Nature Restauration Law : Résultat de la commission ENVI encourageant mais fragile
Le 15 Juin les eurodéputés de la commission ENVI ont sauvé de peu le projet de loi pour la restauration de la Nature. L’amendement visant à rejeter la proposition légale n’a pas été adopté (44/44).
L’amendement de compromis 6 sur l’article 7 (connectivité fluviale) a été approuvé, ce qui signifie que l’objectif de suppression de 25 000 barrières est – pour l’instant – toujours dans le rapport ENVI. Bien qu’encourageant, ce résultat ne signifie pas grand-chose, car il est possible que le rapport ENVI soit rejeté. Les députés poursuivront le vote des derniers amendements lors de la prochaine réunion de la commission ENVI fin juin, et voteront ensuite sur le rapport ENVI dans son intégralité.
Rien n’est donc certain à ce stade, et les efforts de plaidoyer devront se poursuivre jusqu’au vote en plénière dans la semaine du 10 juillet.
plus d’infos : Sauvez la « Loi sur la Restauration de la Nature » – European Rivers Network (ern.org)
Lire le communiqué de presse de EEB (anglais) : https://eeb.org/the-nature-restoration-law-lives-to-fight-another-day/
Traduction proposée
Le Parti populaire européen échoue dans sa campagne de désinformation
La nature et la liste toujours plus longue des parties prenantes soutenant la loi sur la restauration de la nature peuvent pousser un soupir de soulagement, car la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (ENVI) du Parlement européen a rejeté les tentatives des groupes conservateurs et de droite de tuer la proposition de loi lors d’un vote très serré jeudi matin.
[…]
Sergiy Moroz, responsable politique pour l’eau et la biodiversité au Bureau européen de l’environnement, a déclaré : « Ces dernières semaines ont été marquées par un soutien sans précédent à la loi sur la restauration de la nature [2], y compris de la part de la communauté scientifique, car cette loi offre une solution pour faire face aux crises du climat et de la biodiversité. La science est claire : les plus grandes menaces pour la sécurité alimentaire et les agriculteurs sont le changement climatique et la dégradation de la nature. Nous demandons instamment aux députés européens de résister aux campagnes de désinformation et de continuer à négocier de manière constructive en vue de l’adoption d’une loi forte sur la restauration de la nature au sein de la commission principale et de la plénière, sans plus tarder.
Sauvez la « Loi sur la Restauration de la Nature »
La Loi sur la restauration de la Nature qui sera prochainement votée par les parlementaires européens, fixe l’objectif de restaurer au moins 25 000 km de cours d’eau à écoulement libre d’ici à 2030 (article 7) afin d’améliorer la connectivité naturelle longitudinale et latérale des cours d’eau. Ces objectifs complètent les obligations de la directive-cadre sur l’eau et est nécessaire compte tenu de l’importante dégradation des écosystèmes aquatiques.
Lire notre argumentaire mis à disposition des Parlementaires européens (français et en anglais).
Il faudrait même aller plus loin et fixer un objectif de 178 000 km d’ici 2030.
Mais plus grave encore, il y a un grand risque que la Loi soit entièrement rejetée, car plusieurs partis sont allés jusqu’à appeler à la rejeter complètement en mai dernier. Le vote de la commission ENVI du jeudi 15 juin doit être à la hauteur des enjeux.
Envoyez un message simple et rapide aux décideurs pour qu’ils soient ambitieux : https://www.restorenature.eu/en/take-action #RestoreNature
La proposition de loi sur la restauration de la nature prévoit de restaurer des milliers de kilomètres de rivières. Mobilisons nous.
Plus d’informations sur la fragmentation des rivières
Plus d’information sur la Loi de restauration de la Nature (anglais)
Publication par DRE du rapport sur la progression des effacements d’ouvrages en Europe en 2022
Le dernier rapport révèle un chiffre surprenant : 325 barrières (au moins) ont été supprimées dans 16 pays européens – un nouveau record ! Comme en 2021, la plupart des obstacles supprimés étaient des seuils, car ces structures ont une plus forte probabilité d’être sans usages et peuvent être supprimés à faible coût. Mais de grands barrages tel que celui de la Roche-qui-boit en France (16m de haut) fond également parti des réalisation 2022.
Plusieurs facteurs ont contribués à ces nouveaux chiffres, tels que les nouvelles possibilités de financement, comme le programme Open Rivers, les efforts coordonnés des autorités publiques nationales et régionales pour signaler les obstacles supprimés, et l’engouement suscité par les conclusions du rapport de DRE de l’an dernier, diffusés dans toute l’Europe.
Compte tenu des derniers développements de la politique climatique européenne et de la proposition de la Commission pour une loi sur la restauration de la nature, il est important de continuer à mettre en avant l’enlèvement des barrages comme un outil crucial pour accomplir la restauration des écosystèmes et de célébrer les réussites à travers l’Europe. En outre, la suppression des barrages contribue également au défi mondial de l’eau douce visant à restaurer 300 000 km de rivières dégradées d’ici à 2030, un objectif lancé lors de la conférence des Nations unies sur l’eau qui s’est tenue à New York en mars. Outre la pollution, la dégradation des habitats et la surexploitation des ressources naturelles, les écosystèmes d’eau douce sont confrontés à un problème majeur : les barrages.
