logo Living Rivers Europe

Living Rivers Europe – Communiqué de presse pour la journée mondiale des poissons migrateurs

Les barrages ont eu leur heure de gloire : les gouvernements de l’UE doivent accroître leur ambition au sujet du démantèlement

Brussels – 19 Avril 2018

Lire le Communiqué en anglais >>

le 21 avril participez à la « Journée Mondiale des Poissons Migrateurs »

Le 21 avril 2018, les hommes, les femmes qui aiment les rivières vivantes célèbrent la «Journée Mondiale des poissons migrateurs». Cette fête vise à renforcer la prise de conscience de la nécessité et de l’importance de rétablir les routes de migration des poissons.

Lire le communiqués de presse  Restaurer la libre circulation des poissons migrateurs, pour la santé de nos rivières et de nos sociétés ! et focus sur les évènements sur le bassin versant de la Loire

A travers le monde, environ 50 pays participent cette journée et plus de 2000 organisations se mobilisent en proposant plus de 400 évènements (visites, animations, événements sportifs, conférence grand public exposition…) pour expliquer l’enjeu autour des poissons migrateurs et de la continuité écologique et interpeller gouvernements, opinions publiques, entreprises. Sur le bassin Loire Bretagne aussi les acteurs se mobilisent, 5 animations sont proposées : 2 visites de passes à poissons – barrage de Châtellerault (86) et barrage de Vichy (03), 2 balades commentées – près de la Ville de Checy (45) et autour du barrage de Poutès Monistrol (43). A Chanteuges un programme complet avec visite du patrimoine, atelier-débat dans une ambiance conviviale (buvette, crêpe, troc de pêche) est organisé.

Tous les évènements organisés lors de la journée mondiale des poissons migrateurs sur : https://www.worldfishmigrationday.com/events

 

Soutenez la campagne « Save the Blue Heart of Europe » lancée par Patagonia

Les plus belles rivières des Balkans, de la Slovénie à la Grèce, sont menacées par plus de 3 000 nouveaux barrages actuellement en projet.

Pas d’argent = pas de barrages

Dites aux banques internationales d’arrêter d’investir dans la destruction des dernières rivières sauvages d’Europe. #savetheblueheart

Signer la pétition: http://pat.ag/yawx7

Pour en savoir plus et participer à la campagne de Patagonia : « Save the Blue Heart of Europe »

 

Rivernews – mars 2018

Au sommaire :

  • Bassin de la Seine, Crues 2018 : Une deuxième alerte pour Paris !
  • Mura en danger ! Révision de la DCE : Participons !
  • Bassin de la Loire, Vers un nouveau « Nouveau Poutès » ?
  • Bassin de la Sélune, Le plus grand démantèlement de barrages en Europe… !
  • Hydroélectricité : verte ou pas ?
  • Hydro & moulins : un projet de loi grotesque !
  • Au secours ! 3000 barrages hydroélectriques en projet en Europe centrale …

> LIRE NOTRE RIVERNEWS <

 

logo Living Rivers Europe

Living Rivers Europe – Communiqué de presse pour la journée mondiale de l’eau : stop aux barrages sur la rivière Mura

Plus de 77 000 citoyens demandent au gouvernement slovène d’annuler la construction de barrages sur la rivière Mura.

Brussels – 22 March 2018

Lire le Communiqué en anglais >>

France : Crues de janvier et février 2018 : une sérieuse piqûre de rappel après 2016 !

La France vient de traverser cet hiver un nouvel épisode de crues. A la mi-février, de nombreuses personnes avaient encore leurs maisons soit inondées, soit inhabitables avec dans de nombreux endroits une décrue très lente avec en plus par endroit des chutes de neige et un froid très vif.

Mais que s’est-il passé exactement en janvier et début février 2018 ? Hormis sur le pourtour méditerranéen, la Corse, la Bretagne et les Pays de la Loire, les mois de décembre et janvier 2018 ont été exceptionnellement pluvieux sur la majeure partie du pays. Les records de pluviométrie de 1981/1982 et 1993/1994 sur la même période ont parfois été battus, dans l’Est de la France notamment.

