HISTORIQUE ET FAITS MARQUANTS AUTOUR DU COMPLEXE DE MONTPEZAT

(en cours d’élaboration, veuillez excuser les manques entre 1994 et 2019, c’est en cours d’écriture)

Quelques étapes clés pour comprendre le fonctionnement du complexe de Montpezat !

1941

La Compagnie d’Électricité Loire et Centre débute les études préliminaires du complexe de Montpezat

1947

Après la guerre, le projet s’affine et se concrétise afin de répondre aux besoins énergétiques de la France en pleine reconstruction

18 novembre 1948

Le projet est adopté à l’Assemblée Nationale malgré de nombreuses oppositions. Les populations Altiligérienne et du plateau Ardéchois ne souhaitaient pas voir partir leur eau dans le bassin hydrographique de l’Ardèche.

21 mars 1949

Loi n°49-399 : Le projet est décrété d’utilité publique. Le Parlement autorise le transfert d’eau de la Loire vers l’Ardèche (interdit jusqu’alors). EDF obtient la concession de l’ouvrage.

1947-1953

Travaux de percement du lac d’Issarlès et des galeries d’amenée

1951- 1954

Construction des 3 barrages : Veyradère, La Palisse et Gage

1954

Fin des travaux, mise en eau des barrages et mise en service de l’usine

1965-1966

Afin de garantir la sûreté de l’ouvrage, le barrage du Gage a été renforcé par la construction d’un nouveau barrage (Gage II) en amont direct du premier.

1984

  • La loi sur la pêche fixe pour tous les aménagements hydroélectriques déjà en service le débit réservé minimum à laisser en rivière à l’aval d’une prise d’eau au 1/40è du module. Le module de la Loire en tête de bassin est de 8.2 m³/s.
  • 9 novembre 1984 : Signature du contrat de rivière « Ardèche Claire » entre le Ministère de l’Environnement, la Région Rhône-Alpes, le Conseil Général de l’Ardèche et le Syndicat Intercommunal de la Vallée de l’Ardèche (SIVA) dont les objectifs sont la reconquête de la qualité des eaux, la mise en valeur du milieu naturel, le développement harmonieux des activités de loisirs lié à la rivière. Pour permettre le soutien d’étiage et l’alimentation en eau potable de la Basse Ardèche, la construction du barrage de Pont de Veyrières est planifié ainsi que la construction d’un réseau de 50 km de canalisations et interconnexion des réseaux existants à partir d’une prise d’eau dans le barrage.
  • Hiver 1984-1985 : Construction du barrage de la Veyrière en Ardèche. Il a pour fonction démodulation des lâchers à l’aval de l’usine de Montpezat et le soutien des débits durant la période estivale, permettant l’obtention des objectifs de qualité fixés pour la rivière et la valorisation du milieu.

1994

le Syndicat Intercommunal de la Vallée de l’Ardèche (SIVA) met en service l’usine d’alimentation en eau potable de Pont de Veyrières qui désert 81 communes.

Novembre 2005

Installation de la Commission Inter-SAGE Loire-Amont /Ardèche afin d’assurer la cohérence, le suivi et les échanges entre les deux démarches et de garantir une concertation partagée entre les deux réflexions.

2013-2018

Construction d’un évacuateur de crue sur le barrage du Gage permettant de faire passer une crue millenale (675m3/s).

2014

Augmen­tation du débit garanti au Pont-de-la-Borie : passage du 40ème du module au 20ême

2023

SOS Loire Vivante organise une Marche citoyenne pour un partage d’Eau équitable entre la Loire et l’Ardèche ! du 1er au 9 juillet 2023

2029

Fin de la concession attribuée à EDF pour l’exploitation

 LE COMPLEXE HYDROÉLECTRIQUE DE MONTPEZAT : FONCTIONNEMENT ET DESCRIPTIF DES OUVRAGES

Fonctionnement

Le complexe de Montpezat se compose de trois ouvrages situés à quelques kilomètres seulement de la source de la Loire (le barrage de La Palisse, le barrage du Gage et la prise d’eau de la Grange sur la Veyradeyre) ainsi que du lac d’Issarlès, un lac naturel de cratère situé à 1 000 mètres d’altitude. Toutes les retenues et le lac forme ainsi une réserve de 46.5 millions de m³.

Pour relier les trois retenues, le Lac d’Issarlès et l’usine de production, des galeries de deux mètres de large sur deux mètres de haut ont été construites sous la montagne. Le cheminement de l’eau est possible dans les deux sens de la galerie permettant diverses combinaisons, qu’il s’agisse de leur remplissage ou d’un déstockage de l’eau pour produire de l’électricité.

D’une longueur totale de 17.5 kilomètres, la galerie fran­chit sous la montagne la ligne de partage des eaux et débouche dans une conduite forcée de 1,4 km par laquelle elle gagne l’usine hydroélectrique souterraine de Montpezat après avoir fait une chute d’environ 635 mètres de haut. Une fois turbinée, l’eau rejoint, après avoir effectué une courte distance, le cours de la Fontaulière et le barrage de Pont-de-Veyrières.

