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Décision imprudente de la Commission Européenne de vouloir réviser la Directive Cadre Eau d’ici le deuxième trimestre 2026

Dans un revirement choquant pour l’environnement européen, la Commission européenne s’est engagée à revoir et à réviser la directive-cadre sur l’eau d’ici le deuxième trimestre 2026 dans le cadre du plan d’action RESourceEU, afin de promouvoir « l’accès aux matières premières essentielles dans l’UE ».

Cette annonce intervient peu après les pressions du lobby minier EuroMines, qui demandait plus de dérogations et des délais prolongés dans l’application de la DCE.
Les ONG, réunies dans Living Rivers Europe, dénoncent une décision imprudente qui risque de compromettre la protection des ressources en eau, affaiblirait la protection des rivières et des zones humides, au profit du lobby minier. Living Rivers Europe rappelle que la DCE est un pilier essentiel de la protection de l’eau en Europe, confirmé par une évaluation récente, et exigent que toute révision repose sur des preuves scientifiques solides plutôt que sur les intérêts de quelques industries polluantes.
L’exploitation minière entraîne une contamination sévère des eaux par les métaux lourds, mettant en danger la faune aquatique et la qualité de l’eau potable.
La révision est perçue comme une concession aux industries extractives, au détriment des citoyens et de l’environnement. Elle crée un dangereux précédent de modification hâtive des lois sans évaluation scientifique ni contrôle démocratique.
Rappel historique :
o La DCE, adoptée il y a 25 ans, est la pierre angulaire de la protection de l’eau en Europe.
o En 2019, une évaluation approfondie avait conclu que la directive était moderne et adaptée, nécessitant surtout une meilleure mise en œuvre.
o Tout récemment, la liste des polluants des eaux de surface a été actualisée et deux nouvelles exemptions ont été introduites pour répondre aux demandes de certaines industries.

 

Lire le communiqué de presse en anglais :

European Commission’s reckless move risks derailing water protections

PRESS RELEASE – Brussels, 4th December 2025.

In a shocking turn for Europe’s environment, the European Commission has committed to reviewing and revising the Water Framework Directive by the second quarter of 2026 under the RESourceEU Action Plan, in order to promote “access to critical raw materials in the EU”. This is an extremely worrying move, as such revision threatens to bring down European water standards.

Commenting on the Commission’s decision, the Living Rivers Europe coalition, said: “This is a very reckless decision: it will open the floodgates to further contamination of our waters and accelerate the destruction of our rivers, wetlands and wildlife. The Water Framework Directive is not just any law, it is Europe’s frontline defence for clean, safe, and resilient water for millions of people. Dismantling its safeguards guts this protection, reducing it to a set of vague promises – leaving the future of our waters and wetland ecosystems at the mercy of powerful mining industry.”

The European Commission’s (EC) decision to revise the Water Framework Directive (WFD) is a concession to the metal and mining sectors. The Commission’s RESource EU Action Plan states that the WFD revision will help “promote access to critical raw materials in the EU”. The timing is striking: it comes just a week after EuroMines (EU’s biggest lobby for mining and metal industries) called on the EC to expand the use of derogations under the WFD and postpone deadlines.

Mining activities are no light touch on the local populations and nature. Beyond the human rights implications, mining leads to severe contamination of water with heavy metals from discharged mine effluent (liquid waste), which can severely harm wildlife and drinking water quality. Precious aquatic ecosystems should not suffer the consequences of industries’ endless drive for profit. Weakening the WFD safeguards to facilitate mining will reverse hard-won gains in water quality across the continent.

This move sets yet another dangerous precedent, allowing for hasty legislative changes without proper scrutiny. The fact that the Commission is already committed to revising the WFD without proper evaluation and better regulation steps is simply unacceptable. This strikes at the heart of the European project and undermines the trust of Europeans in the Commission’s commitment to protecting their future.

The European Commission seems determined to find any possible way to derail environmental laws, almost as if on a mission. It beggars belief that the von der Leyen II Commission is deciding to do, without proper evidence, what the von der Leyen I Commission ruled out after thorough evaluation,” added the coalition.

Civil society organisations are urging the European Commission to properly evaluate whether the WFD needs revising, based on science and proper evidence and not on anecdotal evidence of a few polluting industries.

