La Campagne « Loire Vivante » de 1986 à 1994
Dans les années 1980, la France décide de dompter la Loire, « dernier fleuve sauvage » d’Europe : quatre barrages et de nombreuses digues doivent être édifiés sur le bassin de la Loire, notamment dans le but de créer des réservoirs d’eau (à destination de l’agriculture intensive et pour la dilution de la pollution nucléaire) et pour contrôler les crues qui gênent l’urbanisation des plaines inondables.
Le plus grand de ces projets de barrages, « Serre de la Fare « , qui se situe dans la Haute Vallée de la Loire, doit noyer 23 kilomètres de magnifiques gorges qui constituent un atout inestimable pour le développement durable de cette région.
La lutte contre ce projet devient le symbole de toute la campagne pour une » Loire Vivante ».
La force du réseau Loire Vivante, soutenu par le WWF international et français, France Nature Environnement et d’autres ONG françaises importantes, est de combattre le projet dans son ensemble. Cette campagne, à travers ses manifestations, ses recherches scientifiques, ses conférences, ses nombreux procès et son occupation du site de Serre de la Fare, profite d’une couverture médiatique sans précédent pour une question environnementale en France. Le mouvement s’internationalise.
La campagne produit des solutions alternatives aux barrages, proposant ainsi une nouvelle approche de la gestion des cours d’eau, notamment dans le domaine de la prévention des inondations. Elle se penche aussi sur la restauration des rivières et sur la protection de la biodiversité. Le Saumon Atlantique (Salmo salar), menacé d’extinction sur le bassin de la Loire, est choisi comme symbole de cette campagne.
Retrouvez ci-dessous l’historique de cette campagne « Loire Vivante » . Vous avez deux options :
les grandes étapes ou la chronologie détaillée en bas de page.
1986
Lancement de 4 projets de barrages sur la Loire et ses affluents par l’EPALA
L’Etablissement Public d’Aménagement de la Loire et de ses Affluents prévoit la mise en place de quatre barrages :
- Le Veurdre et Naussac 2 sur l’Allier,
- Chambonchard sur le Cher
- Serre de la Fare dans la Haute-Vallée de la Loire.
1986
Création du Comité Loire Vivante
Le Comité Loire Vivante se crée pour s’opposer à ce programme ; il travaille en coopération avec le WWF International, WWF France et France Nature Environnement et comporte plusieurs antennes locales tout au long du bassin.
1986
1989
Début de l’occupation du site de Serre de la Fare
En Haute-loire, SOS Loire Vivante se crée pour s’opposer au projet de barrage de Serre de la Fare. Petit comité d’action locale au début, le groupe se structure rapidement en une association professionnelle, coordinatrice du comité Loire Vivante dont elle est l’association la plus importante en nombre d’adhérents et de permanents.
Le WWF international soutient la campagne Loire vivante et envoie Roberto Epple comme « Campaign Officer » pour 7 ans sur les bords de la Loire.
En février 1988 débute une occupation non – violente du site de Serre de la Fare : elle va durer 5 ans.
1991
Première victoire : Annulation de la décl. d’utilité publ. du projet de Serre de la Fare !
La Déclaration d’utilité publique est annulée par le tribunal.
Le gouvernement de Gauche annule le projet de Serre de la Fare.
1991
1992
Prix Goldmann attribué au Comité Loire Vivante
Le Comité Loire Vivante, dont SOS Loire Vivante, reçoit le Prix Goldmann, le prix le plus important du monde en matière de défense de la Nature. Le Prix était officiellement reçu par Christine Jean, (Coordinatrice Loire Vivante, financée par le WWF France)
1994
Deuxième victoire : Annulation de projets et Annonce du Plan Loire Grandeur Nature
Après 6 années de campagne menée sur tous les fronts : juridique, médiatique et scientifique, SOS Loire Vivante obtient l’abandon définitif du barrage de Serre de la Fare, dans le cadre du Plan Loire Grandeur Nature annoncé le 4 janvier 1994. Ce plan, grâce à l’impact de la campagne « Loire Vivante », révise entièrement le programme d’aménagement de la Loire, abandonnant la logique des aménagements lourds et mettant l’accent sur la prévention des crues sans barrages et la sauvegarde du patrimoine naturel.
