Toute l’actualité en lien avec la Loire ou les activités de SOS Loire vivante en Haute-Loire

Retour sur les journées d’échange et de formation autour de la protection volontaire d’espaces naturels privés

L’association SOS Loire vivante – ERN protège depuis 1989 avec succès, la Haute Vallée de la Loire entre le Mont Gerbier de Jonc et Le-Puy-en-Velay, 60 km de Gorges et Vallées, les plus sauvages de toute la Loire. Ses victoires citoyennes et militantes ont permis sa préservation et mais dans un contexte de déprise agricole et de souhait de transmission, une nouvelle approche complémentaire à la protection réglementaire doit être initiée pour assurer une protection sur le long terme.

En incluant les propriétaires dans la démarche, SOS Loire Vivante – ERN vise la « Protection collective de la Haute Vallée de la Loire Sauvage », un projet qui s’appuierai donc sur des engagements volontaires de chaque propriétaire foncier à l’échelle d’une vallée, de grands espaces, en utilisant notamment de dispositif des Obligations Réelle Environnementale (ORE) [1]’, l’outil « réserve naturelle volontaire » n’existant plus.

Afin de renforcer le partage d’expériences entre propriétaires sur d’autres bassins, SOS Loire Vivante -ERN avec une vingtaine de membre s’est rendu début juin dans la vallée de la Vis étudier le cas de la « réserve volontaire » de Lo Ranquas, un site de 250ha particulièrement intéressant du fait de sa superficie et de la présence de l’aigle royal. Au programme, visite de la réserve avec présentation des choix de gestion mis en place depuis 40 ans et table ronde avec SOS Loire Vivante-ERN, le président de Euronatur, l’association Horizons Séranne et les propriétaires du Ranquas, pointant les similitudes et différences entre la situation dans la Haute Vallée de la Loire et de la Vis autour des moyens permettant la pérennisation à très long terme de la gestion écologique des sites.

Il en ressort que les Obligations Réelle Environnementale (ORE) s’impose comme un outil clé pour la conservation des écosystèmes et la gestion durable des biens. Toutefois dans le cadre d’une gestion cohérente de grands espaces et/ou avec plusieurs propriétaires, les associations ont réfléchi à des outils complémentaires, notamment la possibilité de la création d’un Fonds de dotation. Ce Fonds serait un garant supplémentaire à la protection des espaces en offrant d’avantage d’options et d’accompagnement aux propriétaires comme les dons et legs, l’organisation de levée de fonds pour assurer la gestion des sites. Le Fonds pourrait aussi avoir un rôle dans la co-contractualisation des ORE et l’orientation vers des structures de gestion adéquates. A moyen terme, l’animation du réseau de propriétaires fonciers permettrait de faire adhérer de nouveaux propriétaires à un projet global et de territoire. Enfin le Fonds permettrait de mettre en valeur de grandes entités protégées collectivement et volontairement, que ce soit sur la Vis, la Haute Loire ou ailleurs.

Des discussions très prometteuses, à suivre naturellement :

Plus d’infos sur les deux territoires concernés par l’expérimentation :

Horizons Séranne | Rando Gîte « L’ Aire de la Séranne » – Accueil

Haute Vallée de la Loire – Un lieu à découvrir

[1] L’ORE est un dispositif foncier de protection de l’environnement, volontaire, qui présente la particularité d’être contractuel et mobilisable par chaque propriétaire foncier. Codifiée à l’article L. 132-3 du code de l’environnement et inscrite dans un contrat signé par acte notarié, elle engage le propriétaire d’un bien immobilier (y compris en cas de changement de propriétaire) de mettre en place une gestion et protection environnementale, pour une durée pouvant aller jusqu’à 99 ans.


Reserve naturelle du Ranquas ©Corinne Ronot – SOS Loire Vivante


Christian, propriétaire et fondateur de l’association Horizon Séranne, explique les outils de gestion et suivi mis en place ©Corinne Ronot – SOS Loire Vivante

Prix Goldman 2025 : EcoAlbania Récompensé pour la Vjosa

Depuis 1989, le prix Goldman pour l’environnement est décerné à des « héros » de l’environnement à travers le monde. En Europe, et dans la catégorie « eaux douces », deux militants albanais de Eco Albania ont été récompensés pour leur défense de la Vjosa, l’un des derniers fleuves sauvages du continent. Au travers de leur campagne ils ont réussit à empêcher la construction multiples de barrages et à désigner la Vjosa et plusieurs de leurs affluents parc national.