 

Notes to editors:

  • Adopted 25 years ago, the WFD became the cornerstone of EU water protection. It sets legally binding standards to safeguard rivers, lakes, groundwater, and coastal waters.
  • In 2019, the Commission concluded after a nearly two-year fitness check evaluation that the WFD was a modern and much needed law fit for our times and that it was required to be effectively implemented and enforced. Only two months ago, co-legislators already agreed on an update to the list of surface water pollutants under the WFD and introduced two new exemptions to the Directive to accommodate the requests of some industries.
  • Living Rivers Europe, Industry’s role in water resilience: how some lead – and others wreck. Read here
  • Living Rivers Europe, The EU Water Framework Directive: A modern and powerful tool to provide clean, healthy, flowing waters. Read here
  • Living Rivers Europe, 13 myths about the Water Framework Directive. Read here

25 000 km de cours d’eau libre en Europe ? Que fait la France ?

Participez à notre prochain webinaire

  • 13 janvier de 16h à 18h: 25 000 km de Rivières libres pour l’Europe – que fait la France ?


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L’Union européenne s’est fixée un objectif ambitieux : restaurer au moins 25 000 km de cours d’eau à écoulement libre d’ici à 2030. Inscrit dans l’article 9 du règlement de restauration de la nature (NRL), officiellement adoptée le 18 août 2024, les Etats membres doivent concourir à cet objectif et proposer leur contribution. L’Article 9 du Règlement de Restauration de la Nature, vise à inverser le déclin de la biodiversité en Europe d’ici 2030, atteindre des écosystèmes sains et résilients, avec un objectif clair de réduction des pressions. Pour les cours d’eau par exemple, l’effacement des obstacles obsolètes est une priorité.
Mais quelle est la définition de l’Europe d’un cours d’eau à écoulement libre ou « free flowing rivers » ? Quelle méthodologie pour les caractériser ? Quelles actions entreprendre pour concourir à l’objectif ? Quels ambitions doit-on peut-on se donner?

Programme : 1h de présentations, 1h table ronde, posez vos questions

animé par ERN- SOS Loire Vivante (Roberto Epple, Président, Corinne Ronot, Co-directrice)

  • Andrea Goltara, CIRF – Italian Centre for River Restoration, Présentation de la méthodologie de caractérisation des FFR
  • Claire-Cécile Garnier, Cheffe du Bureau de la ressource en eau, des milieux aquatiques et de la pêche en eau douce, Direction de l’Eau et de la Biodiversité

  • Claire Baffert, Senior EU Policy Officer, Water & Climate Change Adaptation| WWF European Policy Office

  • Karl Kreutzenberger, OFB, Chargé de mission « Migrateurs amphihalins et hydromorphologie », membre ECOSTAT

    Ce webinaire est organisé en partenariat avec le centre de ressource cours d’eau avec le soutien de l’OFB

Journée de la résilience : SOS Loire Vivante – ERN publie une vidéo sur les aménagements anti-crues de Brives-Charensac

> > La Journée nationale de la résilience français se tient le 13 octobre 2025. Elle vise à sensibiliser le public et à promouvoir des comportements de sécurité face aux catastrophes naturelles (incendies, inondations, etc.)
Les effets du changement climatique nous montrent déjà que les évènements extrêmes augmentent en nombre mais aussi en intensité, en témoigne la récurrence des fortes crues et des incendies ravageurs ces dernières années.

Alerté dans les temps, acquérir les bons gestes est essentiel pour sauver des vies. Préparer notre environnement, le rendre résilient face à ces aléas est devenus indispensable pour lutter sur le long terme.

 

Heureusement la nature a déjà beaucoup de solutions à nous proposer. Sur le risque inondation par exemple, l’infiltration des eaux directement dans les sols, des zones d’expansion naturelle des crues avec pièges à embâcles, un espace de liberté au cours d’eau, permettent de réduire l’effet des inondations dans les zones urbanisées. L’intégration du fonctionnement du fleuve avec sa plaine est la clé.

 

A Brives-Charensac, cette méthode a d’ailleurs été testé il y a plus de 30 ans. Lors de la récente crue d’octobre 2024, elle a encore une fois fait ses preuves.
Suite aux crues dévastatrices et meurtrières de 1980, un projet de barrage a été imaginé pour prévenir Brives-Charensac des crues. Les associations dont SOS Loire Vivante se sont vivement opposées à l’ennoiement des Gorges de la Haute-Loire et à la perte de sa riche biodiversité et ont proposé à la place de rendre de l’espace aux fleuve en amont et dans Brives-Charensac sur plusieurs kilomètres.