Outre l’abandon de Serre de la Fare, le Plan Loire Grandeur Nature prévoit l’extension du Barrage de Naussac 1 (extension réalisée en 1999), l’ajournement du projet de barrage du Veurdre (reporté (sans date)), la construction du barrage de Chambonchard (annulé définitivement en 2001/2002) sur le Cher, le démantèlement de deux barrages à Maisons rouges et St. Etienne de Vigan (démantèlements réalisés en 1998) et la restauration du saumon atlantique.
1994
1994 à ... aujourd’hui !
SOS Loire Vivante .... pour des rivières Vivantes !
Après la victoire de l’ensemble du comité Loire Vivante, l’association SOS Loire Vivante s’organise pour continuer le travail pour une Loire et des rivières vivantes !
Retrouvez toutes nos actions et nos rapports d’activités sur notre site internet : www.sosloirevivante.org
CHRONOLOGIE DETAILLEE
Un rapport officiel de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne annonce la construction de 4 barrages: Naussac et Le Veurdre sur l’Allier, Villerest sur la Loire et Chambonchard sur le Cher. Quelques autres sites potentiels (dont Serre de la Fare) sont mentionnés.
21 septembre : Une crue de la Loire tue 8 personnes et fait d’énormes dégâts matériels à Brives-Charensac, dans la banlieue du Puy-en-Velay.
La construction du barrage de Naussac, situé sur une rivière du haut bassin de l’Allier, est achevée.
Deux ans après l’inondation de Brives-Charensac, les autorités locales de la Haute-Loire décident de soutenir le projet de barrage de Serre de la Fare, estimant qu’il est le seul moyen de garantir la sécurité des populations riveraines.
La retenue de Villerest, sur la Loire moyenne, est achevée.
- Novembre : L’EPALA (Etablissement Public pour l’Aménagement de la Loire et de ses Affluents), dirigé par Jean Royer, maire de Tours, est créé.
- 13 février : Le Gouvernement, l’Agence de l’Eau et l’EPALA se mettent d’accord sur un programme permettant de soutenir les débits d’étiage et de limiter les inondations. Ce programme prévoit 4 barrages : Serre de la Fare sur la Haute Vallée de la Loire, Naussac II et Le Veurdre sur l’Allier et Chambonchard sur le Cher.
- 14 juin : Pour s’opposer aux projets d’aménagement de l’EPALA, et sur l’initiative de la FRAPNA (Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature), le comité Loire Vivante est créé au Puy-en-Velay. Ce réseau, qui fédère des associations agissant sur le cours de la Loire, est soutenu par le Fond Mondial pour la Nature (WWF France) et France Nature Environnement (FNE).
- Février : Le Comité SOS Loire Vivante est créé au Puy pour s’opposer au projet de barrage de Serre de la Fare. Cet édifice qui a pour but la protection contre les crues, le soutien d’étiage et le développement touristique doit contenir 74 millions de m3, faire 75 m de haut et noyer 14 km de gorges et 587 hectares de terres. Le site se situe à 60 km en aval de la source, et à une vingtaine de km en amont de l’agglomération du Puy.
- 1er mars-15 avril : Enquête d’utilité publique de Serre de la Fare. Près de 4000 dépositions défavorables au projet. La commission d’enquête donne son accord mais 6 études complémentaires doivent être menées.
Première rencontre d’une délégation de Loire Vivante avec le ministre de l’Environnement Brice Lalonde.
Première manifestation, au Puy, contre le projet de Serre de la Fare. Cette « manif’ des poissons » rassemble 1000 personnes brandissant des
poissons en cartons de toutes les couleurs qui deviendront un symbole du mouvement.