Avec une pluviométrie exceptionnelle et des sols saturés d’eau, pas étonnant que de nombreux cours d’eau aient débordés. Le 24 janvier, le pic de la crue du Doubs et de la Loue étaient atteints à Besançon. Cette onde de crue qui a touché l’ensemble du bassin du Doubs aura des répercussions sur l’aval, sur la Saône notamment, jusqu’à la fin du mois de janvier. Le 25 janvier, 23 départements étaient en vigilance orange inondation avec des crues importantes effectives ou annoncées sur les bassins de la Seine, du Rhône, de la Saône et de leurs affluents.

A la même période, en Ile-de-France, une importante et durable crue de la Marne avait initialement inondé plusieurs communes et nécessité des évacuations. D’autres cours d’eau ont ensuite à leur tour débordé en Ile de France, comme par exemple l’Yerres dans l’Essonne, ce qui a affecté durement certaines communes comme Villeneuve-Saint-Georges dans le Val de Marne.

Le pic de la crue de la Seine a été atteint à Paris le lundi 29 janvier avec 5,86 m au Pont d’Austerlitz, soit une hauteur légèrement en deçà de juin 2016. L’onde de crue de la Seine s’est ensuite propagée à la Normandie, les inondations étant accentuées par l’influence des marées venant aggraver la montée des eaux.

Autre facteur qui est venu compliquer la situation, les quatre lacs réservoirs situés aux amonts de la Seine, de l’Aube, de la Marne et de l’Yonne (ouvrages gérés par l’EPTB Seine-Grands-Lacs), étaient, à la fin de la crue francilienne, presque tous pleins, certains ayant même fortement entamé leur capacité de réserve. Si la décrue ne s’était pas amorcée, ils auraient été incapables de retenir davantage d’eau et permettre d’écrêter les crues.

Même s’il est quelque peu prématuré de vouloir dresser un bilan de ces épisodes de crues ayant affecté près de 25 départements sur différents bassins, le samedi 3 février, le ministère de l’intérieur estimait déjà à 17 000 le nombre de personnes touchées directement par les inondations. Et pourtant, il ne s’est agi que d’une crue « moyenne », inférieure dans bien des endroits à celles de 2016 et pour Paris, sans comparaison possible avec la crue centenale de 1910.

Et juste avant la venue du Président de la République à Villeneuve-Saint-Georges (Val de Marne) le mercredi 14 février, la commission de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle s’est réunie en procédure accélérée, sous l’égide du ministère de l’Intérieur et ce sont quelque 275 communes qui vont être reconnues en état de catastrophe naturelle à la suite des crues.

Que doit-on conclure de cet événement récent qui a mis les nerfs de dizaines de milliers de personnes à rude épreuve ? Après les épisodes des crues du printemps 2016, ces nouvelles inondations constituent en quelque sorte une seconde sévère piqûre de rappel, montrant notre vulnérabilité collective et notre difficulté à vivre AVEC les fleuves, à proximité de rivières, qui, du fait d’un contexte météorologique particulier, peuvent devenir des menaces. Cela apporte aussi, une fois de plus, la preuve de nombreuses erreurs commises par le passé, en commençant par des permissions de construire habitations ou entreprises dans des zones que l’on savait être inondables, y compris justement en cas de crues moyennes.

Surtout, ces nouvelles crues – conséquentes par ses effets mais pas exceptionnelles non plus par leur ampleur – posent la question des solutions à mettre en œuvre pour se prémunir contre le risque inondation. Outre la nécessité impérative de ne plus construire en zones inondables, cela met à nouveau à l’ordre du jour certaines « solutions » possibles : les ZEC (zones d’expansion de crues) et opérations de restauration des lits de cours d’eau ou la reconnexion du fleuve avec ses zones humides annexes, véritables « zones tampons » régulatrices, pour permettre en cas de montée des eaux, de ralentir et « écrêter » naturellement les crues tout en favorisant le maintien de zones humides, bénéfiques sur plusieurs plans.

L’idée de rendre leur liberté aux fleuves fait son chemin dans les esprits et de plus en plus de gestionnaires publics envisagent ces « solutions fondées sur la nature » comme de nécessaires mesures complémentaires aux ouvrages « en dur » et systèmes d’endiguement existants qui montrent année après année leurs limites. Et sous la fréquence accrue de phénomène météorologiques de plus en plus intenses et destructeurs, les mentalités semblent évoluer pour de bon. La preuve : le 14 février, Emmanuel Macron s’est rendu à Villeneuve Saint-Georges où il a notamment échangé, dans le quartier Blandin, avec les acteurs du projet de « renaturation de l’Yerres ». Cela semble une reconnaissance implicite que les alternatives naturelles sont entendues au plus haut sommet de l’Etat.