 

Découvrez les aménagements réalisés dans les années 1990

 

UN AVENIR EN PLEINE EXPANSION : LES ACTIONS DE DÉMANTÈLEMENT DES BARRAGES SE MULTIPLIENT DANS LE SUD-EST DE L’EUROPE

Après avoir pris du retard, l’Europe du Sud-Est voit aujourd’hui se multiplier les initiatives visant à démanteler les barrages, les déversoirs et les ponceaux obsolètes qui fragmentent les cours d’eau, perturbent la migration des poissons, dégradent la qualité de l’eau et présentent un risque de rupture. Un nouveau rapport révèle que la restauration des cours d’eau par la suppression des barrières, un outil essentiel pour revitaliser les écosystèmes d’eau douce en Europe, connaît un essor sans précédent en Europe du Sud-Est. Cette avancée intervient alors que les États membres de l’UE préparent leurs plans nationaux de restauration dans le cadre du règlement européen sur la restauration de la nature, qui exige que 25 000 km de cours d’eau soient restaurés pour retrouver un écoulement libre d’ici 2030.

Le rapport d’étape 2024-2025 sur le mouvement de suppression des barrières en Europe du Sud-Est documente 135 activités, dont 33 suppressions de barrières dans sept pays en seulement 18 mois, marquant un tournant pour une région longtemps à la traîne par rapport au reste de l’Europe en matière de reconnexion de ses cours d’eau.

Exemples de réussite en matière de restauration

Croatie : huit barrières obsolètes ont été supprimées, une première dans le pays, dans le parc national des lacs de Plitvice, reconnectant ainsi 7,6 km de rivière et restaurant l’habitat de la truite du Danube, une espèce menacée.

Italie : cinq barrières sur la rivière Giovenco ont été supprimées, rouvrant ainsi 11 km de rivière à écoulement libre et revitalisant la faune locale et l’écotourisme.

Bosnie-Herzégovine : plusieurs barrières ont été démantelées pour la première fois dans le pays, dans le parc naturel de Hutovo Blato, permettant ainsi de restaurer 2,5 km de voies migratoires essentielles pour les poissons et d’importantes espèces endémiques.

Slovaquie : la suppression de cinq barrières dans la région du canal d’origine du Danube a permis de reconnecter un bras secondaire vital, renforçant ainsi la biodiversité, la protection contre les inondations et la résilience des écosystèmes.

« L’Europe du Sud-Est abrite certains des fleuves les plus précieux d’Europe sur le plan écologique, mais ceux-ci restent fortement fragmentés. Avec l’entrée en vigueur du règlement européen sur la restauration de la nature, le moment n’a jamais été aussi propice pour intensifier la suppression des barrières, débloquer des financements et donner la priorité aux fleuves à écoulement libre comme solutions naturelles à la perte de biodiversité et aux impacts climatiques », a déclaré Jelle de Jong, PDG du WWF-Pays-Bas.

 

 Appel à l’action

Malgré ces progrès, moins de 1 % de toutes les opérations de suppression des obstacles prises à ce jour en Europe ont été mises en œuvre dans le sud-est de l’Europe. Un soutien supplémentaire est nécessaire pour aider au lancement de projets pilotes, sensibiliser aux avantages des cours d’eau à écoulement libre, créer des réseaux permettant aux praticiens d’échanger leurs méthodes et les enseignements tirés, et modifier les politiques existantes afin de permettre la mise en œuvre de cette pratique.

 

Plus d’informations :

Lire le rapport « SEE Progress Report 2024-2025 »

Lire le communiqué de presse en entier

 

 

Dam Removal Day : célébrer les rivières libres et vivantes: 2 nouveaux factsheets pour comprendre les effacements de barrages et seuils

