Effondrement stupéfiant de 81 % de la taille des populations de poissons migrateurs depuis 1970

Le nouveau rapport de l’Indice Planète Vivante (IPV) sur les poissons migrateurs d’eau douce publiée aujourd’hui par la World Fish Migration Foundation (WFMF), ZSL, l’UICN, The Nature Conservancy (TNC), Wetlands International et le WWF annonce une baisse de 81 % de la taille des populations surveillées en moyenne entre 1970 et 2020, y compris des déclins catastrophiques de 91 % en Amérique latine et dans les Caraïbes et de 75 % en Europe.

Les populations de poissons migrateurs d’eau douce continuent de décliner dans le monde entier, mettant en péril la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance de millions de personnes, la survie d’innombrables autres espèces, ainsi que la santé et la résilience des rivières, des lacs et des zones humides. La perte et la dégradation de l’habitat – y compris la fragmentation des rivières par des barrages et d’autres obstacles et la conversion des zones humides pour l’agriculture – représentent la moitié des menaces pesant sur les poissons migrateurs, suivies par la surexploitation. L’augmentation de la pollution et l’aggravation des effets du changement climatique alimentent également le déclin des espèces de poissons migrateurs d’eau douce, qui ne cesse de s’aggraver depuis 30 ans.

L’indice rend compte des tendances de 284 espèces de poissons d’eau douce d’eau douce suivies, représentant 1 864 populations (figure 1). Au niveau mondial, l’indice montre un déclin de -81 % entre 1970 et 2020 entre 1970 et 2020, soit un déclin soit un déclin annuel de 3,3 %. Cette tendance à la baisse a été constante au cours des trois dernières décennies. En ce qui concerne les tendances globales des espèces, 65 % des espèces ont décliné en en moyenne.

Dans un communiqué de presse Herman Wanningen, fondateur de la World Fish Migration Foundation a déclaré « Le déclin catastrophique des populations de poissons migrateurs est un signal d’alarme assourdissant pour le monde entier. Nous devons agir maintenant pour sauver ces espèces clés et leurs rivières », les poissons migrateurs sont au cœur des cultures de nombreux peuples autochtones, nourrissent des millions de personnes à travers le monde et soutiennent un vaste réseau d’espèces et d’écosystèmes. Nous ne pouvons pas continuer à les laisser s’échapper en silence ».

Le rapport n’est pas entièrement sombre. Près d’un tiers des espèces suivies ont augmenté, ce qui suggère que les efforts de conservation et l’amélioration de la gestion peuvent avoir des effets positifs. Parmi les stratégies prometteuses, citons l’amélioration de la gestion des pêcheries et/ou son recentrage sur les espèces, la restauration des habitats, la suppression des barrages, la création de sanctuaires de conservation et la protection juridique.

Par exemple, en Europe et aux États-Unis, des milliers de barrages, de digues, de déversoirs et d’autres obstacles fluviaux ont été supprimés au cours des dernières décennies, et l’élan en faveur de ces actions ne cesse de croître*. Les suppressions de barrages peuvent être des solutions rentables et génératrices d’emplois qui contribuent à inverser la tendance inquiétante à la perte de biodiversité dans les systèmes d’eau douce, ainsi que des solutions qui améliorent la santé et la résilience des cours d’eau, y compris pour les populations.

Si l’intensification des suppressions de barrages est une solution clé pour inverser l’effondrement des populations de poissons migrateurs d’eau douce, il en existe d’autres. Les décideurs du monde entier doivent de toute urgence accélérer les efforts de protection et de restauration des rivières à écoulement libre en planifiant à l’échelle du bassin, en investissant dans des alternatives durables et renouvelables aux milliers de nouveaux barrages hydroélectriques prévus dans le monde, ainsi que dans d’autres mesures contribuant aux objectifs ambitieux du cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, à savoir protéger 30 % des eaux intérieures et restaurer 30 % des eaux intérieures dégradées. Relever le défi de l’eau douce en restaurant 300 000 km de rivières dégradées contribuera énormément à inverser la tendance des populations de poissons migrateurs.

