Barrage de Vichy (Allier/France) : le Commissaire Enquêteur a rendu son avis !

Suite à l’enquête publique portant sur le projet de centrale hydroélectrique, porté par SHEMA, sur le barrage de Vichy (plus d’infos ici), Madame le Commissaire Enquêteur a rendu ses conclusions et émis un avis certes favorable mais assorti de réserves très contraignantes. Une partie des arguments formulés par notre collectif d’associations a été reprise.
>> Lire le rapport de conclusions du Commissaire Enquêteur

Effondrement du barrage de Sardoba (Ouzbékistan) : un an après, le secret règne…

PHOTO / Le réservoir le 8 mai 2020, cliché montrant le réservoir vidé et l’étendue des eaux de crue à la frontière entre l’Ouzbékistan et le Kazakhstan.
image par : Lauren Dauphin/NASA Earth Observatory]

Un an après l’effondrement du barrage de Sardoba, le secret règne : Tout ce que nous savons – les poissons-chats et les rongeurs non coupables !

Traduit de l’article rédigé par la coalition Rivers Without Boundaries

Une année s’est écoulée depuis le 1er mai 2020, lorsque sur le territoire de la région de Sirdaryo en Ouzbékistan, une rupture du barrage réservoir s’est produite, provoquant une inondation. Les bâtiments, les routes, les communications ont été détruits. Plus de 60 000 habitants ont été évacués en Ouzbékistan et un nombre similaire dans les districts inondés du Kazakhstan. Selon les données officielles, 6 personnes sont mortes pendant l’incident.

Le 30 avril, lors d’un briefing, le premier vice-ministre des situations d’urgence, le général de division Abdulla Kuldoshev, a cité plusieurs facteurs généraux qui ont conduit à l’effondrement du barrage de Sardoba en Ouzbékistan.

Selon le général, le ministère des ressources en eau n’a pas organisé la surveillance des travaux de planification, de conception et de construction à un niveau approprié. Par exemple, les règles d’exploitation du réservoir de Sardoba n’avaient pas été approuvées par les fonctionnaires responsables avant son remplissage. Ce processus violait grossièrement les exigences techniques et réglementaires.

Deuxièmement, la société de conception UzGip LLC, lors de la préparation de la documentation de la conception de travail pour le réservoir, a apporté des modifications arbitraires sans respecter les exigences établies par l’étude de faisabilité approuvée. La documentation de conception de travail ne tenait pas compte de la sécurité structurelle et sismique du barrage.

Troisièmement, l’organisation contractante Uzbekistan Railways JSC et d’autres sous-traitants ont permis que la densité des fondations et du corps du barrage, ainsi que l’épaisseur de la couche de filtre et de pierre de protection, soient inférieures aux paramètres de conception. (En d’autres termes, ils ont économisé sur les matériaux de construction et ont sauté des étapes importantes du processus de construction).

Pour avoir commis des erreurs et négligé des lacunes dans la conception, la construction et l’exploitation du barrage, 17 fonctionnaires et responsables des organismes de conception et de construction ont été traduits en justice. L’acte d’accusation à leur encontre a été transmis à la Cour suprême pour examen (toutefois, les procédures judiciaires du premier jour ont été déclarées « secret d’État »).

Selon le Général, maintenant, dans le cadre de l’affaire pénale, les actions d’investigation se poursuivent sur le détournement probable des fonds budgétaires alloués à la construction du réservoir. Le tribunal donnera bientôt une appréciation juridique des actions de tous les fonctionnaires impliqués dans l’affaire. Des informations supplémentaires seront alors fournies au public…..

Dans l’ensemble, cette communication n’a rien révélé de nouveau, par rapport à ce que le public et les experts savaient peu après l’accident. Bien que les tentatives maladroites d’imputer la responsabilité de l’effondrement du barrage aux conditions météorologiques, au climat et aux parasites fouisseurs (tels que les poissons-chats et les rongeurs) aient finalement été abandonnées, les ingénieurs et les gestionnaires ordinaires seront encore persécutés pour protéger des accusations les fonctionnaires de rang supérieur.