- 15 octobre : Visite de SAR le prince Philip d’Edimbourg, président du WWF International, au Bec d’Allier. Il lance le fameux « Vive la Loire sauvage ».
- 21 janvier : Sur la demande de Brice Lalonde, une réunion entre des représentants de l’Etat, l’EPALA et Loire Vivante est organisée.
- 9 février : Brice Lalonde autorise la construction du barrage de Serre de la Fare.
- 11 février : signature de la Déclaration d’Utilité Publique de Serre de la Fare par le préfet de la Haute-Loire.
- 20 février : arrêt des premiers engins sur le site de Serre de la Fare et début de l’occupation du site avec l’aide du WWF et de Robin des Bois.
Un sondage respectant strictement les règles de représentativité et mené sur 14 % de la population de Brives-Charensac révèle que la majorité des habitants de Brives sont plus convaincus par les critiques de SOS Loire Vivante que par les arguments de l’EPALA.
Avec 22% aux municipales du Puy, trois membres de SOS Loire Vivante réalisent le score écologiste le plus important en France lors de ce scrutin et entrent au Conseil Municipal.
- 10 avril : SOS Loire Vivante dépose une plainte contre l’approbation de l’Etat.
- 28 avril : Un jour avant la manifestation européenne au Puy, Brice Lalonde repousse le projet et demande au Comité Loire Vivante de réaliser une étude financée par le ministère de l’Environnement. Cette étude devra démontrer « qu’une alternative au projet de barrage est techniquement et financièrement possible ». Loire Vivante demande au GRRM « Groupe de Recherche sur les Risques Majeurs » d’étudier l’inondation de 1980 à Brives-Charensac.
- 29, 30 avril et 1er mai : Rassemblement européen au Puy : 10 000 personnes venues de France et d’Europe manifestent contre le projet de barrage de Serre de la Fare.
- 17 juin : constitution de l’association SOS Loire Vivante (loi 1901) en remplacement du Comité informel SOS Loire, avec le soutien du WWF et du FNE.
- 19 août au 2 septembre : « les Marcheurs de l’Eau » : Les membres de Loire Vivante font une marche au bord de la Loire, de sa source à son estuaire, pour sensibiliser la population aux problèmes de la pollution et du gaspillage. De l’eau est prise dans la rivière à chaque étape et est comparée à l’eau claire de la source, démontrant ainsi la pollution et l’eutrophisation des retenues existantes.
- 14 octobre : La « Cabane de la Loire » est inaugurée sur le site occupé de Serre de la Fare.
- Novembre : 1ère campagne publicitaire menée par SOS Loire Vivante. La Loire : « Sauvez-moi avant qu’il soit trop tard ».
- 9 décembre : SOS Loire Vivante, avec l’aide d’associations locales de pêche et d’environnement, organise une journée de nettoyage des rives de la Loire près du Puy pour montrer l’importance d’une gestion écologique des bords de fleuves.
- Janvier : les manifestants arrêtent les engins venus élargir le chemin pour accéder au futur chantier.
- 5 février : En réponse à Jean Royer, qui avait déclaré que la construction de Serre de la Fare ne serait pas arrêtée par « 10 imbéciles », SOS Loire Vivante rassemble 300 de ses membres en 3 heures pour faire une manifestation à Brives-Charensac.
- 6 février : Loire Vivante rencontre le Premier Ministre Michel Rocard.
- 7 février : Première communication du gouvernement au sujet de la Loire. L’Etat propose à l’EPALA de conclure une charte pour un aménagement intégré de la Loire. Ce dernier garantirait la protection des populations contre les crues ainsi que l’approvisionnement en eau et préserverait et mettrait en valeur le patrimoine naturel. Il serait basé sur les principes suivants :
- Le barrage sur Le Veurdre n’aura pour objectif que limiter l’impact des crues exceptionnelles.
- Un dispositif d’approvisionnement supplémentaire à la retenue de Naussac, sera construit.