Outre la protection et la restauration de rivières saines, il est urgent de renforcer les efforts de surveillance, de mieux comprendre le cycle de vie, les mouvements et le comportement des espèces de poissons, de développer la coopération internationale, notamment en ajoutant davantage d’espèces de poissons migrateurs d’eau douce à la Convention sur les espèces migratrices (CMS), et de promouvoir un plus grand engagement du public et des responsables politiques.

De nombreuses initiatives ont été lancées dans le monde entier pour soutenir la restauration des espèces de poissons migrateurs et de la biodiversité des eaux douces en général. Le plan de rétablissement d’urgence de la biodiversité en eau douce met en évidence une série de mesures susceptibles de transformer la gestion et la santé des rivières, des lacs et des zones humides afin d’améliorer la santé des systèmes d’eau douce et de la biodiversité.

Voir le résumé de l’étude

Voir l’étude complète 

*En 2023, l’Europe a supprimé un nombre record de 487 barrières, soit une augmentation considérable de 50 % par rapport au précédent record enregistré en 2022. Parallèlement, aux États-Unis, les plus importantes suppressions de barrages de l’histoire sont actuellement en cours le long de la rivière Klamath, en Californie et dans l’Oregon.

Lire le communiqué de presse (en anglais) 

Rapport Dam Removal Europe 2023 est publié : Année record pour les suppressions de barrages en Europe, et mise en garde contre les risques de sécurité des ouvrages vieillissants

487 barrages et seuils effacés dans 15 pays européens en 2023

Dam Removal Europe a publié le 15 avril dernier son rapport sur l’avancement de la suppression des obstacles en rivière en 2023 en Europe. 487 barrières ont été supprimées dans 15 pays européens en 2023, soit une augmentation de 50 % par rapport au nombre de l’année dernière. Ces initiatives ont permis de reconnecter plus de 4 300 kilomètres de rivières. La France reprend la tête du classement avec plus de 150 ouvrages recensés effacés en 2023.

Même si le nombre d’obstacles atteint cette année encore un nombre record, il faut y voir là aussi l’amélioration du rapportage auprès de DRE. Outre le nombre croissant d’ouvrages et de pays qui libèrent leurs cours d’eau le rapport pointe également les risques de sécurité des ouvrages vieillissants faisant état de 129 décès au cours des dernières années.

La France efface des obstacles sur ses rivières depuis de nombreuses années, et nous félicitons que l’idée de libérer les fleuves et rivières fait son chemin dans d’autres pays d’Europe. La politique pour la restauration des rivières en France est un exemple ailleurs en Europe et reste inspirante. Mais dans d’autres pays aussi une politique pour la restauration des rivières libres se structure. En Estonie par exemple la Cour suprême a rendu le 15 janvier 2024 un jugement historique, créant un précédent pour la suppression des barrages dans le pays. Le juge a désigné le ministère de l’Environnement comme autorité compétente pour concilier les intérêts patrimoniaux et environnementaux.

 

Quelques années plus tôt, l’ONG Jägala Kalateed s’était lancée dans une mission de restauration de la rivière Jägala en zone Natura 2000 avec un enjeu fort pour le saumon. Mais le ministère de la culture et le ministère de l’environnement n’avait pas réussi à se mettre d’accord sur la manière de traiter la question des barrages vieillissants. D’une part, les barrages font partie du patrimoine culturel et d’autre part, ils constituent une menace pour les rivières. Après plus de deux ans de pétitions et de procédures judiciaires, la Cour suprême a annoncé sa décision finale : Si les intérêts culturels et environnementaux entrent en conflit, le pouvoir suprême est détenu par les règles environnementales (y compris la clause dérogatoire de la directive « Habitats »). Grâce à cette décision, le 8 avril 2024, l’Office Estonien de l’environnement a décidé d’annuler officiellement le permis d’utilisation de l’eau de la centrale hydroélectrique de Linnamäe, le plus grand barrage hydroélectrique d’Estonie, au profit des salmonidés. Cette annonce va ouvrir les portes à la plus grande suppression de barrage en Estonie.

* Carte des pays européens ayant signalé des suppressions de barrières en 2023. Le dégradé de couleurs correspond au nombre de suppressions par pays.

