La plupart des rivières européennes n’atteindront PAS le bon état écologique d’ici 2027 (Living rivers Europe Coalition)

La coalition Living River Europe dont le WWF et le BEE  et ERN présentent une évaluation préliminaire sur les plans de gestion des bassins fluviaux
Sous le titre « THE FINAL SPRINT FOR EUROPE’S RIVERS » et « NGO ANALYSIS OF 2022- 2027 DRAFT RIVER BASIN MANAGEMENT PLANS », le WWF, le BEE et d’autres partenaires de la Coalition Living Rivers ont présenté une première analyse des projets de plans de gestion des bassins hydrographiques peu avant la fin de la participation publique officielle dans le cadre de la directive-cadre sur l’eau.
Selon cette analyse, 11 des 13 bassins hydrographiques considérés n’atteindront pas les objectifs de la DCE d’ici 2027. Dans près de la moitié des cas, les indicateurs examinés sur la pollution, la continuité, la gestion des hautes et basses eaux, l’agriculture, l’hydroélectricité, les mines de charbon et les mesures de renaturation ont été jugés largement insuffisants. Outre l’insuffisance du financement, le rapport cite comme principales raisons le manque persistant d’intégration des politiques dans des domaines tels que l’agriculture, l’énergie et les infrastructures, ainsi que le recours fréquent aux exemptions.
>> Lire le rapport disponible sur le site web du BEE
>> Lire le communiqué de presse du WWF / Coalition Living Rivers (Anglais uniquement)
>> Lire le communiqué de presse Living Rivers Europe /  ERN (Français)

EU river basin management plans – assessment map (June 2021)  © Doug Dawson

Du 5 au 11 juillet, Dam Removal Europe rejoint le Big Jump…

En effet, du 5 au 11 juillet, Dam Removal Europe rejoint le Big Jump avec son action de crowdfounding en faveur de l’effacement des ouvrages.

Cette année, le thème du Big Jump est « Free Rivers ». C’est-à-dire que le Big Jump est consacré à la suppression des barrages et autres obstacles sur les rivières à travers l’Europe, afin de leur redonner vie.

Pour sensibiliser l’opinion publique à la situation dramatique que représente l’existence de plus d’un million d’obstacles et, en même temps, pour lancer des actions très concrètes sur le terrain, nous lançons une semaine de crowdfunding du 5 au 11 juillet 2021, en même temps que le Big Jump.

Cette opération permet à tout groupe ou organisation d’inscrire un barrage à démolir. Il peut ensuite relayer ce projet dans ses réseaux et ainsi obtenir des dons pour mener à bien son action en faveur des rivières.

Inscrivez votre projet d’effacement de barrage avant le 20 juin en suivant toutes les infos données dans le document disponible ici (en anglais).

Il pourra ainsi bénéficier de la semaine de crowdfunding prévue du 5 au 11 juillet !

France: Menace historique sur les rivières : vote imminent des sénateurs et députés

Plusieurs textes, soutenus par des députés et des sénateurs mal informés ou mal intentionnés, issus des lobbies de la protection des moulins et de la petite hydroélectricité, seront votés dans le courant du mois de juin au Sénat puis à l’Assemblée. Ils remettent brutalement en cause plus de 25 années d’effort et d’investissements nationaux pour redonner aux rivières, sources de vie de nos territoires, leurs fonctionnalités indispensables à la nature et à nos sociétés et ignorent totalement les impacts sur les milieux naturels aquatiques déjà très dégradés.

Le Collectif Rivières Naturelles animé par notre association, fort de déjà 3300 soutiens via la pétition en cours s’oppose à ces textes. Il a écrit personnellement à chaque député et sénateur pour en appeler à sa responsabilité et demander de ne pas soutenir ces textes qui sont bien loin de l’intérêt général et en complet décalage avec l’urgence environnementale, les engagements de la France et les impératifs européens.

> Lire le courrier du Collectif Rivières Naturelles

>Lire le communiqué de presse

> SIGNER LA PETITION !