- La capacité du barrage de Chambonchard sera revue, au vu de l’étude des besoins futurs, notamment dans le domaine agricole.
- Une meilleure gestion du lit de la Loire et la publication d’une liste de toutes les zones inondables.
- Un programme de protection de l’environnement sera mis en place.
- Juin : Publication de l’étude sociologique du GRRM sur l’inondation de 1980. Elle montre le manque de prévention (et notamment l’urbanisation de zones inondables) et le manque d’un système d’alerte adéquat. La culture locale est en effet consciente des risques que représente la Loire mais oublie les risques de crues exceptionnelles. La décision des autorités locales, en 1982, de soutenir le projet de Serre de la Fare est significatif de leur refus d’assumer la responsabilité de la protection de la population : avec un barrage, la responsabilité passe à l’Etat.
- 18 août au 2 septembre : « La Remontée du Saumon » : une marche est organisée de l’estuaire aux frayères de l’Allier. Cette action permet de mettre en lumière les agressions nombreuses subies par le fleuve. 25 obstacles majeurs sont recensés sur le parcours de migration du saumon.
- Septembre : Deuxième campagne de publicité organisée par SOS Loire Vivante : « Loire libre source de vie ».
- Septembre : La « quatrième solution ». SOS Loire Vivante publie un document sur la «4ème solution » avec un volet consacré à la sécurité et un autre au développement soutenable de la haute vallée de la Loire. La 4ème solution envisage, au niveau de la sécurité, des élargissements du lit de la Loire pour laisser passer les crues, la suppression de certains obstacles, des aménagements « doux » ponctuels, l’entretien écologique des berges, le respect strict de la non-constructibilité des zones inondables et l’amélioration du système d’alerte de crue.
- 8-16 novembre : SOS Loire Vivante organise au Puy un colloque d’une semaine sur le thème de l’eau : conférences, réunions, projections
- Novembre : Colloque « Vivre avec le fleuve » au Puy, organisé par Loire Vivante et SOS Loire Vivante pour aller plus loin dans la compréhension des causes et des conséquences de l’inondation de 1980 et de chercher l’alternative à un barrage. Ce colloque est l’occasion de débattre sur une certaine culture du risque, de la prévention, de l’information de la population. Plusieurs importants discours sont prononcés et notamment celui de M. Mousel, responsable de l’Eau, de la Prévention de la Pollution et des Risques au Ministère de l’Environnement.
- Décembre : SOS Loire Vivante lance une suscription « Achetons la Haute Vallée de la Loire ». Le but est d’acquérir certains terrains stratégiques pour empêcher la construction du barrage et de commencer à travailler sur le projet de « développement durable ».
- 3 décembre : Brice Lalonde suggère d’organiser un référendum au sujet du projet de Serre de la Fare.
- 1er-16 décembre : Exposition sur la 4ème solution à Vals-près-le-Puy avec SOS Loire Vivante, Loire Vivante, l’EPALA et le ministère de l’Environnement : sur les 1000 dépositions enregistrées sur les cahiers de doléances, plus de 800 sont en faveur de la 4ème solution.
- 12 décembre : Création du collectif Haute-Loire Vivante qui rassemble 23 associations et partis et 45 000 membres
- 21 décembre : le ministère de l’Environnement publie un sondage favorable à SOS Loire Vivante. Un échantillon de la population de la Haute-Loire a été interrogée sur le projet de Serre de la Fare. La majorité des gens sont favorables à la 4ème solution. SOS Loire Vivante apparaît, parmi toutes les structures s’occupant de ce projet, comme celle à laquelle la population fait le plus confiance.
- Fin décembre: les maires refusent d’organiser le référendum.
- 23 janvier : Rencontre de SOS Loire Vivante avec le préfet de la Haute-Loire. 10000 signatures en faveur de la 4ème solution lui sont apportées dans une brouette.
- 26 janvier : Le CABLE est créé. C’est un comité interne à l’EPALA constitué par des maires, des conseillers municipaux, etc. qui s’opposent aux idées du président de l’EPALA et sont favorables à celles de Loire Vivante.