Voir le communiqué de presse

Voir le rapport : https://ern-sosloirevivante.org/wp-content/uploads/2024/04/Web-version_DRE-Report-2023.pdf

Plus d’infos sur le cas de l’Estonie (en anglais) : https://damremoval.eu/supreme-court-estonia/

La suppression du barrage d’Urrutienea en France, finaliste du prix européen pour la suppression des barrages 2023, les votes sont ouverts

La suppression du barrage d’Urrutienea en France sur la Nivelle a été retenu pour concourir au prix européen d’effacement des barrages.

3 projets sont finalistes : « la suppression du barrage d’Urrutienea en France sur la Nivelle », « La suppression du barrage de Garlogie en Écosse » et « l’enlèvement du déversoir de Vaqueiros au Portugal ». Vous pouvez désormais voter pour votre favori. Les votes sont ouverts jusq’au 22 mars à 11h59. Vote now! Dam Removal Award Nominees 2023 – Dam Removal Europe 

Zoom sur le projet sur la Nivelle, les autres projets sont a découvrir sur le site de DRE.

Au cœur d’un paysage transfrontalier entre l’Espagne et la France, la Nivelle, est une rivière riche en biodiversité et est un centre d’intérêt majeur pour cette région touristique en été. Le barrage de 5 mètres de haut était hors d’usage depuis 10 ans ! Une barrière infranchissable pour les poissons migrateurs, notamment les saumons, les anguilles et d’autres espèces emblématiques (moules perlières d’eau douce, Desman des Pyrénées, loutres d’Europe, écrevisses à pattes blanches et autres). La fédération de pêche, à l’origine du projet a acheté le site afin de le démanteler complètement. Du côté espagnol, leurs partenaires avaient déjà travaillé à l’enlèvement des obstacles, et ils savaient que ce barrage était le dernier barrage totalement infranchissable de la Nivelle.

Leur principal obstacle a été de convaincre les autorités locales que le développement économique (hydroélectricité) ne pouvait se faire au détriment de la biodiversité locale. Au total, il aura fallu 20 ans pour débloquer la situation !

Deux mois seulement après l’achèvement des travaux, les résultats sont extraordinaires. Les premières frayères de saumon atlantique situées à 6 km en amont du barrage ont été observé en Espagne – pour la première fois depuis plusieurs siècles !

Les travaux menés en parallèle depuis 2020, pour la conservation et la restauration de la moule perlière d’eau douce sur la Nivelle ont aussi été décisif. Cette espèce, la seule génétiquement unique dans les Pyrénées, vit en symbiose avec le saumon. Ces actions comprennent la reproduction pour renforcer la population naturelle, qui était menacée d’extinction dans les 10 prochaines années. La suppression de ce barrage était donc essentielle à la restauration de l’habitat et à la reconquête de l’ensemble du bassin versant en amont.

De nombreux partenaires ont été impliqué dans le projet : organismes de recherche scientifique (INRAE), associations (AAPPMA Nivelle, CEN Nouvelle Aquitaine, MIGRADOUR), gouvernement de Navarre, lycée professionnel (qui abrite les installations du projet d’élevage ex-situ de la moule perlière), ou encore de fondations (Fondation française des pêcheurs, Fondation Arcadia – Programme Open Rivers).

 

Le prix pour la suppression des barrages est organisé par Dam Removal Europe, la World Fish Migration Foundation, la Banque européenne d’investissement et The Nature Conservancy, soutenus par la Dutch Postcode Lottery, Forest Peace Foundation et ABN AMRO Bank. Le projet le plus inspirant recevra un trophée spécial et 15 000 euros pour le prochain projet d’effacement de l’équipe. Le nom du gagnant sera dévoilé lors de la prochaine conférence Free Flow à Groningen, aux Pays-Bas.