Les personnes mécontentes de la façon dont le gouvernement gère les indemnisations et la restauration ont été réduites au silence de diverses manières, selon « The Diplomat ». La liberté de la presse a été sérieusement limitée dans cette affaire après que plusieurs médias ont établi un lien entre une éventuelle corruption et une mauvaise gestion du chantier et le sénateur Sanginov, aujourd’hui à la tête de l’Uzbek Hydropower Company. Une enquête ultérieure menée par Bellingcat et RFE a permis de découvrir que des sociétés similaires, prétendument liées à Sanginov, sont également responsables de la construction d’un grand réservoir de haute montagne près de la nouvelle résidence présidentielle, dans une zone naturelle strictement protégée depuis l’époque soviétique et désormais utilisée pour la chasse au trophée. La société Topalang Water Construction Co., détenue majoritairement par un fils du sénateur Sanginov, était probablement l’entrepreneur général de ce nouveau réservoir secret, qui ne figure pas dans les livres du ministère de l’Eau. La construction est devenue connue une fois que les villages en aval ont connu des pénuries d’eau, puisque toute la rivière Shovvozsoy s’est asséchée en raison du remplissage du réservoir depuis 2018.

Malheureusement, la promesse des dirigeants ouzbeks d’enquêter sur la catastrophe du barrage de Sardoba et de veiller à ce que les responsables soient punis et que le système d’ingénierie hydraulique corrompu soit rectifié n’a pas été tenue jusqu’à présent et les espoirs à cet égard s’amenuisent.

Webinaire Vichy (France) du 22 mars : les interventions sont en ligne !

Retrouvez tous les contenus et les interventions de notre webinaire* du 22 mars  intitulé
« Barrage de Vichy : une centrale hydroélectrique de plus sur une rivière à grands migrateurs ? Bon ou mauvais projet? »

>> Voir les interventions du 22 mars

> Plus d’infos sur le projet de Vichy, et la position et les autres actions des associations du collectif

 

*Webinaire organisé par le collectif d’associations: l’Association Saumon Sauvage, l’Association Protection du Saumon, Allier Sauvage, la FRANE, FNE Allier, SOS Loire Vivante-ERN, l’Association des Pêcheurs Professionnels en Eau Douce de Loire-Atlantique, l’Association Agréée des
Pêcheurs Professionnels en eau douce du Bassin Loire-Bretagne, la Fédération de Pêche de Haute-Loire

Débat le 22/03/21 : Barrage de Vichy : une centrale hydroélectrique de plus sur une rivière à grands migrateurs ?

SHEMA (Filiale d’EDF) projette l’installation et l’exploitation d’une centrale hydroélectrique sur l’Allier en rive gauche du pont-barrage de Vichy. Le projet, encore peu connu des citoyens, est sensible car il va impacter la Loire et Allier, grand axe de migration du Saumon dont l’enjeu de protection est de niveau européen !
Pour vous faire un avis sur ce projet, SOS Loire Vivante-ERN, l’Association Saumon Sauvage, l’association Protection du Saumon, Allier Sauvage, la FRANE et d’autres partenaires vous proposent :
un webinaire-débat
le 22 mars prochain
16h à 18h.

Inscriptions ouvertes
>>Plus d’infos en cliquant ici

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Hydroélectricité en Europe : Transformer – ne pas développer (Rapport du WWF Europe)

Hydroélectricité en Europe ; Transformer – ne pas développer

Les rivières européennes sont les plus fragmentées au monde, ce qui contribue au déclin rapide de la biodiversité en eau douce.
En conséquence, il est urgent de transformer radicalement le secteur de l’hydroélectricité pour réduire son impact environnemental.
Plusieurs mesures peuvent être prises à cet effet : la première consiste à arrêter la construction de nouvelles centrales hydroélectriques qui aggravent la fragmentation des rivières et entraînent la perte d’habitats et d’espèces précieuses.

