prévus dans les zones protégées du monde entier, une perspective qui menace les personnes, les plantes et les animaux qui dépendent des eaux vitales des rivières à débit libre.

Selon une analyse mondiale, la première du genre, publiée dans la revue Conservation Letters, 509 barrages, soit 14 % du total actuellement en construction ou prévus pour les deux prochaines décennies, devraient être construits dans des zones protégées.

« Le nombre de barrages prévus dans les zones protégées est alarmant », a déclaré Michele Thieme, auteur principal de l’étude et responsable scientifique de l’eau douce au WWF. « Les rivières sont l’élément vital des écosystèmes. Toute politique qui vise à conserver la nature doit donner la priorité à la libre circulation des rivières ».

Les chercheurs ont superposé les données sur les barrages prévus de la base de données Global Dam Watch sur les cartes de la base de données mondiale sur les zones protégées pour obtenir le chiffre. L’équipe a également identifié 1 249 grands barrages déjà en place dans des zones protégées existantes en utilisant la base de données mondiale sur les réservoirs et les barrages (GRanD).

Dans le monde entier, les rivières ne sont plus ce qu’elles étaient. Une étude de 2019 a révélé que les deux tiers des plus longs fleuves du monde ne coulent plus librement. Ces longs fleuves (plus de 1 000 kilomètres de long) sont bloqués par des barrages et des infrastructures. Cette fragmentation bloque l’écoulement de l’eau et des sédiments porteurs de nutriments vers les habitats en aval, altérant les écosystèmes et entravant la migration et la reproduction des poissons et autres espèces d’eau douce

lire l’article complet (site Mongabay) en anglais

Un chouette Big Jump 2020 malgré..

Bonne nouvelle. Malgré l’annulation officielle des Big Jumps 2020 ld 12 juillet dernier en raison de l’épidémie de Covid 19, des événements souvent très originaux ont eu lieu. Nous connaissons déjà des Big Jumps en Belgique, en Bosnie-Herzégovine, en France, en Italie, en Pologne, au Portugal et en Espagne. Dans quelques jours, nous pourrons publier des photos et des vidéos.

La législation européenne sur l’eau ne sera pas modifiée, confirme la Commission européenne

C’est un jour historique pour les rivières, les lacs et les zones humides d’Europe, la Commission européenne a annoncé le 22 juin que la législation de l’UE sur l’eau – la directive-cadre sur l’eau – ne sera pas modifiée. Nous nous réjouissons de cette excellente nouvelle après plus de deux années d’évaluation approfondie.

C’est dans une déclaration au POLITICO, que le commissaire européen à l’environnement, aux océans et à la pêche, Virginijus Sinkevičius, a confirmé la nécessité de se concentrer sur le soutien à la mise en œuvre et à l’application de la directive « sans la modifier ». Le message de la Commission est clair : la DCE est un élément essentiel de la législation environnementale de l’UE et est là pour rester sous sa forme actuelle.

La Commission européenne doit maintenant travailler avec tous les acteurs concernés pour accélérer la mise en œuvre et faire en sorte que les objectifs de la DCE soient atteints au plus tard en 2027. Les lacunes dans la mise en œuvre de cette loi, mises en évidences par l’évaluation, devront être comblées tout en mettant en place le « Green Deal » européen ».

Ci-dessous le communiqué de presse de la coalition Living Rivers Europe (traduit depuis la version anglaise)

En ce jour historique pour les rivières, les lacs et les zones humides d’Europe, la Commission européenne a annoncé que la solide législation de l’UE sur l’eau – la directive-cadre sur l’eau – ne sera pas modifiée.

Dans une déclaration au POLITICO, le commissaire européen à l’environnement, aux océans et à la pêche, Virginijus Sinkevičius, a confirmé la nécessité de se concentrer sur le soutien à la mise en œuvre et à l’application de la directive « sans la modifier ».

Le message de la Commission est clair : la DCE est un élément essentiel de la législation environnementale de l’UE et est là pour rester sous sa forme actuelle.

La décision intervient six mois après que la loi ait été jugée « adaptée à son objectif », à l’issue d’une évaluation approfondie de deux ans. Au cours de ce processus, plus de 375 000 citoyens ont demandé que la loi soit maintenue dans sa forme actuelle et mieux appliquée par leurs gouvernements.

La décision de la Commission est saluée par le WWF, le BEE, la European Anglers Alliance, le Réseau européen des rivières et Wetlands International, qui forment ensemble la coalition Living Rivers Europe et ont mené la campagne #ProtectWater pour sauvegarder la DCE.