« À l’occasion du Dam Removal Day, le 8 octobre 2025, les ONG en France et en Europe réaffirment leur engagement pour la restauration des cours d’eau et la suppression des obstacles artificiels obsolètes. Plus de 1, 2 millions d’ouvrages bloquent la libre circulation des rivières Européenne et affaiblissent la biodiversité et la résilience des écosystèmes aquatiques. On estime à plus de 200 000 le nombre de ces ouvrages sans usages, abandonnés ou obsolètes. Témoins d’usages passés, la plupart sont de petits ouvrages de moins de 3 mètres de hauteur, des vannes, des seuils ou encore des passages busés. Leur impact cumulé sur la biodiversité et le fonctionnement des cours d’eau est important. Ces obstacles cloisonnent des espèces vulnérables d’eau fraiche déjà fragilisés par les effets du changement climatique, impactent des migrations piscicoles, favorise le dépôt de sédiments fins qui colmatent le fond du lit en amont des ouvrages, etc. »

(lire le communiqué de presse en entier)

Pour réaffirmer les avantages de l’effacements d’ouvrages impactant et obsolètes ERN publie 2 factsheets sur des retours d’expériences d’effacements en France :

Effacements de grands barrages sur la Sélune, 4 pages, ERN :

Pendant plus d’un siècle, les barrages de Vezins et de La Roche-qui-Boit ont interrompu le cours naturel de la rivière. Leur suppression a permis à la Sélune de retrouver son lit originel et sa dynamique naturelle. Fruit de longues années de débats et d’études scientifiques, ce projet a restauré la continuité écologique et amélioré la qualité de l’eau sur l’ensemble du bassin versant. Soutenu par de nombreuses organisations, il fait l’objet d’un suivi scientifique jusqu’en 2027.

Les premiers résultats sont déjà très prometteurs. Le saumon atlantique, l’anguille européenne et la lamproie marine sont de retour, le transport naturel des sédiments reprend et la biodiversité s’enrichit.

Effacement du seuil du Pont de Rhodes, 4 pages, ERN :

Ce document synthétise les grandes étapes et les enjeux du chantier d’effacement du seuil du Pont de Rhodes qui a permis de reconnecter près de 29 km de rivières à écoulement libre, au bénéfice de la biodiversité locale et de la qualité des milieux aquatiques.

A voir aussi nos vidéos et retours d’expériences sur notre chaine Youtube : Rivières vivantes, laisser couler 

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Recommandations de Living Rivers Europe pour favoriser la mise en œuvre de la directive-cadre sur l’eau

Plusieurs lobbies dont celui de l’agriculture, des mines, des affaires, voire certains États membres, tentent activement d’affaiblir la législation européenne sur l’eau. Ils affirment que ces lois sont trop coûteuses, entravent l’activité économique et compliquent les procédures d’autorisation.

Ces affirmations sont infondées et mettent en péril la directive-cadre sur l’eau (DCE).

Nous exhortons la commissaire Jessika Roswall à préserver l’acquis communautaire en matière d’eau et à rejeter TOUTE tentative d’inclure la DCE dans le prochain paquet Omnibus de simplification !

La sécurité hydrique de l’Europe dépend d’un cycle hydrologique fragile, déjà déstabilisé par la pollution, l’utilisation des sols, le pompage excessif et le changement climatique.

Protéger l’eau signifie garantir l’accès à une eau potable sûre, à des rivières saines et à une production alimentaire saine.

Il est essentiel de disposer d’une législation forte en matière d’eau. L’affaiblir n’est tout simplement PAS une option.

Lire la lettre en anglais

Hommage à Jean Wencker

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès de Jean Wencker, survenu en août 2025.

Jean Wencker a consacré une grande partie de sa vie à la défense de l’environnement et à la restauration des milieux aquatiques. Ancien président puis vice-président d’Alsace Nature, il a représenté l’association auprès de nombreuses instances : la Commission internationale pour la protection du Rhin (CIPR), le comité de bassin Rhin-Meuse, l’association Saumon-Rhin, ainsi que la coalition d’ONG Salmoncomeback, engagée pour le retour du saumon à Bâle.

Au cours de ses différents mandats, il a défendu sans relâche la continuité écologique des cours d’eau, la protection du Doubs et du Rhin, et le retour des poissons migrateurs, en particulier le saumon. Il avait grandi au bord du Rhin et cela avait marqué son engagement. En 2015, lors d’un colloque à Huningue, il avait partagé avec émotion le souvenir de son père rapportant des saumons à la maison et évoqué la dévastation des forêts alluviales pour les chantiers de barrages de Strasbourg, Gerstheim, une catastrophe écologique majeure. Parmi ses succès, il faut citer la rénovation de la centrale hydraulique franco-suisse du Châtelot, sur le Doubs, inaugurée en 2006 après plus de trente ans de lutte.

