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+5 500 scientifiques demandent à la Commission Européenne de défendre le droit européen de l’eau

Le 6 décembre 2019, une lettre ouverte signée par de plus de 5 500 scientifiques a été envoyée au vice-président exécutif Timmermans et au commissaire Sinkevičius, les invitant à «sauver et mettre en œuvre la directive-cadre sur l’eau» afin d’arrêter et d’inverser le déclin catastrophique de la biodiversité des eaux douces. Félicitations à tous les signataires pour cet engagement!
Il est encore possible de signer la déclaration.

 

Réaction des associations et de la coalition Living Rivers Europe 
Lire la version originale en anglais

Des scientifiques et des universitaires préoccupés par l’état désastreux des rivières, des lacs et des zones humides d’Europe ont publié une déclaration appelant l’UE à mettre pleinement en œuvre et à appliquer sa propre loi sur l’eau – la directive-cadre sur l’eau de l’UE (DCE) – afin de mettre fin et d’inverser le déclin catastrophique de la biodiversité en eau douce.

Cette déclaration a été approuvée par 12 organismes scientifiques représentant plus de 5 000 scientifiques et près de 500 scientifiques spécialisés dans le large éventail d’espèces touchées par la DCE – des amphibiens aux insectes, des poissons d’eau douce aux oiseaux. Parmi les scientifiques figurent le Dr Jörg Freyhof, président régional du groupe de spécialistes des poissons d’eau douce de l’UICN / WI, et le professeur Carlos Garcia de Leaniz, directeur du Centre pour la recherche aquatique durable de l’Université de Swansea.

La déclaration a été rendue publique plus tôt dans la journée, accompagnée d’un édito pour Euractiv du Professeur Steven Weiss, expert en biodiversité de l’eau douce à l’Université de Graz et signataires de la déclaration.

La déclaration décrit la DCE comme un outil essentiel pour garantir à l’Europe « des masses d’eaux douces saines et résilientes afin de soutenir les hommes et la nature, aujourd’hui et à l’avenir », soulignant qu’ »il ne peut y avoir de Green Deal efficace sans des écosystèmes en bon état en son cœur ». La déclaration est publiée alors que la Commission européenne en est aux dernières étapes d’une évaluation standard de la DCE – connue sous le nom de «fitness-check ou bilan de qualité» – destinée à déterminer si la loi est toujours pertinente et adaptée à son objectif. Les conclusions finales de cette évaluation sont attendues la semaine prochaine.

Andreas Baumüller, responsable des ressources naturelles au bureau des politiques européennes du WWF, a déclaré:

«Les États membres de l’UE et les groupes de pression des entreprises utilisent le bilan de qualité de la directive-cadre sur l’eau pour faire pression en faveur de normes environnementales plus faibles. […] Nous espérons que cet appel massif de milliers de scientifiques servira de dernier avertissement à la Commission: cette loi est le bon outil pour protéger les rivières européennes. Toute dilution de celle-ci mettrait en péril le Green Deal européen.  »

 

Contact:

Alexandra Chevalier
WWF European Policy Office
achevalier@wwf.eu
0032 48449 4354

 

Claire Baffert
Agent principal de la politique de l’eau
WWF European Policy Office
0032 49273 1092

24-26 sept : Colloque « Renaissance de la Sélune, effacer, restaurer, valoriser » : C’est parti !

Le 24-26 septembre, c’est en France (Rennes, et Avranches) que se tiendra le colloque international sur la restauration de la continuité écologique des cours d’eau à l’exemple du plus grand projet d’effacement de barrage en Europe ! Sera à l’honneur l’exemple de la renaturation de la Sélune.

Le colloque, rassemblera 200 personnes en provenance de 20 pays différents et de la région de la Vallée de la Sélune…!!