La DCE est l’un des textes législatifs environnementaux les plus ambitieux et les plus complets de l’UE. Elle fixe l’objectif d’avoir 100 % des écosystèmes d’eau douce de l’UE en bonne santé d’ici 2027 au plus tard [1], contre seulement 40 % actuellement [2]. L’UE doit atteindre cet objectif afin de préserver ses ressources en eau et de garantir que l’Europe puisse s’adapter au changement climatique. Mais la mise en œuvre de la législation par les États membres a été faible et la volonté politique de la faire appliquer dans la pratique est faible. De nombreuses pressions ont également été exercées pour affaiblir la législation, notamment par les groupes de pression de l’industrie. 

Ester Asin, directrice du bureau de la politique européenne du WWF, a déclaré

« Une bonne législation n’est pas quelque chose qu’on peut trafiquer. L’UE a besoin de la directive-cadre sur l’eau pour sauvegarder son approvisionnement en eau, arrêter et inverser la perte de biodiversité et lutter contre le changement climatique. Nous félicitons la Commission de s’en tenir à des preuves solides, de prendre en compte l’avis des citoyens européens et de donner suite aux ambitions du « Green Deal » européen et de la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité. Mais à l’approche de 2027, une meilleure mise en œuvre doit commencer dès maintenant. Nous sommes impatients de travailler avec la Commission pour faire en sorte que la loi ne fonctionne pas seulement sur le papier, mais aussi dans la pratique, afin de redonner enfin vie à nos rivières ».

Avec cette annonce, il est clair qu’il ne peut y avoir d’autres retards de la part des États membres. La Commission européenne doit maintenant travailler avec tous les acteurs concernés pour accélérer la mise en œuvre et faire en sorte que les objectifs de la DCE soient atteints au plus tard en 2027. Les États membres devront mettre tout en œuvre pour le prochain cycle des plans de gestion des bassins hydrographiques (RBMP).

Depuis le lancement du bilan de santé, la DCE a reçu le soutien public de centaines de milliers de citoyens et de scientifiques de l’UE. Le rôle essentiel de la DCE pour enrayer le déclin de la biodiversité en eau douce a été souligné dans une lettre de près de 6 000 scientifiques, envoyée à la Commission à la fin de l’année dernière. La DCE bénéficie également du soutien public d’un groupe d’entreprises, qui ont demandé à la Commission et aux États membres de l’UE de préserver cette loi révolutionnaire dans sa forme actuelle.

Roberto Epple, président de ERN France, a déclaré :

C’est une belle victoire après deux années d’évaluation de la directive, un succès de la campagne #protectwater menée par la coalition Living Rivers Europe dont ERN fait partie, et soutenue par des milliers de citoyens et centaines d’ONGs. La France d’ailleurs ne s’y était pas trompée en demandant au mois de mars 2020 que la Directive ne soit pas modifiée. Cette étape franchie, il faut désormais se concentrer sur l’accélération des efforts de restauration et de protection de nos écosystèmes d’eau douce. Le contexte actuel, crise covid19, sécheresses  à répétition, etc. mais aussi le green deal européen, la stratégie biodiversité de l’UE ne nous laisse plus le choix, tous les acteurs, y compris industriels doivent répondre présent et être à la hauteur des défis à relever pour faire de la protection de l’eau une réalité.

Sergiy Moroz, responsable politique pour l’eau et la biodiversité au BEE, a déclaré :

« La crise des coronavirus a mis en évidence l’importance d’écosystèmes sains comme assurance contre les pandémies, en plus des innombrables autres avantages que procurent des environnements aquatiques sains et résistants. En donnant le feu vert final à la législation révolutionnaire de l’UE sur l’eau, la Commission européenne et les États membres peuvent maintenant se mettre au travail : Faire en sorte que nos rivières, nos lacs et nos nappes phréatiques soient en bonne santé écologique d’ici 2027 au plus tard. Les lacunes dans la mise en œuvre de cette loi, mises en évidence lors de l’évaluation, devront être comblées tout en mettant en place le « Green Deal » européen ».

Steven Weiss, professeur associé à l’Institut de zoologie de l’Université Karl-Franzens de Graz et signataire de la lettre des scientifiques, a déclaré

« En tant que l’un des quelque 6 000 scientifiques qui ont signé une lettre de soutien à la directive-cadre sur l’eau, je suis ravi de voir que la Commission européenne a pris en compte l’avis de la communauté scientifique. Les espèces d’eau douce sont actuellement les plus vulnérables en Europe. La mise en œuvre intégrale de la directive-cadre sur l’eau est essentielle pour inverser cette tendance et pour protéger la diversité de la vie et des processus que les écosystèmes d’eau douce soutiennent ».