- 7 février : La Déclaration d’Utilité Publique du projet de Serre de la Fare est annulée par le tribunal administratif de Clermont-Ferrand. L’EPALA fait appel auprès du Conseil d’Etat.
- Mars-Juin : Une étude demandée par SOS Loire Vivante est menée par le laboratoire d’hydrologie SOGREAH au sujet des différents types d’inondations à Brives-Charensac.
- Juin : SOS Loire Vivante commence à nettoyer et à baliser 14 sentiers dans la Haute Vallée de la Loire pour promouvoir le « tourisme vert ».
- 15 juin : Manifestation du collectif « pour une Haute-Loire Vivante » à Paris. La manifestation rassemble 400 personnes du département de la Haute-Loire. Une délégation est reçue au cabinet du Premier Ministre.
- Juin : Négociation entre l’Etat et l’EPALA au cabinet du Premier Ministre.
Action sur l’Allier contre le projet de Naussac II et pour la démolition du barrage de Poutès, obstacle à la migration du saumon. Dans le cadre d’une semaine d’actions sur le Haut-Allier menées par SOS Loire Vivante et Robin des Bois, une trentaine de manifestants investissent pacifiquement l’usine EDF de Poutès-Monistrol pour protester contre cet obstacle à la migration du saumon.
- 31 juillet : Décision gouvernementale concernant le programme d’aménagement, annoncée par Edith Cresson et Brice Lalonde : L’Etat confirme les dispositions de la première communication du 7 février 1990 proposant à l’EPALA de conclure la charte qui repose sur les principes suivants :
- Serre de la Fare est abandonné, le gouvernement retenant des aménagements hydrauliques légers le long du fleuve et un dispositif d’information et d’intervention sur les populations concernées.
- Chambonchard est annulé, le gouvernement proposant le rehaussement de l’ouvrage de Rochebut pour une capacité totale de 100 Mm3
- Naussac II est confirmé comme approvisionnement complémentaire de la retenue de Naussac.
- Pour Le Veurdre, l’EPALA devra élaborer un avant-projet sommaire en fonction des effets attendus des travaux d’entretien du fleuve.
De plus, le gouvernement annonce une politique d’entretien actif du fleuve, un programme de protection et de mise en valeur des milieux naturels avec tous les partenaires intéressés, la création de l’Observatoire de la Loire et la protection des zones inondables.
- 5-6 octobre : Fête de la victoire sur le site de Serre de la Fare. SOS Loire Vivante décide que l’occupation du site sera maintenue jusqu’à ce que l’EPALA rende aux paysans les terrains qui ont été achetés pour construire le barrage. En effet, malgré la décision du gouvernement, l’EPALA continue d’acheter des terres.
Pendant l’année, des paysans de la Haute Vallée de la Loire, SOS Loire Vivante, la Confédération Paysanne et le CIVAM (Centre pour l’information et la vulgarisation de l’agriculture et du monde rural) créent une nouvelle structure : « les Paysans de la Haute Vallée de la Loire ». Ils désirent développer la diversification, le tourisme rural, une plus grande qualité des produits et des débouchés locaux (marchés).
- 20 février : SOS Loire Vivante achète un vieux mas dans la haute vallée de la Loire, Bonnefont, avec une partie des fonds provenant de la souscription « Rachetons la haute vallée de la Loire ». Ces fonds atteignent maintenant plus de 250 000 F.
- Avril : Loire Vivante, représentée par sa coordinatrice Christine Jean, reçoit à San Francisco le prix de la fondation Goldman pour l’Europe (60 000 dollars). Cette somme est reversée à des organisations environnementales.
- Août : Le préfet publie un nouveau plan concernant les inondations en Haute-Loire.
- Automne : Une commission parlementaire rassemble les différents points de vue sur la Loire. Elle se rend en Haute-Loire.