> Programme, Infos…

> Lire le Communiqué de Presse du 17.09.2019

Rhin : La Commission demande instamment à la FRANCE de redoubler d’efforts pour rétablir le débit écologique du Rhin

Photo : Copyright EDF

 

Rhin : La Commission demande instamment à la FRANCE de redoubler d’efforts pour rétablir le débit écologique du Rhin

La Commission demande à la France de respecter les obligations qui lui incombent en vertu du droit de l’UE (directive-cadre sur l’eau, directive 2000/60/CE). La Commission demande instamment aux autorités françaises d’améliorer la condition du Rhin sur son territoire afin d’assurer la continuité écologique, à savoir permettre aux espèces de poissons de migrer au-delà des barrages. En vertu de la directive, adoptée en octobre 2000, les États membres avaient convenu de prendre des mesures pour garantir que les masses d’eau atteignent un bon état écologique en 2015 au plus tard. Les pays de l’UE doivent respecter un certain nombre de conditions établies dans la législation de l’UE en ce qui concerne la biodiversité, la pollution et la circulation naturelle. Le délai peut être prorogé sous certaines conditions, mais la Commission s’inquiète du fait que la France n’ait pas fourni de motifs suffisants pour repousser la date de mise en conformité. En outre, les autorités françaises n’ont pas soumis de calendrier comprenant un programme de mise en conformité aux normes de l’UE. La France dispose à présent d’un délai de deux mois pour répondre aux préoccupations de la Commission. À défaut, celle-ci pourrait décider de lui adresser un avis motivé.

https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/EN/INF_19_4251

Rappel : ERN et la Coalition international « SalmonComeback » ont porté plainte contre la France pour NON- respect de la DCE  (Obligation de Retablissement de la continuité écologique sur le Rhin franco-allemande) fin 2018.

> Visitez le site de la Salmoncomeback Campagne

 

Les FLEUVES à l’honneur dans le dernier numéro de la revue RELIEFS

Revue RELIEFS – Couverture du n°9 consacré aux fleuves

Connaissez vous Reliefs ? Cette magnifique revue « dédiée aux grands voyageurs, aux aventuriers d’hier et de demain, et à la nature«  consacre son dernier numéro aux fleuves !

Si vous ne la connaissez pas encore, c’est l’occasion de la découvrir. Vous trouverez de nombreux articles au sommaire : anatomie et pathologies des fleuves, vivre avec le fleuve, fleuves en partage : l’éveil de l’amont, entretien avec Erik Orsenna, extraits littéraires illustrés, espèces en danger, les plus longs fleuves du monde, hydroliennes fluviales, mascarets, conseils de lecture, de films, de musique…

Le Président d’ERN, Roberto Epple, a eu l’honneur et le plaisir de signer la tribune que nous vous invitons à découvrir en ligne ici.

Les dossiers sont souvent complétés par de nombreuses cartes anciennes, des carnets de notes, des sérigraphies magnifiques, etc… disponibles (payant) sur le site de la Revue Reliefs.

Bonne découverte.

France / Sélune : Le plus important chantier d’effacement de barrage de l’Europe est lancé

Photo : Copyright Vincent M.

Fleuve Sélune, Normandie, France, le 12 juin 
Ce jour une première brèche a été réalisée dans le barrage de Vezins, haut de 36 mètres, marquant ainsi le début des travaux du plus grand effacement de barrage jamais réalisé en Europe.

Cet événement notable s’inscrit dans un projet à plus long terme visant à libérer la Sélune pour permettre le retour du saumon, de l’anguille et d’autres espèces sauvages dans le fleuve et dans la baie du Mont-Saint-Michel !

Prévue sur les deux prochaines années, la suppression de deux anciens barrages obsolètes (Vezins et La Roche Qui Boit), sur le cours de la Sélune, restaurera 90 km de rivière, en améliorant la qualité de l’eau et en permettant aux poissons migrateurs de retrouver leurs frayères situées à l’aval. Ce processus d’effacement commence par la réalisation de quelques brèches dans l’ouvrage de Vezins, visant à évacuer d’éventuelles crues, avant un effacement complet au cours de l’été.