 

 

 

Le parc national de Vjosa en danger : Manifestation sur la rivière albanaise Shushica

 » Une vallée entière se dresse contre le détournement de ses eaux : Le samedi 24 février, les maires de la vallée de Shushica se sont rassemblés pour protester contre les plans de destruction de la nature pour Shushica ++ Le gouvernement albanais veut détourner l’eau de l’affluent de Vjosa ++ Le parc national de Vjosa est en danger après seulement un an  »

Communiqué de presse EuroNatur, Eco Albania and Riverwatch, proposition de traduction par ERN

Radolfzell, Vienne, Tirana, Kuç.
12 maires et de nombreux autres habitants de la vallée de la Shushica et d’autres régions du parc national de Vjosa, des militants, des avocats et des scientifiques se sont rassemblés ce matin dans le village de Kuç, sur les rives de la Shushica. Ils protestent contre le projet du gouvernement de Tirana de prélever l’eau de la Shushica pour l’acheminer vers la côte méditerranéenne, à 17 kilomètres de là, à Himara, afin d’y promouvoir le tourisme de masse.

Officiellement déclaré en mars 2023, le parc national de la rivière sauvage Vjosa englobe la Vjosa et ses principaux affluents, dont la Shushica. Cependant, moins d’un an plus tard, la Shushica risque de ne plus être protégée, ce qui entraînerait l' »amputation » du parc national de la Vjosa. Le prélèvement proposé de 140 litres d’eau par seconde dans la Shushica assécherait complètement le cours supérieur de la rivière pendant l’été. Cela constitue une menace importante pour la biodiversité et a de graves répercussions sur la population locale dans les quelque 30 villages concernés. L’intervention pourrait conduire à l’exclusion du Shushica du parc national, puisque de telles mesures sont interdites dans cette catégorie de protection, privant ainsi la communauté locale des bénéfices de l’écotourisme.

Elidon Kamaj, maire de Brataj, déclare : « Nous fondions de grands espoirs sur le parc national, car nous pensions qu’il stimulerait le développement économique. Compte tenu des problèmes d’émigration que connaît notre région, la création du parc national était pour nous la promesse d’un changement transformateur. Cependant, si notre eau nous est désormais retirée et que Shushica perd son statut de parc national, c’est notre avenir économique qui sera en jeu. »

La banque de développement allemande Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW) et le Cadre d’investissement pour les Balkans occidentaux (WBIF) financent le projet, et la société autrichienne STRABAG réalise les travaux de construction. Les approbations des ministères et le financement ont été basés sur une étude d’impact environnemental et social (ESIA) totalement erronée. Les conséquences du projet pour la Choucha n’ont pas été analysées et les riverains de la Choucha n’ont pas été informés. Les scientifiques nationaux et internationaux qui ont examiné ces analyses ont conclu que « …les résultats sont trompeurs et incorrects ».

« Nous ne resterons pas les bras croisés alors qu’on nous vole notre eau. Ce projet ne nous a jamais été communiqué ; son existence n’a été révélée que lorsque les engins de chantier sont apparus. Nous ne tolérerons pas qu’on nous vole notre eau et nous sommes prêts à prendre des mesures pour faire cesser les travaux. Plus de 50 habitants ont intenté une action en justice contre ce projet, en collaboration avec l’organisation albanaise de protection de la nature EcoAlbania. La première audience du tribunal n’a pas encore eu lieu, déclare Astrit Balilaj, maire de Kuçi.

« Le risque réside dans la possibilité que le détournement de l’eau de la Shushica crée un précédent. Les actions qui se déroulent aujourd’hui sur le Shushica pourraient se répéter demain dans d’autres sections du parc national. La crédibilité de l’ensemble du parc national de la rivière sauvage est en jeu », déclare Olsi Nika, directeur exécutif d’EcoAlbania.

« Le parc national de la rivière sauvage repose sur un équilibre hydrique largement naturel et non perturbé dans son réseau de veines. C’est ce qui rend cette région si unique, et c’est pourquoi des gens de toute l’Europe y viennent. Ce projet de détournement met donc en péril l’ensemble du parc national. L’Allemagne et le WBIF doivent se retirer du projet si l’Albanie n’arrête pas immédiatement les travaux de construction et n’ordonne pas une véritable EIA », déclare Ulrich Eichelmann, directeur exécutif de Riverwatch.

« Le gouvernement albanais a probablement supposé que nous fermerions les yeux sur un ou deux projets destructeurs de la nature en échange de la désignation du parc national de Vjosa, mais nous ne ferons pas de compromis. Nous n’abandonnerons pas tant que la Vjosa et ses affluents ne seront pas vraiment en sécurité », déclare Annette Spangenberg, responsable de la conservation de la nature à EuroNatur.