 

 

 

« En quête d’eau » : un beau projet français à découvrir

Le projet « En quête d’eau » est un programme de sciences participatives lancé par l’Office français de la Biodiversité, auquel chacun peut contribuer.
Son objectif : améliorer la connaissance de l’écoulement de nos cours d’eau,
Comment ? En complétant les données scientifiques existantes grâce à vos observations personnelles de l’écoulement des cours d’eau
En effet, le niveau des cours d’eau est soumis à des variations plus ou moins extrêmes qui tendent à s’amplifier. Une conséquence du réchauffement climatique ? Ou de l’exploitation non appropriée des ressources en eau ? C’est l’observation de chacun qui permettra d’analyser et de comprendre ces phénomènes.
Devenez observateur du projet !
Toutes les infos à retrouver en cliquant ici

Barrage de Vichy (Allier/France) : le Commissaire Enquêteur a rendu son avis !

Suite à l’enquête publique portant sur le projet de centrale hydroélectrique, porté par SHEMA, sur le barrage de Vichy (plus d’infos ici), Madame le Commissaire Enquêteur a rendu ses conclusions et émis un avis certes favorable mais assorti de réserves très contraignantes. Une partie des arguments formulés par notre collectif d’associations a été reprise.
>> Lire le rapport de conclusions du Commissaire Enquêteur

Effondrement du barrage de Sardoba (Ouzbékistan) : un an après, le secret règne…

PHOTO / Le réservoir le 8 mai 2020, cliché montrant le réservoir vidé et l’étendue des eaux de crue à la frontière entre l’Ouzbékistan et le Kazakhstan.
image par : Lauren Dauphin/NASA Earth Observatory]

Un an après l’effondrement du barrage de Sardoba, le secret règne : Tout ce que nous savons – les poissons-chats et les rongeurs non coupables !

Traduit de l’article rédigé par la coalition Rivers Without Boundaries

Une année s’est écoulée depuis le 1er mai 2020, lorsque sur le territoire de la région de Sirdaryo en Ouzbékistan, une rupture du barrage réservoir s’est produite, provoquant une inondation. Les bâtiments, les routes, les communications ont été détruits. Plus de 60 000 habitants ont été évacués en Ouzbékistan et un nombre similaire dans les districts inondés du Kazakhstan. Selon les données officielles, 6 personnes sont mortes pendant l’incident.

Le 30 avril, lors d’un briefing, le premier vice-ministre des situations d’urgence, le général de division Abdulla Kuldoshev, a cité plusieurs facteurs généraux qui ont conduit à l’effondrement du barrage de Sardoba en Ouzbékistan.

Selon le général, le ministère des ressources en eau n’a pas organisé la surveillance des travaux de planification, de conception et de construction à un niveau approprié. Par exemple, les règles d’exploitation du réservoir de Sardoba n’avaient pas été approuvées par les fonctionnaires responsables avant son remplissage. Ce processus violait grossièrement les exigences techniques et réglementaires.

Deuxièmement, la société de conception UzGip LLC, lors de la préparation de la documentation de la conception de travail pour le réservoir, a apporté des modifications arbitraires sans respecter les exigences établies par l’étude de faisabilité approuvée. La documentation de conception de travail ne tenait pas compte de la sécurité structurelle et sismique du barrage.

Troisièmement, l’organisation contractante Uzbekistan Railways JSC et d’autres sous-traitants ont permis que la densité des fondations et du corps du barrage, ainsi que l’épaisseur de la couche de filtre et de pierre de protection, soient inférieures aux paramètres de conception. (En d’autres termes, ils ont économisé sur les matériaux de construction et ont sauté des étapes importantes du processus de construction).

Pour avoir commis des erreurs et négligé des lacunes dans la conception, la construction et l’exploitation du barrage, 17 fonctionnaires et responsables des organismes de conception et de construction ont été traduits en justice. L’acte d’accusation à leur encontre a été transmis à la Cour suprême pour examen (toutefois, les procédures judiciaires du premier jour ont été déclarées « secret d’État »).

Selon le Général, maintenant, dans le cadre de l’affaire pénale, les actions d’investigation se poursuivent sur le détournement probable des fonds budgétaires alloués à la construction du réservoir. Le tribunal donnera bientôt une appréciation juridique des actions de tous les fonctionnaires impliqués dans l’affaire. Des informations supplémentaires seront alors fournies au public…..