> Pour aller plus loin :

Photos : ERN

 

Hydroélectricité : une proposition de loi grotesque en faveur des moulins…

Présenté à l’Assemblée, entre autres par Peter Vigier, Député de Haute Loire, et porté par Patrick Chaize, sénateur de l’Ain (et vice-président de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire), un projet de loi à contrecourant, voire d’un autre temps, est à l’étude entre le Sénat et l’Assemblée. Il vise à développer la capacité hydroélectrique des moulins en éclipsant purement et simplement deux décennies de la politique de l’eau appuyée sur des données scientifiques et des résultats incontestables ! Lire le projet de loi.

Le projet de loi dresse un tableau idyllique mais gravement erroné du rôle des moulins pour la transition énergétique et pour le fonctionnement des rivières. Selon l’auteur, plusieurs études montreraient que les moulins réduisent les pollutions des cours d’eau, augmentent l’autoépuration de l’eau et la survie des organismes aquatiques, etc. ! Ce rapport, dont certaines parties relèvent quasiment de la désinformation dans les plus hautes sphères de la nation, est scandaleux, alors que parallèlement les services de l’Etat, les collectivités, les associations travaillent depuis plus d’une décennie, avec des résultats à la clé, à l’amélioration de la qualité des cours d’eau, de la vie aquatique et du patrimoine en effaçant les retenues sur cours d’eau et les obstacles au libre écoulement des eaux.

De plus, le potentiel hydroélectrique de notre pays est développé à plus de 90% (les 10% restants étant irréalistes) et c’est d’ailleurs pour cela que la puissance hydroélectrique installée stagne depuis plusieurs années en France et n’augmentera presque plus. Le Ministère l’a intégré dans sa programmation pluriannuelle de l’énergie mais les hydrauliciens ne semblent pas de cet avis. Ainsi les lobbies de l’énergie hydraulique sont plus que jamais sur le terrain et dans la gouvernance pour faire passer sous l’étendard de la transition énergétique une loi qui affaiblirait encore une fois la santé de nos cours d’eau.

Le projet de loi est totalement hallucinant. Il propose notamment d’aménager la définition des réservoirs biologiques, des seuils et barrages en faveur du développement de l’hydroélectricité ! Ce texte envisage également que « les moulins ne puissent être taxés au titre des dommages à l’environnement », ces derniers restituant toute l’eau en sortie de système hydraulique et participants même à l’épuration de l’eau ! Ceci n’est vraiment pas sérieux !

L’impact cumulé des biefs et des barrages semble être totalement inconnu pour les auteurs. Le texte va même jusqu’à proposer que « les moulins soient exonérés de la taxe foncière sur les propriétés bâties en raison du rôle qu’ils jouent au bénéfice de l’intérêt général ». Cela n’est-il pas grossier sachant que les producteurs bénéficient d’un tarif d’achat d’environ 4 fois le prix de marché sur le dos des abonnés au réseau public d’électricité (via la taxe CSPE) ? Les moulins ont certes une valeur patrimoniale historique mais leur usage et fonctionnement actuel est bien loin de ce qui les a vus naître il y a plus d’un siècle.

Alors non, restons sérieux, pas de loi pour généraliser les projets hydroélectriques sur les moulins, mais des examens au cas par cas !

> Pour aller plus loin :

Journée mondiale d’action pour les rivières, lisez notre communiqué de presse et signez la pétition pour sauver la rivière Mura en Slovénie

L’hydroélectricité à outrance, un désastre pour nos rivières !
>> Lire notre communiqué de presse <<

Le WWF a lancé une campagne et une pétition (qui court jusqu’au 22 mars) pour demander au gouvernement slovène d’abandonner son projet fou visant la construction de huit barrages hydroélectriques  sur la rivière Mura  – l’Amazone de l’Europe – et qui transformerait cette rivière libre et vivante en huit réservoirs sans vie.
Signez la pétition pour sauvez la rivière Mura
.