Les demandes conjointes des résidents locaux, des maires, des scientifiques et des activistes peuvent être résumées comme suit :

  1. Arrêter immédiatement la construction.
  2. Réaliser une nouvelle étude d’impact sur l’environnement.
  3. Identifier et analyser les ressources en eau alternatives pour la zone côtière autour d’Himara dans le cadre de l’EIA, avec l’aide d’experts nationaux et internationaux.

Informations générales :

– Communiqué de presse de EuroNatur, Eco Albania and Riverwatch,

– En mars 2023, le parc national de la Vjosa a été créé en Albanie. Il s’agit de la première zone de conservation des rivières sauvages en Europe, qui englobe un total de 404 kilomètres du réseau fluvial de la Vjosa et de ses affluents, la Shushica, la Drino et la Bënça. Après moins d’un an, le parc national est maintenant en danger ; les travaux de construction sont déjà bien avancés et devraient s’achever en août de cette année.

– Jusqu’à présent, ce projet destructeur de la nature a également été financé avec l’argent des contribuables allemands, à savoir avec des fonds de la Kreditanstalt für Wiederaufbau au nom du ministère fédéral de la coopération économique et du développement (BMZ) et du cadre d’investissement pour les Balkans occidentaux (WBIF).

– L’EIA et le document de synthèse sont disponibles sur demande

– La campagne « Save the Blue Heart of Europe » (Sauvez le cœur bleu de l’Europe) vise à protéger les rivières de la péninsule balkanique dont la valeur naturelle est particulièrement élevée et qui sont menacées par plus de 3 400 projets hydroélectriques et autres plans de destruction de la nature. La campagne est coordonnée par les organisations internationales de protection de la nature Riverwatch et EuroNatur et mise en œuvre avec des organisations partenaires dans les pays des Balkans. Le partenaire local en Albanie est EcoAlbania. De plus amples informations sont disponibles à l’adresse suivante : https://balkanrivers.net

– La campagne est soutenue par la Manfred-Hermsen-Stiftung, entre autres.

Appel à projet Open Rivers Programme ouvert et appui du « helpdesk »

L’appel à projet du programme « Open Rivers «  sera lancé prochainement, le 21 février.

L’appel portera sur des projets d’identification, les études préalables et des travaux d’effacement. Nous vous rappelons que ORP a également élargi la possibilité pour les entités publiques de poser leur candidature. Il y a cependant des restrictions à prendre en compte, notamment le cofinancement à hauteur de 50 %.

Un service d’assistance DRE est en place pour aider les organisations de l’Europe du Sud-Est à présenter leurs demandes, une initiative coordonnée par le WWF, WFMF et ERN, grâce au financement du projet du programme Open Rivers « Scaling Up Dam Removal in South Eastern Europe » (Renforcer la suppression des barrages en Europe du Sud-Est).

Si vous envisagez de développer un projet de suppression de barrage, rejoignez-nous pour une série de réunions au cours desquelles nous vous expliquerons le programme Open Rivers, nous vous aiderons à examiner votre proposition et nous vous donnerons des informations précieuses pour développer votre proposition.

Informations importantes pour ceux d’entre vous qui prévoient de soumettre une proposition

  1. Magda Jentgena du WWF Lettonie présentera son projet le 22 février à 11:00 CET. Rejoignez-nous pour célébrer le travail de Magda et en savoir plus sur le travail de suppression des barrages en Lettonie !
  2. Une série de réunions est organisée par le Helpdesk DRE afin d’expliquer le financement par Open Rivers et de discuter de l’expression d’intérêt et de la manière dont nous pouvons vous aider dans le processus (introduction, processus d’examen et questions-réponses). Veuillez choisir l’une de ces dates pour participer (28 février, 7 mars, 14 mars).
  3. Si vous souhaitez utiliser l’appui du « Helpdesk ». La date limite interne est fixée au 14 mars.
  4. Open Rivers Programme (ORP) organisera une séance de questions-réponses le 12 mars de 16h00 à 17h00. Cette réunion est coordonnée par ORP. Dès que nous aurons des informations concernant l’inscription, nous vous en ferons part.