Compte tenu de l’importance de la réser­ve énergétique constituée par les réserves en eau de Montpezat, qui permettent le maintien de l’équilibre production/consommation d’électricité qu’il faut assurer à tout instant, le com­plexe est classé au sein du parc de pro­duction français parmi les aménagements stratégiques. Sa productibilité annuelle moyenne est de 300 GWh. Montpezat dérive en moyenne annuel­le 7 m3/s (200 Mm3/an) pour un mo­dule interannuel de la Loire estimé à 8 m3/s au Pont-de-la-Borie, juste en aval des aménagements.

L’alimentation en eau des divers aménagements se fait en continu, voici de façon simplifiée les 4 phases de gestion de Montpezat.

– du mois de mars à la mi-mai on stocke l’eau de la Loire dans les réservoirs des barrages
– de mi-mai à mi-septembre on déstocke pour effectuer le soutien d’étiage de l’Ardèche et de la Loire
– de mi-septembre à la mi-décembre on rerempli les réservoirs.
– de mi-décembre à fin février on déstocke pour la production de l’électricité de pointe.

Les chiffres de 2023
Volumes stockés et transférés vers l’Ardèche ou rendus à la Loire

Ainsi en 2023 c’est 108,4 Millions de m3 qui ont été transféré vers l’Ardèche (contre 220 Mio m3 les « meilleures » années). La majeure partie, 100 Moi m3 ont été prélevés à la Loire en automne et transférés en hiver pour la production d’électricité de pointe. La baisse importante des précipitations en automne/hiver observée a eu pour conséquence une baisse du turbinage hivernale de 50 % par rapport au passé.

Au printemps 9,4 Moi m3 ont été stocké dans les réservoirs côté Loire et utilisés pour le soutien d’étiage de l’Ardèche (8.4 Moi m3) et de la Loire (1 Moi m3) respectant les objectifs de soutien d’étiage. L’année 2023 avait pourtant mal commencé et il semblait impossible de pouvoir remplir les réservoirs des barrages de La Palisse, du Gage et du lac d’Issarlès, mais la météo est venue au secours du complexe, les toutes dernières semaines, juste avant la période estival qui impose le maintien d’une côte touristique du lac d’Issarlès.

Volumes stockés et transférés vers l’Ardèche ou rendus à la Loire en 2023

Caractéristiques des ouvrages

Le lac d’Issarlès : une retenue de cratère naturelle

Le Lac est utilisé comme réservoir pour les trois retenues artificielles (Lapalisse, Veyradère, Gage). L’eau y est amenée puis repart vers Montpezat par une conduite située à 50 m au fond du lac. En dehors de la période estivale dévolue au tourisme, la production hydroélectrique entraîne un marnage important au niveau du lac.

– Altitude : 1000 mètres
– Profondeur : 138 mètres. C’est l’un des lacs les plus profond de France.
– Superficie : 90 ha
– Capacité du lac : 30 Mm³

La prise d’eau de la Grange sur la Veyradère

Ce barrage ne sert pas de retenue mais alimente une prise d’eau vers le Lac d’Issarlès.

– Hauteur : 12.5 mètres
– Longueur : 45 mètres
– Type : voûte
– Capacité utile de la retenue : 0.05 Mm³
– Superficie de la retenue : 0.48ha
– Mise en service en : 1954

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Le barrage de Lapalisse sur la Loire : le plus grand ouvrage du complexe

– Hauteur  : 55.8 mètres
– Longueur : 195 mètres
– Type : voûte
– Capacité utile de la retenue : 7.5 Mm³
– Superficie de la retenue : 46.8 ha
– Mise en eau : 1954

Le barrage du Gage : sur les affluents rives droite de la Loire, le Tauron et le Gage

Cette retenue permet d’alimenter le complexe de Montpezat cependant elle est également un lieu de loisir : pêche et planche à voile.

– Hauteur  : 39.6 mètres
– Longueur : 156 mètres
– Type : voûte
– Capacité utile de la retenue : 3.3 Mm³
– Superficie de la retenue : 32.4 ha

– Mise en eau : 1954
– 1965-1966 : construction d’un nouveau barrage (GageII) en amont direct du premier afin de garantir la sûreté de l’ouvrage.
– 2013-2018 : construction d’un évacuateur de crue permettant de faire passer une crue millenale (675m3/s).


Barrage du Gage

Evacuateur de crue du barrage du Gage

L’usine de Montpezat : creusée directement au cœur de la montagne ardéchoise

– Mise en service : 1954
– Turbines de l’usine située à 120 m de profondeur
– Hauteur de Chute  : 635m
– Puissance : 138 MW
– Production annuelle moyenne  : 310 GWh (ensemble Montpezat et Pont-de-Veyrières)
– Débit moyen turbiné : 7 m3/s
– Débit max turbinable (en période de pointe) : 22 m3/s
– Les eaux turbinées sont rejetées vers l’extérieur par une galerie souterraine de 2 682 mètres de long.

Le barrage de Pont-de-Veyrières : situé à l’aval du complexe

– Sur la Fontaulière, affluent rive gauche de l’Ardèche, 1 km à l’aval de la restitution du canal de fuite de l’usine de Montpezat.
– Hauteur  : 35 mètres
– Capacité utile de la retenue : 470 000m³
– Superficie de la retenue : 10 ha
– Mise en service : 1985
– Fonction : démodulation des lâchers à l’aval de l’usine de Montpezat, soutien des débits durant la période estivale, production d’électricité, irrigation

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