Dans l’ensemble, cette communication n’a rien révélé de nouveau, par rapport à ce que le public et les experts savaient peu après l’accident. Bien que les tentatives maladroites d’imputer la responsabilité de l’effondrement du barrage aux conditions météorologiques, au climat et aux parasites fouisseurs (tels que les poissons-chats et les rongeurs) aient finalement été abandonnées, les ingénieurs et les gestionnaires ordinaires seront encore persécutés pour protéger des accusations les fonctionnaires de rang supérieur.

Les personnes mécontentes de la façon dont le gouvernement gère les indemnisations et la restauration ont été réduites au silence de diverses manières, selon « The Diplomat ». La liberté de la presse a été sérieusement limitée dans cette affaire après que plusieurs médias ont établi un lien entre une éventuelle corruption et une mauvaise gestion du chantier et le sénateur Sanginov, aujourd’hui à la tête de l’Uzbek Hydropower Company. Une enquête ultérieure menée par Bellingcat et RFE a permis de découvrir que des sociétés similaires, prétendument liées à Sanginov, sont également responsables de la construction d’un grand réservoir de haute montagne près de la nouvelle résidence présidentielle, dans une zone naturelle strictement protégée depuis l’époque soviétique et désormais utilisée pour la chasse au trophée. La société Topalang Water Construction Co., détenue majoritairement par un fils du sénateur Sanginov, était probablement l’entrepreneur général de ce nouveau réservoir secret, qui ne figure pas dans les livres du ministère de l’Eau. La construction est devenue connue une fois que les villages en aval ont connu des pénuries d’eau, puisque toute la rivière Shovvozsoy s’est asséchée en raison du remplissage du réservoir depuis 2018.

Malheureusement, la promesse des dirigeants ouzbeks d’enquêter sur la catastrophe du barrage de Sardoba et de veiller à ce que les responsables soient punis et que le système d’ingénierie hydraulique corrompu soit rectifié n’a pas été tenue jusqu’à présent et les espoirs à cet égard s’amenuisent.

Le séminaire international Dam Removal Europe commence demain !

Cette année, le séminaire international Dam Removal Europe est organisé par le WWF (Allemagne, Autriche et Suisse), les partenaires de Dam Removal Europe, et en coopération avec des partenaires régionaux et internationaux. Il se déroulera en ligne du 4 au 7 mai 2021 (tous les après-midi de 14 à 17 heures).

ERN sera parmi les intervenants au sujet de l’effacement des grands barrages sur la Sélune.

Vous pouvez encore vous inscrire !

>> Retrouver tout le programme et Inscriptions en ligne

 

Cover of the WWF report

Le WWF révèle que la France pourrait rendre leur liberté à 8 130 km de rivières (50’000 km en Europe)!

Un rapport publié ce 19/04/2021 par le WWF montre qu’il suffirait de supprimer 935 obstacles à l’écoulement des rivières pour retrouver 8130km de rivières libres en France.

A l’échelle de l’Europe, cette étude démontre l’énorme potentiel offert par la suppression des obstacles en terme de restauration de la continuité écologique des rivières. Ce potentiel de 50 000km de rivières libres est bien supérieur à l’objectif actuel de 25 000km visé par la Commission Européenne dans la stratégie pour la biodiversité 2030.

>> Lire notre Communiqué de Presse en entier (en français)

ce lien fonctionne à nouveau. 

>> Découvrir l’étude du WWF (en anglais)

>> Video:

Hommage au Prince Philip, amoureux des rivières

Photo : Le Prince Philip en visite au Bec d’Allier, en 1988. Copyright Pierre Jeannin

En 1988, une formule qui fera date :  » Vive la Loire Sauvage »

Nombreux sont ceux qui ont appris, le 9 avril dernier, le décès du Prince Philip, époux de la Reine d’Angleterre, Elisabeth II. Mais moins nombreux sont ceux qui se souviennent du rôle important qu’il a joué dans la protection de la Loire, au moment des combats menés par le Comité Loire Vivante contre 4 grands projets de barrages* (plus d’infos ici). Le 14 octobre 1988, lors d’une visite sur le Bec d’Allier (confluent de la Loire et de l’Allier), le Prince lançait pour la première fois la fameuse phrase « Vive la Loire Sauvage »…  Lors de cette conférence de presse, il disait que « Les plans ambitieux pour développer la vallée de la Loire ont beaucoup attiré l’attention, hors de France. Et ont provoqué, je dois dire, quelque inquiétude. […] Nous aimerions voir un compromis raisonnable entre les intérêts humains et la maintenance des conditions permettant aux systèmes et espèces de l’environnement naturel de survivre. […] Une réflexion vaut la peine afin de s’assurer que les générations futures n’auront pas à supporter les conséquences de décisions hâtives et le coût d’erreurs inutiles. »

Président émérite du WWF international, il marquait ainsi son soutien aux opposants aux barrages, donnant un bel élan médiatique au combat, finalement victorieux puisque les barrages n’ont pas été construits.