Lisez le flyer du service d’assistance « helpdesk » pour en savoir plus sur ce que nous pouvons faire pour vous (en anglais)

Faites savoir à corinne.ronot@rivernet.org si vous participez à l’une de ces réunions, afin que nous puissions vous communiquer les liens pour participer aux réunions.

Étape historique pour les rivières : Vidange du barrage Iron Gate sur la rivière Klamath en vue de son démantèlement

Le plus grand projet de suppression de barrage et de restauration de rivière de l’histoire des États-Unis franchit une étape importante vers la suppression de tous les barrages hydroélectriques sur la rivière Klamath, dans le nord de la Californie et le sud de l’Oregon. La vidange du réservoir d’Iron Gate a commencé en janvier afin que le barrage d’Iron Gate puisse être supprimé dans le courant de l’année. Deux autres barrages, Copco #1 et JC Boyle, commenceront également à s’assécher dans les semaines à venir et seront entièrement retirés au cours de l’été ou de l’automne. Copco #2, le plus petit des quatre barrages dont la suppression est prévue, a été démoli en octobre 2023.

IRONGATE dam Klamath

Depuis plus de 100 ans, ces barrières artificielles bloquent la migration de plusieurs espèces, comme le saumon et la truite arc-en-ciel, les empêchant d’atteindre plus de 400 miles d’habitat. Les animaux ne sont pas les seuls à avoir souffert. La qualité de l’eau a été gravement endommagée, ce qui a eu un impact sur les communautés tribales Hupa, Yurok et Karuk, dont les moyens de subsistance dépendent d’une rivière en bonne santé.

Pour inverser la tendance, ce projet monumental symbolise un effort collectif visant à réparer un siècle d’obstruction à la migration des poissons, à célébrer l’héritage indigène et à assurer la vitalité à long terme de l’écosystème de la rivière Klamath. Le projet s’inscrit dans le mouvement croissant de suppression des barrages et de libération des cours d’eau à travers les États-Unis, une tendance qui s’est également développée en Europe au cours de la dernière décennie grâce à l’action combinée de plusieurs organisations intégrant la coalition Dam Removal Europe.

Cet article est un extrait de l’article publié par Dam Removal Europe (lire l’article complet, en anglais)

Le programme Open Rivers continue de soutenir des projets en France et dans toute l’Europe

72 projets soutenus par le programme Open Rivers dans toute l’Europe et un nouvel appel à projet en cours

Le Programme Open Rivers* a ouvert début novembre 2023 un nouvel appel à projet pour soutenir financièrement des travaux d’effacement de seuils et barrages. Les candidatures peuvent être envoyée jusqu’au 8 décembre.

Après deux ans de mise en œuvre du programme Open Rivers, 72 projets sont soutenus dans toute l’Europe, en cours ou réalisés contribuant ainsi à l’atteinte de l’objectif de 25 000 km de rivières libres d’ici 2030 en Europe, voté le 09/11/2023 par le Parlement européen dans le cadre de la Loi sur la Restauration de la Nature. C’est un outil important pour restaurer les rivières en Europe, y compris en France où la législation pour la restauration de la continuité écologique est fréquemment attaquée pour ralentir la dynamique, entraver les efforts accomplis par une communauté d’acteurs pour restaurer efficacement et durablement nos rivières au profit d’enjeux énergétiques de faible intérêt.

La France est l’un des pionniers du mouvement de suppression des barrages et seuil en Europe, qui a débuté en 1998, et les résultats sont encourageants tant pour la reconnexion des habitats en rivière mais aussi pour augmenter la fonctionnalité, réduire le risque face aux inondations. D’autres pays d’Europe considèrent également la suppression de barrages comme une solution viable pour restaurer les rivières comme la Finlande, l’Espagne et la Suède. Ailleurs des outils manquent toujours, notamment en Europe de l’Est, pour faciliter la mise en œuvre de telles mesures. C’est pourquoi ERN, avec des partenaires régionaux et internationaux (World Fish Migration Foundation (WFMF), Fauna & Flora, MedINA Grèce, Wetlands International (WI), WWF Pays Bas, Slovaquie, et Adria) portent un projet avec le Programme Open Rivers pour faciliter et accélérer le mouvement d’effacement des barrières dans 4 pays cibles : la Croatie, la Grèce, la Roumanie et Slovaquie. Ces pays réunissent les conditions pour développer et inspirer et sensibiliser aux avantages de cet outil de restauration de la nature : un potentiel écologique élevé, des opportunités et des projets émergents, des engagements associatifs forts (plus d’infos).