En 1992 la France et la Loire Vivante avaient aussi été récompensé au travers de Christine Jean qui avaient coordonné la campagne nationale pour empêcher la construction de barrages sur la Loire à Serre de la Fare, le Veurdre et Chambonchard.

Plus d’infos

Disparition de Philippe Auclerc et Laurent Roy : hommage

En ce début mars 2025, nous avons appris avec tristesse la disparition brutale de deux hommes passionnés et engagés pour les rivières : Philippe Auclerc, Rédacteur en chef pendant 25 ans de « La Loire et ses Terroirs » et de la lettre « Les Nouvelles du bassin de la Loire » et Laurent Roy, ancien Directeur de l’Eau et de la Biodiversité au Ministère de 2013 à 2015 et ancien Directeur de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse jusqu’en 2023. Notre association a eu la chance de travailler avec eux, ils ont souvent partagé les visions de notre association et leurs compétences ont fait avancer la cause des rivières.

Philippe Auclerc était un fin connaisseur du territoire ligérien et de ses acteurs. Son engagement pour la préservation de la Loire et de ses affluents était profond et sa plume était sincère et souvent aiguisés sur la description du jeu d’acteur et le sens de la gestion de l’Eau du bassin. Son travail a plusieurs fois croisé les actions de l’association SOS Loire Vivante, il est venu nous voir dès les débuts de notre combat dans les années 1990 et a encore récemment été le modérateur de notre dernier colloque « Des Saumons et des Hommes » à Brioude en 2023, un sujet qui l’animait fortement. À travers ses écrits, il a su sensibiliser un large public aux enjeux environnementaux et patrimoniaux de ce fleuve. La disparition de Philippe marque la fin d’une époque pour les passionnés de la Loire, c’était le seul encore aujourd’hui à informer de la vie du fleuve, avec un sens critique, de la source à l’estuaire. Nous espérons que son projet de relier les ligériens perdurent. Nos pensées vont à sa famille et ses proches.

Laurent Roy a également joué un rôle important en faveur des politiques de gestion de l’eau et de préservation de la biodiversité en France tout au long de sa carrière. Avec European Rivers Network nous avons pu le rencontrer plusieurs fois lorsqu’il était au Ministère et à l’Agence de l’Eau, notamment au sujet du rétablissement de la continuité écologique sur le Rhin ou en lien avec le projet du label « Sites Rivières Sauvages ». Homme de conviction, sa capacité à dialoguer et échanger de manière constructive en faisait une personnalité respectée dans le milieu. Nous présentons nos sincères condoléances à sa famille.

Travaux post crue en Haute Loire : Stop à gestion sans discernement et aux coupes à blancs

Dans une lettre ouverte aux acteurs en charge de la planification, délégation ou l’exécution des travaux d’enlèvement d’embâcles, SOS Loire Vivante salue la décision rapide de l’Etat  d’accompagner financièrement les communes et communautés de communes, mais s’étonne également  de la manière dont les travaux avaient pu être menés.

Dans certains secteur ce sont carrément des coupes à blancs qui ont été réalisé sans discernement entre végétation problématique pour l’écoulement de l’eau et végétation utile au bon fonctionnement du milieu et maintien des berges. La végétation de bord de rivière constitue un habitat pour de nombreuses espèces, dont l’emblématique castor, la loutre et de nombreux oiseaux. Le manque de formation ou de directives vers les entreprises à qui sont déléguées les travaux ne sont plus possible.

Dans le courrier l’association demandé également  que les prochains chantiers altiligériens d’enlèvement d’embâcles et surtout d’entretien, soient encadrés avec un cahier des charges précis pour tenir compte des enjeux de biodiversité, dans le respect de l’environnement et des lois de protection des espèces.

 

Lire la lettre ouverte

Fontgombault (en fonctionnement), Bénavent, Saint-Gaultier, Ruffec, les projets de microcentrales sur la Creuse se s’arrêtent plus

Fin octobre, le commissaire enquêteur a rendu, un avis favorable au projet d’autorisation de la centrale hydroélectrique du moulin de Bénavent balayant les cinq avis des associations de protection de l’environnement, expertes dans le domaine de l’eau et des rivières. Elles avaient pourtant démontré que le projet ne répondait pas aux enjeux de la restauration de la continuité écologique et des poissons migrateurs sur un cours d’eau classé axe prioritaire et réservoir biologique par le SDAGE et la stratégie nationale biodiversité.  Malgré toute la bibliographie existante sur l’impact des seuils et les idées reçus, on peut encore lire dans les conclusions du rapport que l’ouvrage « protègera les habitations des villes et villages situés en aval du moulins »!