- 13 octobre : Réouverture du dossier de faisabilité du projet de Chambonchard par le gouvernement Bérégovoy. Ségolène Royal, Ministre de l’Environnement, annonce la réalisation d’un « petit Chambonchard » de 50 Mm3.
L’Etat lance une étude technique des solutions alternatives au barrage de Serre de la Fare.
- 18 décembre : la « Cabane de la Loire », au site de Serre de la Fare, est incendiée. L’enquête de la police ne donne aucun résultat.
- Décembre : Publication au Journal Officiel du rapport parlementaire relatif à l’aménagement de la Loire. Les parlementaires concluent qu’il convient de « recourir à toutes les solutions possibles avant de décider la construction » d’un barrage sur la haute vallée de la Loire : renforcement des systèmes d’alerte et de secours, strict respect de la non-constructibilité en zone inondable, voire déménagement des habitations et des usines situées dans les zones les plus exposées. Pour Chambonchard, « les besoins en eau doivent être évalués et conduire à la construction d’un barrage de capacité plus faible que celui qui était prévu à l’origine ». Des réserves sont émises sur l’utilité du Veurdre. « La mise en œuvre du projet (de Naussac II) doit être poursuivie normalement ». Quant à l’estuaire, « la nécessaire conciliation du développement économique de Port-Atlantique et de la préservation de l’environnement de l’estuaire doit éclairer les choix d’aménagement » menés « dans le cadre d’une concertation renforcée. La commission conseille aussi une meilleure gestion du lit et des berges de la rivière, l’arrêt total de l’extraction de graviers et d’autres mesures de protection de l’environnement ».
Janvier : « L’estuaire de la Loire, une zone à reconquérir ». Loire Vivante publie une brochure sur les nombreux dangers auxquels l’estuaire fait face, et notamment le projet d’agrandissement du port de Nantes.
Février : 4ème anniversaire de l’occupation de Serre de la Fare. Le site est gardé nuit et jour.
Avril : Enquête Publique de Naussac II. Suite à une campagne de diffusion de pétitions et de plaquettes, SOS Loire Vivante recueillera près de 6800 dépositions défavorables au projet.
13-15 mai : Les antennes de Loire Vivante se mobilisent à l’occasion de la visite des sites des projets de barrage par une délégation d’une quinzaine de représentants de l’EPALA : 150 personnes au Veurdre, 200 à Serre de la Fare, face à des gardes mobiles armés.
25 mai : Première rencontre de Loire Vivante avec Michel Barnier, nouveau ministre de l’Environnement.
Juin : Campagne de pétition pour la démolition du barrage de Poutès. Opération conjointe avec la firme Patagonia, l’association Internationale de Défense du Saumon Atlantique et les magazines Grand Air et Pêcheur Professionnel.
9 juillet : Un accord est signé entre SOS Loire Vivante et la Fédération de Pêche Haute-Loire pour restaurer le Mas de Bonnefont et le transformer en maison de la pêche.
Juillet : Loire Vivante Touraine et SOS Val de Loire, soutenus par le WWF et SOS Loire Vivante, réalisent une brochure « Arrêtez la destruction de la vallée de la Loire », pour s’opposer à la construction de l’autoroute Angers-Tours sur la plaine alluviale. Les autorités finiront par changer le tracé.
17 juillet : Concert de rock à Serre de la Fare. Pour la 4ème année, SOS Loire Vivante organise un concert de rock sur le site occupé avec des groupes locaux. Environ 400 personnes assistent à chaque concert. SOS Loire Vivante a par ailleurs organisé de nombreux autres concerts – au Puy pour soutenir son action.
Août : 200 personnes participent au « Voyage au cœur de la Loire ». Objectif : recenser les actions réalisées en faveur du fleuve. Partis à la fois de la source et de l’estuaire, les 2 groupes de cycliste se retrouvent à Pouilly-sur-Loire, centre géographique de la Loire.
30 août : Signature de la DUP de Naussac II par les préfets de la Loire et de la Lozère.