Dans ce cadre ERN, le WWF et le WFMF organisent des sessions de questions/réponses pour répondre aux questions techniques des projets potentiels les 15 et 20 novembre. Les personnes intéressées peuvent contacter corinne.ronot@rivernet.org. Une prochaine session d’application d’Open Rivers est prévue fin février pour toutes les catégories de subventions.

 

Dernières actus des projets français mener par ERN et ses partenaires locaux

Depuis 2021 et le lancement du programme, ERN a candidaté avec plusieurs partenaires locaux pour des réalisations d’études préalables et des travaux d’effacements, 6 projets on été retenus.

En 2022-2023, ERN a réalisé avec le Syndicat mixte des bassins Bandiat-Tardoire (SYMBA) la candidature à Open Rivers, pour restaurer une rivière à anguilles européenne, la Tardoire. Après six mois de travaux pour supprimer quatre seuils obsolètes, la rivière a repris son cours sur plus de 20 km. Après seulement quelques mois, le lit de la rivière et méconnaissable, les habitats se sont rapidement recréés (plus d’infos).  Le programme Open Rivers a financé 100% des travaux, car même si les acteurs locaux étaient tous en faveur du projet, l’Etat n’était pas en mesure de financer un tel projet à ce moment-là. Un film de 12 minutes en français et sous-titré en anglais retrace le projet et l’implication des acteurs.

Dernièrement, ERN avec les partenaires locaux ont obtenus cet été deux nouveaux projets d’études préalables pour l’effacement des petits seuils obsolètes. L’un est situé sur le bassin de l’Eyrieux (bassin versant de l’Ardèche) et est conduit par le  Syndicat Mixte Eyrieux Clair (SMEC) et l’autre est situé sur le bassin de Branugues (bassin versant de la Cère et de la Dordogne) et conduit par le Syndicat Mixte de la Dordogne Moyenne et de la Cère Aval (SMDMCA). Ces deux projets sont situés dans des zones préservées à fort potentiel de biodiversité et permettront de reconnecter des habitats pour les poissons (truites) et les écrevisses à pattes blanches, d’augmenter leur aire de répartition, d’améliorer la résilience et la morphologie de la rivière. Une belle opportunité de restaurer la fonctionnalité de la rivière par un acte simple : supprimer les barrages obsolètes sur les rivières.

Plus d’info

* Le Programme Open Rivers est une fondation financée par Arcadia qui vise à restaurer les rivières européennes menacées en soutenant des interventions qui conduisent à la suppression de petits barrages et à la restauration du débit de la rivière et de la biodiversité.

Lire le communiqué de presse 

 

Publication par DRE du rapport sur la progression des effacements d’ouvrages en Europe en 2022

Le dernier rapport révèle un chiffre surprenant : 325 barrières (au moins) ont été supprimées dans 16 pays européens – un nouveau record ! Comme en 2021, la plupart des obstacles supprimés étaient des seuils, car ces structures ont une plus forte probabilité d’être sans usages et peuvent être supprimés à faible coût. Mais de grands barrages tel que celui de la Roche-qui-boit en France (16m de haut) fond également parti des réalisation 2022.

Plusieurs facteurs ont contribués à ces nouveaux chiffres, tels que les nouvelles possibilités de financement, comme le programme Open Rivers, les efforts coordonnés des autorités publiques nationales et régionales pour signaler les obstacles supprimés, et l’engouement suscité par les conclusions du rapport de DRE de l’an dernier, diffusés dans toute l’Europe.