ERN et la coalition Salmoncomeback rend hommage à son parcours, ses combats. Qu’ils continuent d’inspirer toutes celles et ceux qui œuvrent pour la sauvegarde du vivant. Nos pensées vont à sa famille, à ses proches.

 

Lire aussi l’hommage de Alsace Nature.

Jean Wencker lors du colloque international Salmon Summit à Huningue en 2015 – CR .ERN

💧 Normes européennes en matière de pollution de l’eau : il est temps d’agir 💧

Les représentants de l’UE devaient conclure un accord sur la mise à jour des normes en matière de pollution de l’eau le 15 juillet, mais les négociations ont une nouvelle fois été reportées au 23 septembre.
Cela fait près de trois ans que la Commission européenne a proposé des mises à jour attendues depuis longtemps pour réglementer les produits pharmaceutiques, les pesticides et les PFAS dans les eaux de surface et souterraines. Ce retard est en passe de devenir un record…

Cette révision de la liste des polluants exigeraient à juste titre des États membres qu’ils surveillent ces substances et prennent des mesures pour protéger de toute urgence la santé des personnes et les précieux écosystèmes dont nous dépendons tous.
Pendant ce temps, des rapports alarmants continuent de faire surface :
🧪 Rejets industriels toxiques dans les rivières
💩 Eaux usées brutes propageant la résistance aux antimicrobiens
🚱 Pesticides contaminant l’eau potable

Comme l’avaient fait les scientifiques quelques mois plus tôt, une large coalition d’organisations environnementales et sanitaires, de professionnels de la santé, de partenaires sociaux, d’associations de pêche récréative et d’entreprises dépendantes de l’eau appelle la présidence danoise du Conseil de l’UE 2025, qui a débuté en juillet, à conclure les négociations sans délai.
La coalition exhorte la présidence danoise du Conseil de l’UE à s’opposer aux tentatives de certains États visant à réduire l’ambition du texte et à prendre position contre une prolongation de la période de transition ou l’introduction de nouvelles exemptions à la directive-cadre sur l’eau.

Nous devons maintenir notre ambition, adopter de nouvelles normes de qualité strictes et garantir juridiquement que les États membres incluent des mesures ciblées dans les prochains plans de gestion des bassins hydrographiques (2028-2033).
La santé de l’eau en Europe – et de ses habitants – ne peut attendre 🌍

lire la lettre

La SNB 2030 reste un cadre ambitieux, mais son succès dépendra de la capacité à lever les freins identifiés par le CNB

La Stratégie nationale biodiversité 2030 vise à traduire en actions concrètes l’engagement de la France issu du cadre mondial pour la biodiversité adopté à Montréal en décembre 2022. Son ambition est claire : stopper puis inverser l’effondrement de la biodiversité d’ici 2030, en cohérence avec les objectifs européens et internationaux. La stratégie s’articule autour de quatre axes principaux et s’appuie sur une approche participative, impliquant acteurs publics, privés, associations et scientifiques.

Lors de sa séance du 24 juin 2025, le CNB a adopté un avis critique sur l’état d’avancement 2024 de la SNB 2030. Il inclut une analyse détaillée et des recommandations pour renforcer l’efficacité de la stratégie.
En résumé, la SNB 2030 reste un cadre ambitieux, mais son succès dépendra de la capacité à lever les freins identifiés par le CNB : moyens financiers, cohérence des politiques, et implication de tous les acteurs.

En effet, le CNB exprime des interrogations majeures sur la capacité de la France à respecter ses engagements, notamment en raison des arbitrages politiques et budgétaires en cours. Il souligne que les moyens alloués et la cohérence des politiques publiques restent insuffisants pour atteindre les objectifs fixés.
Il recommande notamment de programmer des financements pluriannuels dédiés et mettre fin aux subventions dommageables pour la biodiversité, renforcer la convergence entre les politiques climatiques et de biodiversité, afin de les porter au même niveau de priorité dans l’action publique.

Le CNB souligne un décalage entre les ambitions affichées et les moyens concrets mis en œuvre, notamment en matière de protection des écosystèmes et de lutte contre les espèces exotiques envahissantes.
Il insiste sur la nécessité d’une meilleure territorialisation de la stratégie, en impliquant davantage les régions et les acteurs locaux, et d’une évaluation régulière des progrès réalisés.