Un engagement aussi sur le Danube

Cet engagement du Prince pour les rivières est antérieur aux combats sur la Loire… En effet, dès  1984, il était présent sur le Danube, entre Vienne et Budapest, partie encore sauvage du fleuve, menacée alors par des projets de barrages, et aujourd’hui devenue Parc National !

Si on lui avait demandé « Dessine-nous un Saumon », nul doute que ce grand Prince l’aurait fait avec plaisir…

C’est avec émotion que nous rendons cet hommage à l’homme amoureux des rivières qu’il était.

Effacements de barrages : Publication de la Synthèse du Colloque Sélune

L’Office Français de la Biodiversité vient de publier et de mettre en ligne un ouvrage intitulé « Quand les rivières reprennent leur cours – Notes sur l’effacement de barrages et de seuils, sur la Sélune et ailleurs ».

Cette plaquette présente la synthèse du colloque international organisé du 24 au 26 septembre 2019 par European Rivers Network, en partenariat avec l’Office français de la biodiversité (OFB) et son centre de ressources sur les cours d’eau, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), la Fédération nationale de la pêche en France, l’Agence de l’eau Seine-Normandie et Dam Removal Europe, à Rennes, à Avranches et dans la vallée de la Sélune.

La vocation de cet ouvrage, en s’appuyant sur cette expérience sans précédent, est de diffuser la connaissance sur l’effacement des barrages, les réponses des cours d’eau et de la biodiversité, et les conditions de réussite de ces opérations qui transforment profondément les territoires. En effet, ce projet d’effacement de barrages mené sur le fleuve Sélune en Normandie est exceptionnel par l’importance des ouvrages démantelés, l’ambition du programme scientifique engagé pour quinze ans, et les controverses qu’il a suscité.

Auteur(s) :Laurent Basilico, Jean Marc Roussel, Josée Peress, Corinne Ronot, Stéphane Fraisse,

Éditeur(s) : Office français de la biodiversité – OFB – Février 2021
Nombre de pages : 76

Au sommaire

I – Du « tout-barrages » vers la continuité écologique

  • Une fragmentation généralisée des cours d’eau
  • Impacts écologiques des barrages : quelques rappels
  • L’effacement de barrages : du militantisme aux politiques publiques
  • Un mouvement associatif plus actif que jamais
  • Éclairage – « SOS Loire vivante », un combat pionnier
  • Ce que dit la réglementation, en France et en Europe
  • La vie après l’effacement : des connaissances encore parcellaires

II – Le projet de la Sélune, vitrine et laboratoire

  • Genèse et enjeux d’un projet hors-normes
  • Éclairage – La gestion sédimentaire du chantier de Vezins
  • Un programme scientifique hors du commun (2012-2027)
  • La dynamique fluviale : effet des barrages et premières réponses
  • Communautés d’espèces : quelles dynamiques post-effacement ?
  • Éclairage – L’Observatoire de la Sélune : des données accessibles à tous
  • Végétation des berges et paysages agricoles de la Sélune
  • La dimension sociale et l’avenir du territoire

Première brèche dans le barrage de Vezins, l’un des ouvrages démantelés sur la Sélune (juin 2019, ERN).

III – Contributions d’ici et d’ailleurs à la « boîte à outils » mondiale

  • Hydromorphologie, habitats : quelles réponses des rivières ?
  • Poissons migrateurs : quelle(s) recolonisation(s) ?
  • Des bénéfices écologiques aux bénéfices économiques
  • Financement et conduite des projets : du national au local
  • Éclairage – En Corée du Sud, une mobilisation massive pour sauver les « Quatre rivières »
  • Après les barrages, écrire l’avenir des territoires