Il a été constaté que plus de 1,2 million de barrages fragmentent les cours d’eau européens, et que nombre d’entre eux sont obsolètes. Parmi les nombreuses conséquences néfastes, citons la perte de biodiversité, avec un déclin de 93 % des populations de poissons migrateurs d’eau douce en Europe et de 76 % au niveau mondial. Ces chiffres alarmants appellent des solutions rentables et efficaces pour restaurer les cours d’eau. La suppression des barrages a ouvert la voie à des outils de restauration de la nature.
Cette tendance a été confirmée dans les rapports annuels de Dam Removal Europe.
Colloque international « Des Saumons et des Hommes 3 » du 19-21 octobre 2023 à Brioude (43)
Dix ans après la dernière rencontre, SOS Loire Vivante – ERN organise un nouveau colloque sur le Saumon de Loire. L’occasion de faire le point sur la situation du Saumon Atlantique en Loire et ailleurs. Des experts nationaux et internationaux essayeront de comprendre le pourquoi du déclin malgré les efforts de restauration et si nos actions sont toujours en adéquation avec les enjeux actuels et futurs ?
Est-ce du au changement climatique ou à des phénomènes en mer , en rivière ? Lors du bilan de santé et de la présentation des résultats des actions de restauration, nous confronterons le cas de la Loire à d’autres bassins à grands migrateurs comme le Rhin, l’Elbe, l’Adour, la Garonne, la Sélune …,
Cet évènement vous intéresse ? Inscrivez-vous pour recevoir au fil des prochains mois toutes les infos.
Sélune : L’effacement des barrages en vidéo (12 min)
La Sélune est libérée depuis l’automne dernier. Après le démantèlement des deux grands barrages, le chemin est libre sur près de 100 km pour sédiments et poissons migrateurs.
Dans une vidéo de 12 minutes (en français et anglais) avec des images spectaculaires, vous pouvez suivre les étapes de la renaturalisation :
Voir la vidéo en français https://vimeo.com/549070141
Voir la vidéo en anglais https://vimeo.com/546711100
Lettre ouverte : Compter sur l’hydroélectricité pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables en Europe est irresponsable
Plus de 100 ONGs de toute l’Europe, dont ERN, demandent aux décideurs de l’UE de protéger les rivières d’Europe contre le déploiement de nouvelles centrales hydroélectriques lors de la prochaine réunion sur la révision de la directive énergies renouvelables.
A l’instar de ce qui se passe actuellement en France sur le projet de loi pour l’accélération des ENR, les institutions européennes entament la phase finale des négociations, avec le risque que davantage d’incitations soient données au développement de l’hydroélectricité en Europe. La lettre comporte deux demandes clés : exclure les nouvelles centrales hydroélectriques des « zones propices au déploiement des énergies renouvelables » et d’inclure des critères de durabilité reconnaissant que l’hydroélectricité a des impacts directs sur les écosystèmes d’eau douce qui doivent être atténués.
Le potentiel hydroélectrique ayant déjà été largement exploité en Europe, les nouvelles centrales hydroélectriques ne contribueraient que faiblement à la transition énergétique, surtout en période de changement climatique, et causeraient d’immenses dégâts à nos rivières.
En 2020 déjà, 150 ONG avaient signées un manifeste demandant aux décideurs de l’UE d’arrêter le développement de nouvelles centrales hydroélectriques en Europe.
Lire la lettre ouverte en anglais
Lire la proposition de traduction par ERN
Le barrage Nouveau Poutès sur le Haut Allier est inauguré !
France: Le barrage ‘Nouveau Poutès’ inauguré 24 oct. après 30 ans de conflit – un livre sera publié à cette occasion
Après une longue lutte de 30 ans, le barrage partiellement effaçé et reconfiguré, sera officiellement inauguré le 24 octobre. .
Le barrage qui se situe sur le Haut Allier en Haute Loire, arrasé de 20 à 7 m, est équipé d’un ascenseur à poissons et de deux portes géantes. Ces dernières sont entièrement ouvertes chaque année pendant 3 mois ainsi que lors des crues et assurent une bonne continuité, en particulier pour le dernier saumon sauvage d’Europe. La dévalaison des poissons est également garantie par la faible hauteur de la retenue (6 m) et la réduction de la longueur du barrage de 3,5 km à environ 0,5 km. Le projet permet en plus la restauration de l’Allier sur 20 km.
Depuis une dizaine d’années, le projet du Nouveau poutès a été co-construit en collaboration entre EDF, les ONG dont SOS Loire vivante et les communes ainsi que d’autres acteurs et peut être décrit comme le résultat d’une intelligence collective. Un livre sera publié à cette occasion > info et commander
> plus d’information sur le « Nouveau Poutès »