Compte tenu des derniers développements de la politique climatique européenne et de la proposition de la Commission pour une loi sur la restauration de la nature, il est important de continuer à mettre en avant l’enlèvement des barrages comme un outil crucial pour accomplir la restauration des écosystèmes et de célébrer les réussites à travers l’Europe. En outre, la suppression des barrages contribue également au défi mondial de l’eau douce visant à restaurer 300 000 km de rivières dégradées d’ici à 2030, un objectif lancé lors de la conférence des Nations unies sur l’eau qui s’est tenue à New York en mars. Outre la pollution, la dégradation des habitats et la surexploitation des ressources naturelles, les écosystèmes d’eau douce sont confrontés à un problème majeur : les barrages.

Il a été constaté que plus de 1,2 million de barrages fragmentent les cours d’eau européens, et que nombre d’entre eux sont obsolètes. Parmi les nombreuses conséquences néfastes, citons la perte de biodiversité, avec un déclin de 93 % des populations de poissons migrateurs d’eau douce en Europe et de 76 % au niveau mondial. Ces chiffres alarmants appellent des solutions rentables et efficaces pour restaurer les cours d’eau. La suppression des barrages a ouvert la voie à des outils de restauration de la nature.
Cette tendance a été confirmée dans les rapports annuels de Dam Removal Europe.

Lire le communiqué de presse (anglais)

Lire le rapport (anglais uniquement)

Colloque international « Des Saumons et des Hommes 3  » du 19-21 octobre 2023 à Brioude (43)

Dix ans après la dernière rencontre, SOS Loire Vivante – ERN  organise un nouveau colloque sur le Saumon de Loire. L’occasion  de faire le point sur la situation du Saumon Atlantique en Loire et ailleurs. Des experts nationaux et internationaux  essayeront de comprendre le pourquoi du déclin malgré les efforts de restauration  et si nos actions sont toujours en adéquation avec les enjeux actuels et futurs ?
Est-ce du au changement climatique ou à des phénomènes en mer , en rivière ? Lors du bilan de santé et de la présentation des résultats des actions de restauration, nous confronterons le cas de la Loire à d’autres bassins à grands migrateurs comme le Rhin, l’Elbe, l’Adour, la Garonne, la Sélune …,
Cet évènement vous intéresse ?  Inscrivez-vous pour recevoir  au fil des prochains mois toutes les infos.   

Les pêcheurs allemands et 23 autres organisations allemandes, françaises et suisses appellent à reconsidérer la pêche au filet avant l’estuaire du Rhin.

Le 19.11.2019, une délégation des pêcheur de la Deutscher Angelfischerverband e.V a remis une pétition au Parlement néerlandais à La Haye.

La pétition appelle à repenser la pêche commerciale au filet au barrage de Haringvliet, à l’embouchure du Rhin. Après leur confluence, le Rhin, la Meuse et le Merwede de Nieuwe atteignent la mer du Nord via le Haringvliet. Le barrage de Haringvliet constitue la plus grande barrière de marée d’Europe. Les écluses du Haringvliet sont ouvertes par endroits depuis l’automne 2018, améliorant ainsi la continuité des poissons migrateurs.
Avec l’ouverture du Haringvliet, une partie d’un plan directeur commun des pays bordant le Rhin a été réalisée, de sorte que le poisson peut migrer librement. Dans ce contexte, cependant, il n’était certainement pas prévu qu’ils migrent directement dans les filets ou les cages en face de l’estuaire.
Des millions d’Euros ont déjà été investi pour rétablir la continuité écologique sur tout l’axe du Rhin. En Allemagne, en France et en Suisse, il existe de nombreux programmes de réintroduction de poissons migrateurs dans le Rhin, tels que le saumon, la truite de mer.
De plus, au passage dans l’estuaire ; les poissons doivent s’habituer à la transition entre eau douce et eau salée. Un processus sensible qui prend un certain temps, parce que l’organisme du poisson doit changer pour le faire. Ainsi la pêche au filet à ce point névralgique fait obstacle à la protection du poisson et donc au succès des projets de réintroduction.
La pétition de l’Allemagne a reçu une large réponse de la presse en Hollande. Par exemple, la télévision publique néerlandaise MPO1 a fait un reportage important sur la pétition dans le Evening News (NOS-Journal). Le Parlement néerlandais examinera la pétition et les prochaines étapes à Harlingvliet au sein de la Commission de la pêche le 5 décembre 2019.
Plus d’infos