« L’effacement du barrage de Vezins marque un tournant dans la position de l’Europe à l’égard de ses rivières : au lieu de construire de nouveaux barrages, les pays se mettent à agir pour retrouver des rivières en bonne santé et restaurer la biodiversité », a déclaré Roberto Epple, président d’European Rivers Network et lauréat du prix Euronatur 2018. « La nature se rétablit remarquablement rapidement lorsqu’un barrage est supprimé ; j’ai hâte de revoir le saumon nager devant le Mont Saint-Michel et frayer près des sources de la Sélune. »

Historiquement, en effet, la Sélune accueillait des saumons, qui venaient s’y reproduire. Mais la construction de ces deux grands barrages a bloqué le passage aux poissons… Les populations de saumon se sont alors effondrées, ce qui a mis un terme à la pêche de cette espèce. Supprimer les barrages contribuera au retour des poissons sauvages et de la biodiversité sur le fleuve, et par conséquent au retour de toutes les activités récréatives et touristiques associées.

Les obstacles artificiels constituent l’une des plus grandes menaces pour les écosystèmes fluviaux, en impactant ce qu’on appelle la « continuité écologique ». Ces barrages bloquent l’écoulement naturel des sédiments vers l’aval et empêchent les poissons migrateurs de remonter ou de descendre le cours d’eau pour accomplir leur cycle de vie. À l’échelle mondiale, les populations d’espèces d’eau douce ont ainsi diminué de 83% en moyenne depuis 1970.

Heureusement, de nombreux pays européens l’ont compris et ont commencé à supprimer de vieux barrages car les avantages économiques, environnementaux et sociaux qui en découlent l’emportent haut la main sur les scénarios de remplacement de ces barrages.

On estime que plus de 3 500 obstacles ont déjà été supprimés en Europe, mais « Il existe des dizaines de milliers de vieux barrages inutiles en Europe qui peuvent et devraient être supprimés », déclare Arjan Berkhuysen, directeur général de la World Fish Migration Foundation. « Nous espérons qu’en effaçant d’une part les grands barrages comme celui de Vezins, mais aussi de plus petits obstacles grâce à des efforts locaux, nous pourrons restaurer ces sources de vie importantes. »

Ce projet remarquable sur la Sélune mesurera les effets de l’enlèvement d’un barrage sur dix ans de données environnementales.

Plus d’infos sur le projet : https://www.ern.org/fr/selune-libre/

Contact
Roberto EPPLE, Président European Rivers Network  France / Amis de la Sélune,
Portable : 06-08-62-12-67 email : roberto.epple@ern.org

Corinne Ronot : Chargé de projet, ERN France , Portable +33 (0) 6 21 84 47 93   email corinne.ronot@rivernet.org

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>> Télécharger le Communiqué de Presse

Notes aux rédacteurs:
Des photos du barrage et du début des travaux sont disponibles ici  

Video des premiers travaux ici (Gazette Hebdo) : https://www.youtube.com/watch?v=NZkVVEzHnGU&feature=youtu.be

Rapport du WWF et TNC : « Une connexion fluide : un avenir renouvelable pour les rivières, le climat et la population »

Le WWF et The Nature Conservancy ont publié ce 13 mai, à la veille du Congrès mondial de l’hydroélectricité qui se tient à Paris du 14 au 16 mai, un rapport important sur l’accélération de la révolution des énergies renouvelables . Ce rapport s’intitule : « Une connexion fluide : un avenir renouvelable pour les rivières, le climat et la population »

Il montre comment sont conciliables les objectifs climatiques (maintenir le réchauffement en dessous de 1,5 degré) et énergétiques (fournir de l’électricité au milliard de personnes actuellement inaccessibles), sans sacrifier les dernières rivières libres de la planète, et donc en permettant le maintien de tous les services essentiels rendus par ces ecosystèmes.

Le rapport est une collaboration entre WWF, TNC, UICN, le Stimson Center, l’Université de Californie, Berkeley, l’Université de Californie, Los Angeles, l’Université de Manchester et l’Institut Woods pour l’environnement de l’Université Stanford.

> Lire le résumé en français

> Lire le rapport complet en anglais

Déclaration des ONGs du monde entier publié lors d’un évènement paralèlle au World Hydropower Congress à Paris

Les Ongs de la societé civile du monde entier organisent un Sideevent au World Hydropower Congress in Paris.