Septembre : Une campagne est lancée par les Verts à la suite d’une déclaration gouvernementale suggérant que les concessions de certains barrages hydroélectriques pourraient ne pas être renouvelées. SOS Loire Vivante soutient ce mouvement et demande la démolition des barrages de St-Etienne du Vigan, de Poutès et de Maisons Rouges.
Octobre : Plusieurs associations déposent plainte contre l’approbation par l’Etat du projet de Naussac II.
12 octobre : Crue de la Loire. L’efficacité du nouveau système d’alerte est prouvée.
3 et 4 décembre : Colloque « Des Saumons et des Hommes » à Brioude. SOS Loire Vivante invite toutes les personnes concernées par l’avenir du Saumon atlantique de l’axe Loire-Allier (pêcheurs professionnels et amateurs, associations, administrations, EDF, spécialistes étrangers) à trouver un consensus et à lancer un programme d’urgence pour sauver l’espèce de l’extinction.
7 décembre : Dix manifestants qui avaient pénétré dans la centrale électrique de Poutès-Monistrol sont condamnés à de lourdes amendes à la suite de la plainte déposée par EDF. Ils font appel.
SOS Loire Vivante envoie les 16 000 dernières pétitions contre Serre de la Fare. En 5 ans, la pétition a été signée par 160 000 personnes.
4 janvier : Décision gouvernementale. Les positions de Loire Vivante et de SOS Loire Vivante se trouvent renforcées par les diverses mesures évoquées dans le « Plan Loire Grandeur Nature » :
- Serre de la Fare : Abandon confirmé. Des travaux d’aménagement et de protection du lit de la Loire dans Brives-Charensac, d’un montant de 150 MF, seront engagés. Ils nécessiteront le déménagement de trois entreprises situées dans le lit du fleuve.
- Le Veurdre est repoussé à 5 ans à l’issue d’une étude globale sur la Loire moyenne qui évaluera l’efficacité d’une politique alternative de renforcement des levées et de restauration du lit de l’Allier.
- Chambonchard est approuvé mais réduit à 50 millions de m3. Cependant, si les collectivités l’estiment souhaitable, elles peuvent en accroître la capacité 70/80 Mm3 à leurs frais.
- St-Etienne du Vigan sur le Haut-Allier et Maisons Rouges sur la Vienne seront démantelés pour laisser passer le saumon.
- En basse Loire, la priorité est donnée à la remontée de la ligne d’eau. La portion Bec de Vienne/Angers se verra retirer son statut de voie navigable. Un programme de suivi de l’évolution du lit du fleuve sera mis en place par l’Etat pour 5 ans sur la partie Bec de Vienne/Nantes où associations et élus seront associés.
- Sur l’estuaire, la vasière de Donges-Est est laissée au Port Autonome. Il sera demandé au Port Autonome, en compensation, de restaurer d’autres vasières. Un plan de protection sera à mettre en place.
- Un programme de reconstitution des milieux naturels est engagé, dont font partie les projets LIFE existant déjà. Des réserves naturelles seront créées à la Charité-sur-Loire et au Val d’Allier.
12 janvier : Incendie sur le site du barrage de Serre de la Fare, alors que 2 membres de SOS Loire Vivante sont présents. Après une enquête de deux mois, la police arrête 3 suspects connus pour être favorables au barrage. Bien que SOS Loire Vivante ait décidé de quitter le site après la décision gouvernementale du 4 janvier, des membres continuaient à garder le site jusqu’au départ officiel.
11 février : Expiration de la DUP de Serre de la Fare, après 5 ans. SOS Loire Vivante et tous les expropriés peuvent redevenir propriétaires de leurs terrains.
13 février : Fin officielle de l’occupation du site après exactement 5 ans (1825 jours 24/24 h). Le site est nettoyé et rendu à la nature.
1er mars : Réunion avec Michel Barnier au sujet de la mise en application du Plan Loire Grandeur Nature.
Annonce du Plan Loire Grandeur Nature par le Gouvernement français
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