Lire le rapport d’enquête publique de Bénavent

Lire nos avis lors de l’enquête publique sur Bénavent, Saint- Gaultier 

Nouveau cycle des Webinaires du Mardi :INSCRIPTIONS OUVERTES

Le débat public – c’est aussi par Visioconférence et Webinaires

Inscrivez-vous et participez à nos prochains webinaires. Déjà 3 nouvelles dates.
Détail des programmes et inscription ici
  • 26 novembre 2024 de 16h à 18h : « Saumon Loire Allier : où en est-on ?

  • 3 décembre 2024 : Les aménagements urbains de protection contre les inondations de Brives-Charensac à l’épreuve!

  • Pré-annonce : 21 janvier 2025 sous réserve : La pollution microplastique sur le bassin de la Loire

Crue du 17 octobre 2024 en Loire amont

Nous avons tous été impressionné par ce nouvel épisode de crue sur la Loire amont, réveillant quelques souvenirs.

Heureusement et encore une fois les aménagements à Brives-Charensac et les systèmes d’alerte contre les crues importantes ont bien fonctionné.

L’association SOS Loire Vivante – ERN se félicite d’être à l’origine de cette 4ème solution.

Courant décembre nous organisons justement un webinaire au sujet des aménagements anti-crues à Brives-Charensac, incluant un bilan. L’occasion d’en savoir plus sur les aménagements.

En attendant et pour plus d’infos vous pouvez-voir la plaquette éditée en 2019 par le Ministère, au sujet du rôle des écosystèmes dans la prévention contre les risques naturels  et la page 11 dédiée à Brives-Charensac.

Lire aussi l’article de l’Eveil au sujet de la crue du 17 octobre 2024.

Barrage de Poutès : ouverture des vannes lundi 7 octobre

Comme chaque année depuis 3 ans, les grandes vannes du « Nouveau Poutès » sont ouvertes en automne pour laisser le passage libre aux grands migrateurs et permettre d’accéder sans obstacles aux meilleurs sites de reproduction.

Cette année 67 saumons de l’Axe Loire Allier ont franchi la passe à poissons rive droite du pont barrage de Vichy, mais on estime à une centaine le nombre de poissons qui ont dû passer.

Après avoir interrompu leur migration pour passer l’été entre Vichy et Langeac dans l’Allier ou les affluents, les survivants, à l’arrivée des températures plus favorables, ont repris leur migration en direction de la Dore, la Sioule ou l’Alagnon, et bien sûr l’Allier. Ces derniers passeront dans les prochains jours les barrages de Brioude, Vielle Brioude et de Langeac pour arriver au nouveau barrage de Poutès où les vannes ont été abaissées ce lundi en prévision de leur arrivée.

Des frayères ont été observée l’an passée en amont de Poutès, signe que plus d’une dizaine avaient pu regagner le Haut Allier. Le comptage à Poutès lorsque les vannes sont ouvertes n’est pas encore possible, les caméras acoustiques n’étant pas encore en service, mais l’observation de frayères en amont restent un bon indicateur. Une dizaine de géniteur devrait passer cette année également.

Les vannes resteront ouvertes pendant 2 mois avant d’être refermées pour la reprise de la production hydroélectrique.

Regardez nos deux vidéos de 2 minutes

 

Et visitez nos pages Web  ‘Le nouveau Poutès‘

Journée mondiale des rivières, un pas de plus vers la libération des rivières

En ce mois de septembre et grâce au soutien de European Rivers Network dans le cadre de Open Rivers Programme, plusieurs actions d’effacement d’obstacles en rivière sont programmées en France, sur des sous-bassins de la Dordogne, de la Loire, du Gave de Pau et du Rhône (voir le détail dans le communiqué de presse).

Après trois ans de mise en œuvre de Open Rivers Programme, plus de 140 projets sont soutenus dans toute l’Europe, une dizaine en France, contribuant ainsi à l’atteinte de l’objectif de 25 000 km de rivières libres d’ici 2030 en Europe inscrit dans le règlement européen pour la restauration de la nature et à la mesure 20 de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité (SNB) 2030 qui vise à renforcer les actions en faveur des trames écologiques et à effacer leurs principaux obstacles. Face aux conséquences du changement climatique, supprimer les seuils et barrages sans usages ou très impactant est une mesure phare pour limiter le réchauffement de l’eau, redonner accès à des zones refuges et augmenter la résilience des habitats et des espèces.