Dix raisons pour lesquelles les initiatives climatiques ne devraient pas inclure de grands projets hydroélectriques

Un manifeste de la société civile en soutien à de réelles solutions climatiques

Les grands projets hydroélectriques sont souvent mis en avant comme une source d’énergie « propre et verte » par les institutions financières internationales, des gouvernements nationaux et d’autres acteurs. Ils bénéficient grandement des instruments pour lutter contre le changement climatique, y compris des crédits carbone en vertu du Mécanisme de Développement Propre, du Fonds d’Investissement pour le Climat de la Banque mondiale (MDP), et de conditions financières spéciales des organismes de crédit à l’exportation et des obligations vertes. L’industrie des barrages plaide pour que les grandes centrales hydroélectriques soient financées par le Fonds vert pour le climat et de nombreux gouvernements les utilisent comme des réponses nationales au changement climatique. Au moins douze Etats avec un secteur hydroélectrique important ont inclus l’expansion de la production d’énergie hydroélectrique dans leurs contributions nationales pour la COP21 (INDC, pour son sigle en anglais).

Le soutien aux initiatives pour le climat est l’une des raisons pour lesquelles plus de 3.700 barrages hydroélectriques sont actuellement en projet ou en construction. Cependant, les grands projets hydroélectriques sont une fausse solution au changement climatique. Ils ne devraient pas faire partie des initiatives climatiques nationales et internationales pour les raisons suivantes:

1. Dans les régions tropicales notamment, les réservoirs hydroélectriques émettent d’importantes quantités de gaz à effet de serre…

2. Les rivières absorbent environ 200 millions de tonnes de carbone présentes dans l’atmosphère chaque année…

3. Les barrages hydroélectriques rendent les systèmes hydriques et énergétiques plus vulnérables au changement climatique….

4. Contrairement à la plupart des projets d’énergie solaire, éolienne ou de micro-centrales hydroélectriques, les grands barrages causent de graves dommages souvent irréversibles aux écosystèmes…

5. Les grands projets hydroélectriques ont de graves répercussions sur les communautés locales et violent souvent les droits des peuples autochtones…

6. Les grands projets hydroélectriques ne sont pas toujours un outil efficace pour élargir l’accès à l’énergie aux personnes démunies….

7. Quand bien même il s’agirait d’une bonne solution pour lutter contre le changement climatique, les grands projets hydroélectriques s’avèrent de toutes façons être une solution coûteuse et chronophage….

8. Contrairement à l’énergie éolienne et solaire, l’hydroélectricité n’est plus une technologie innovante…

9. L’énergie solaire et l’énergie éolienne sont devenues facilement accessibles, elle sont compétitives d’un point de vue économique  …

10. Les projets hydroélectriques représentent actuellement 26% de tous les projets inscrits dans le cadre du Mécanisme de développement propre (MDP), et accaparent une quantité importante de l’appui à d’autres initiatives sur le climat….

Pour ces raisons, les 500 organisations et individus signataires appellent les gouvernements, les financiers et autres institutions à maintenir les grands projets hydroélectriques en dehors de leurs efforts pour lutter contre le changement climatique. Toutes les solutions énergétiques et climatiques doivent respecter les droits et les moyens de subsistance des communautés locales.

pour plus d’info aller sur le site de International Rivers

 

1ère table-ronde ERN sur le risque inondation : créer des synergies entre acteurs

Notre objectif dans ces matinées d’échanges est avant tout de faire du lien et faire dialoguer des acteurs de tous niveaux œuvrant, trop souvent chacun de leur côté, sur l’enjeu majeur du risque inondation. Pour cette 1ère table ronde ERN à Paris le 8 décembre, près de 60 participants de tous horizons (institutions nationales, associations, collectivités locales, assureurs, chercheurs, citoyens…) étaient présents !

Le thème central des « solutions fondées sur la nature » a donc été rassembleur. Il a été abordé dans 7 présentations très synthétiques de haut niveau (un doc bilan de la rencontre sera publié), tout comme les autres approches visant à réduire les vulnérabilités face aux crues. Un long temps d’échange avec la salle a bien montré l’enjeu du dialogue pour optimiser la gestion du risque d’inondation, la préservation des rivières, des espaces naturels et zones humides ainsi que la protection des populations contre le risque inondation.

Pour rappel : les intervenants de la table ronde animée par Roberto EPPLE, de ERN France étaient T. HUBERT (Ministère de la Transition Écologique et Solidaire, P. GOUJARD (EPTB Seine Grands Lacs), P. TEILLAC-DESCHAMPS (UICN France), S. FEUILLETTE (Agence de l’Eau Seine Normandie), L. BOISSIER (Generali France), M. REMOND (France Nature Environnement IDF) et J. ROZANSKI (SIAHVY). Merci à toutes et tous.

© ERN