Le thème EST LE SUIVANT : L’hydroÉnergie est-elle un obstacle ou une solution pour atteindre les objectifs de la COP21 de Paris ?

Le Congrès mondial de l’hydroélectricité, qui se tiendra à Paris les 14 et 16 mai, continue de présenter les grands barrages hydroélectriques comme étant une source d’énergie verte et propre

Le Congrès mondial de l’hydroélectricité, qui se tiendra à Paris les 14 et 16 mai, continue de présenter les grands barrages hydroélectriques comme étant une source d’énergie verte et propre. Organisé par le lobby industriel de l’Association internationale de l’hydroélectricité (IHA) en partenariat avec l’UNESCO, le titre de la conférence se lit comme suit: «L’accord de Paris sur le climat et les objectifs de développement durable».
> plus d’info sur le site officiel

N’oubliez pas qu’il y a 20 ans, la Commission mondiale des barrages avait déjà publié un document-cadre préconisant des pratiques respectueuses des droits de l’homme et de l’écologie. C’était le résultat d’un groupe de travail international avec des représentants de la Banque mondiale, des constructeurs de grands barrages, , des ONG environnementales et de représentant des peuple affecté.  Ce texte n’a malheureusement jamais été appliqué par l’industrie hydroélectrique qui a choisi de redéfinir ses propres critères et a fait sauter le reste en faveur de son « Protocole d’évaluation de la durabilité de l’hydroélectricité », qui en soi est rarement appliqué …

Appel urgent aux ONGs : Signez la lettre au Président de l’Albanie pour sauver la Vjosa, grande rivière sauvage

Appel urgent aux ONGs : Signez la lettre au Président de l’Albanie pour sauver la Vjosa, grande rivière sauvage,

40 barrages menacent ce grand fleuve encore sauvage. Les ONGs EURONATUR, ECOALBANIA et RIVERWATCH appellent les ONGs à signer une lettre adressée au Président de l’Albanie avant le 17 mai.

Veuillez lire notre news en anglais pour y trouver le texte et les instructions pour signer.

Merci,

votre ERN, European Rivers Nework

 

Finlande : Enfin, le projet de barrage de Kemihaara abandonné, sur le fleuve Kemijoki !

La semaine dernière a, espérons le, sonné le glas pour le vieux projet de centrale hydroélectrique de Kemihaara (Vuotos), sur le fleuve Kemijoki, en Finlande.

Les marais tourbeux de Kemihaara, situés dans le Nord-Est de la Finlande, étaient menacés depuis de longues années par  un projet de centrale hydroélectrique, et par l’aménagement d’une retenue d’eau dans la zone du Vuotos, qui aurait entraîné la submersion de 250 km2 de tourbières et forêts en bordure de la rivière Kemijoki. L’argument mis en avant par les autorités de Laponie, outre la production d’hydroélectricité, était la protection des populations contre les inondations.

L’Association finnoise pour la conservation de la Nature a mené un rude combat durant 50 ans pour empêcher ce projet. La Cour administrative suprême a été saisie à deux reprises (2002 et 2019) et  deux fois, les « constructeurs »ont perdu. Le procès de 2002 avait été gagné grâce à la loi nationale sur l’eau, en 2019, c’est la désignation des tourbières en Natura 2000 (et donc la directive Habitats), ainsi que la loi nationale sur la conservation de la nature, qui a permis de sauver ces zones humides.

En 2019, donc, le Conseil d’État a rejeté la demande de dérogation aux règles Natura 2000 (article 6.4 de la directive Habitats) sollicitée par le constructeur en 2018. La décision du gouvernement s’appuie sur l’existence d’autres alternatives que ce lac artificiel. En d’autres termes, juridiques, le critère « absence de solution alternative » (article 6.4) n’ était pas rempli.

Pour plus d’informations :
Mr Tapani Veistola / Senior advisor Finnish Association for Nature Conservation / Helsinki, Finland
https://www.sll.fi/

Et pour ceux qui lisent le finnois, la décision rendue par le gouverment ;
https://www.kho.fi/fi/index/paatoksia/muitapaatoksia/muupaatos/1554870994926.html