Contact:
Sophie Bauer
Communications Officer (Freshwater)
WWF European Policy Office
sbauer@wwf.eu 
+32 471 05 25 11

Références:

[1]L’échéance initiale pour atteindre cet objectif final était 2015, et elle a été manquée de peu. Avec 60 % des eaux de l’UE qui ne sont toujours pas saines, la Commission européenne et les États membres doivent tout mettre en œuvre pour stimuler la mise en œuvre et respecter l’échéance finale de 2027.

[2] Les dernières données de l’Agence européenne pour l’environnement montrent que 60 % des eaux douces de l’UE ne sont actuellement pas saines et ne répondent pas aux normes de la DCE (AEE, European waters — Assessment of status and pressures 2018)

Notes à l’éditeur :

La Commission européenne fait face aux pressions exercées pour affaiblir la législation européenne sur l’eau :

  • Depuis le lancement de l’évaluation de la Commission européenne, la directive-cadre sur l’eau a subi d’importantes pressions de la part des groupes de pression des entreprises, qui ont fait pression pour un affaiblissement de la législation. Nombre de ces groupes représentent des secteurs qui exercent une pression énorme sur les écosystèmes d’eau douce, notamment l’industrie hydroélectrique et l’agriculture industrielle.
  •  En mars de cette année, l’organisation de lobbying BusinessEurope a tenté d’influencer un échange de vues sur le suivi de l’évaluation de la directive qui a eu lieu au Conseil « Environnement », en demandant des exigences moins strictes en matière de protection de l’eau. Une majorité d’États membres ont exprimé leur soutien aux conclusions de la vérification de la conformité de la directive-cadre sur l’eau avant et le jour de cette réunion. Plusieurs – dont la France, l’Autriche, le Danemark et la Grèce – ont déclaré que la DCE doit être maintenue dans sa forme actuelle.

Ce dont nous avons besoin maintenant :

La Commission européenne doit maintenant travailler avec les États membres et tous les acteurs concernés pour accélérer la mise en œuvre et veiller à ce que les objectifs de la DCE soient atteints au plus tard en 2027. Concrètement, nous allons chercher à combler les lacunes suivantes en matière de mise en œuvre :

Sur la suppression des barrages :

  • Dans le passé, les plans de gestion des bassins hydrographiques (RBMP) des États membres ont manqué l’occasion d’améliorer la santé des rivières en s’attaquant aux pressions hydromorphologiques (modifications de la forme physique et/ou du débit d’une masse d’eau), notamment par la suppression de barrages. La suppression des barrages présente des avantages économiques importants, en termes de création d’emplois, et est rentable par rapport aux coûts d’entretien de barrages obsolètes, et accroît la résistance aux phénomènes météorologiques extrêmes.
  • Si la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité comporte l’engagement concret de restaurer 25 000 km de cours d’eau à débit libre (y compris par la suppression de barrages), ni cette stratégie ni le plan de relance ne précisent comment la Commission soutiendra financièrement cet objectif. Un financement spécifique est nécessaire pour concrétiser cet engagement, et l’initiative sur le capital naturel et l’économie circulaire proposée dans le cadre du plan de relance pourrait en être l’occasion. Libérer de l’argent pour cette initiative est une solution gagnante pour tous, car elle contribue à atteindre les objectifs de la stratégie en faveur de la biodiversité et ceux de la directive-cadre sur l’eau.

Sur la sécheresse :

  • Les stratégies de gestion de la sécheresse doivent être élaborées dans le cadre des plans de gestion des bassins hydrographiques des États membres et en tant que réponse préventive au changement climatique, et non pas uniquement en tant que réponse d’urgence lorsque les sécheresses ont déjà frappé. La gestion de l’eau n’est pas une question isolée et doit être abordée de manière globale, comme l’exige la DCE.

Sur le financement :

  • Le rapport de la Commission européenne sur la mise en œuvre de la DCE et les conclusions du bilan de santé ont souligné que le manque de financement était un obstacle important à la mise en œuvre de la loi. Si les États membres mettaient pleinement en œuvre le recouvrement des coûts dans le cadre de la DCE, ils ne se priveraient pas d’une source de revenus. En outre, ils veilleraient à ce que les coûts de la mise en œuvre des mesures ne soient pas uniquement supportés par les consommateurs, tout en encourageant les bonnes pratiques.

En ce qui concerne l’hydroélectricité :

  • La pression exercée par les barrages hydroélectriques sur les rivières européennes est immense, avec plus de 20 000 centrales existantes et plus de 8 000 autres en projet. Les coûts de l’énergie solaire et éolienne étant en chute libre, l’UE doit investir dans ces options renouvelables plutôt que de donner le feu vert à un plus grand nombre de centrales hydroélectriques, et investir dans la rénovation des centrales hydroélectriques existantes.