La stratégie doit désormais être déclinée au niveau territorial (COP régionales) et faire l’objet d’un suivi annuel devant le CNB jusqu’en 2030. Les prochains mois seront cruciaux pour évaluer si les recommandations du comité sont prises en compte et si les moyens alloués permettent de répondre aux enjeux.

lire aussi le communiqué de presse des associations 

Retour sur les journées d’échange et de formation autour de la protection volontaire d’espaces naturels privés

L’association SOS Loire vivante – ERN protège depuis 1989 avec succès, la Haute Vallée de la Loire entre le Mont Gerbier de Jonc et Le-Puy-en-Velay, 60 km de Gorges et Vallées, les plus sauvages de toute la Loire. Ses victoires citoyennes et militantes ont permis sa préservation et mais dans un contexte de déprise agricole et de souhait de transmission, une nouvelle approche complémentaire à la protection réglementaire doit être initiée pour assurer une protection sur le long terme.

En incluant les propriétaires dans la démarche, SOS Loire Vivante – ERN vise la « Protection collective de la Haute Vallée de la Loire Sauvage », un projet qui s’appuierai donc sur des engagements volontaires de chaque propriétaire foncier à l’échelle d’une vallée, de grands espaces, en utilisant notamment de dispositif des Obligations Réelle Environnementale (ORE) [1]’, l’outil « réserve naturelle volontaire » n’existant plus.

Afin de renforcer le partage d’expériences entre propriétaires sur d’autres bassins, SOS Loire Vivante -ERN avec une vingtaine de membre s’est rendu début juin dans la vallée de la Vis étudier le cas de la « réserve volontaire » de Lo Ranquas, un site de 250ha particulièrement intéressant du fait de sa superficie et de la présence de l’aigle royal. Au programme, visite de la réserve avec présentation des choix de gestion mis en place depuis 40 ans et table ronde avec SOS Loire Vivante-ERN, le président de Euronatur, l’association Horizons Séranne et les propriétaires du Ranquas, pointant les similitudes et différences entre la situation dans la Haute Vallée de la Loire et de la Vis autour des moyens permettant la pérennisation à très long terme de la gestion écologique des sites.

Il en ressort que les Obligations Réelle Environnementale (ORE) s’impose comme un outil clé pour la conservation des écosystèmes et la gestion durable des biens. Toutefois dans le cadre d’une gestion cohérente de grands espaces et/ou avec plusieurs propriétaires, les associations ont réfléchi à des outils complémentaires, notamment la possibilité de la création d’un Fonds de dotation. Ce Fonds serait un garant supplémentaire à la protection des espaces en offrant d’avantage d’options et d’accompagnement aux propriétaires comme les dons et legs, l’organisation de levée de fonds pour assurer la gestion des sites. Le Fonds pourrait aussi avoir un rôle dans la co-contractualisation des ORE et l’orientation vers des structures de gestion adéquates. A moyen terme, l’animation du réseau de propriétaires fonciers permettrait de faire adhérer de nouveaux propriétaires à un projet global et de territoire. Enfin le Fonds permettrait de mettre en valeur de grandes entités protégées collectivement et volontairement, que ce soit sur la Vis, la Haute Loire ou ailleurs.

Des discussions très prometteuses, à suivre naturellement :

Plus d’infos sur les deux territoires concernés par l’expérimentation :

Horizons Séranne | Rando Gîte « L’ Aire de la Séranne » – Accueil

Haute Vallée de la Loire – Un lieu à découvrir

[1] L’ORE est un dispositif foncier de protection de l’environnement, volontaire, qui présente la particularité d’être contractuel et mobilisable par chaque propriétaire foncier. Codifiée à l’article L. 132-3 du code de l’environnement et inscrite dans un contrat signé par acte notarié, elle engage le propriétaire d’un bien immobilier (y compris en cas de changement de propriétaire) de mettre en place une gestion et protection environnementale, pour une durée pouvant aller jusqu’à 99 ans.


Reserve naturelle du Ranquas ©Corinne Ronot – SOS Loire Vivante


Christian, propriétaire et fondateur de l’association Horizon Séranne, explique les outils de gestion et suivi mis en place ©Corinne Ronot – SOS Loire Vivante