A l’occasion du World River Day, il nous semble important de rappeler que la vie dans nos rivières, la qualité de nos cours d’eau est encore trop fortement dégradée  et qu’il y a urgence à agir pour stopper l’érosion de la biodiversité et faire face aux effets du changement climatique. « Réparer les rivières, rendre les milieux et les espèces plus résilients aux variations de températures et de l’hydrologie ne dépendra que de nos actions et implications. La tâche à accomplir reste encore immense et parfois difficile à faire accepter » précise Roberto Epple, Président de Européen Rivers Network. Pourtant ces projets résultent à la fois d’un processus long et complexe, collectif, mêlant travail technique et de concertation, parfois lutte militante. Ainsi chaque projet de restauration écologique est une fierté, un évènement à célébrer qui contribue à restaurer notre patrimoine commun.

Les projets participants à Open Rivers Programme sont situés dans des zones sensibles et préservées à fort potentiel de biodiversité et permettront de reconnecter des habitats pour les poissons (truites, lamproies, saumon), les écrevisses à pattes blanches, la moule perlière. « En rétablissant la dynamique naturelle du cours d’eau et en facilitant les déplacements des espèces, on restaure le système et les interactions complexes entre les êtres vivants et leurs milieux et on donne une chance supplémentaire d’adaptation face au changement climatique.  Des mesures dites « sans regrets » qui profitent à tous », précise Corinne Ronot Chargée de Mission à European Rivers Network. Un panel de projets à l’ambition forte que European Rivers Network a porté auprès de Open Rivers Programme pour l’octroi de financement, parfois complémentaires à celui des Agences de l’Eau en France.

Lire le communiqué de presse

Le règlement européen sur la restauration de la nature est adopté

Aujourd’hui, le 17 juin 2024, le Conseil de l’environnement de l’UE a finalement adopté la loi sur la restauration de la nature (NRL), marquant ainsi la dernière étape pour que cette proposition tant attendue devienne une loi. C’est un moment historique pour la biodiversité, l’action climatique, et l’avenir des citoyens européens. Les États membres ont respecté leurs engagements et avec une majorité de 20 pays, représentant 66,07 % de la population, la loi a été officiellement approuvée, grâce à la ministre autrichienne de l’Environnement Leonore Gewessler qui est intervenue à la dernière minute, pour changer la position précédente de son pays, sauvant ainsi le texte. A souligner toutefois que le chancelier autrichien a annoncé dans la foulée son intention de déposer un recours suite à l’initiative personnelle de sa ministre.

Lire le communiqué de presse de EEB (en anglais)

Pour la coalition #RestoreNature, composée de BirdLife EuropeClientEarthEEB et WWF : « Le vote d’aujourd’hui est un tournant pour la nature et les citoyens européens qui appellent depuis longtemps à une action immédiate pour lutter contre le déclin alarmant de la biodiversité. Après des années de mobilisation, nous nous réjouissons que cette loi soit désormais une réalité. Les États membres doivent maintenant la mettre en œuvre correctement et sans délais en collaboration avec tous les acteurs concernés. »

La Loi sur la restauration de la nature a connu l’un des parcours les plus tumultueux de l’histoire de la législation européenne. Après avoir survécu à une campagne de désinformation sans précédent au Parlement européen visant à la détruire, le risque était grand qu’elle soit rejetée ce matin lors de cette toute dernière étape du Conseil de l’environnement.

Ce résultat positif est également opportun en amont de la prochaine Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP16) qui se tiendra en Colombie fin 2024, montrant que l’Europe reste déterminée à mener la lutte contre les crises climatiques et de la biodiversité et respecte ses engagements mondiaux. C’est aussi un message très clair aux eurodéputés nouvellement élus, qui garantit le maintien de la biodiversité au premier plan de leur agenda ainsi que l’intégrité du Pacte vert de l’UE.

Ce succès est surtout celui d’une massive. Plus d’un million de signatures, des appels répétés de plus de 6000 scientifiques, de centaines d’entreprises et d’organisations de la société civile ont contribué à défendre la loi.

Ce résultat est le fruit d’une mobilisation citoyenne massive. Au cours des dernières années, plus d’un million de signatures et de messages de citoyens, des appels répétés de plus de 6000 scientifiques, de plus de 100 entreprises, d’organisations de jeunesse et de la société civile ont été faits pour défendre la loi et l’intégrité du Green Deal de l’UE.