La deuxième étape consiste à réduire l’impact environnemental des centrales existantes par la remise en état de l’environnement des centrales. Des flux écologiques à l’acquisition de connaissances sur les schémas de migration des poissons, les centrales hydroélectriques peuvent être adaptées et gérées d’une manière plus respectueuse de la nature, comme l’illustre une étude de cas sur l’Allier dans la vallée de la Loire, en France.

La troisième étape est la restauration des fonctions naturelles des rivières, en particulier la continuité et les habitats. L’étude de cas sur la construction d’un canal de reproduction à côté de la centrale hydroélectrique d’Imatra en Finlande, illustre les mesures de restauration active qui devraient être prises pour compléter les mesures d’atténuation à la centrale elle-même.

Le rapport du WWF est disponible sous le lien https://www.wwf.eu/what_we_do/water/?uNewsID=2329866 

 

 

Plus d’1 million d’obstacles fragmentent les rivières d’Europe !

Dans le cadre du projet Amber, un atlas européen des barrages et autres obstacles a été publié cette année. Il aura fallu 4 ans de travail de recensement, sur 2700 km de cours d’eau pour mener à bien ce projet, qui est complété au fil du temps (voir notre news du 06 juillet dernier). A ce jour, le chiffre actualisé est sidérant !  Plus de 1 million d’obstacles empêchent la libre course de nos rivières et par conséquent toute la vie qu’elles abritent…

Une première étude tirée de cette base de données a été publiée le 16/12/20 dans la revue Nature (article à lire ici ), signée par 20 chercheurs avec pour principale autrice Barbara Belletti, spécialiste en géomorphologie au CNRS et à l’université de Lyon.

 >> Découvrir l’Atlas en ligne (site en Anglais)

Infografie

Mondialement plus de 500 barrages prévus à l’intérieur de zones protégées : Étude

Plus de 500 barrages prévus à l’intérieur de zones protégées : Étude (source Mongabay)

par Liz Kimbrough le 5 août 2020

Selon une nouvelle étude, plus de 500 barrages sont soit en cours de construction soit prévus dans des zones protégées au cours des deux prochaines décennies.
L’étude a révélé que plus de 1 200 grands barrages existent déjà dans des zones protégées.
Les auteurs encouragent vivement les gouvernements à éviter de construire des barrages dans ou à proximité des zones protégées et à se tourner plutôt vers les énergies renouvelables telles que l’éolien et le solaire.
Les chercheurs expriment leurs inquiétudes quant au recul actuel de la protection de l’environnement, en particulier dans le contexte de la pandémie COVID-19.
Des centaines de barrages sont prévus dans les zones protégées du monde entier, une perspective qui menace les personnes, les plantes et les animaux qui dépendent des eaux vitales des rivières à débit libre.

Selon une analyse mondiale, la première du genre, publiée dans la revue Conservation Letters, 509 barrages, soit 14 % du total actuellement en construction ou prévus pour les deux prochaines décennies, devraient être construits dans des zones protégées.

« Le nombre de barrages prévus dans les zones protégées est alarmant », a déclaré Michele Thieme, auteur principal de l’étude et responsable scientifique de l’eau douce au WWF. « Les rivières sont l’élément vital des écosystèmes. Toute politique qui vise à conserver la nature doit donner la priorité à la libre circulation des rivières ».

Les chercheurs ont superposé les données sur les barrages prévus de la base de données Global Dam Watch sur les cartes de la base de données mondiale sur les zones protégées pour obtenir le chiffre. L’équipe a également identifié 1 249 grands barrages déjà en place dans des zones protégées existantes en utilisant la base de données mondiale sur les réservoirs et les barrages (GRanD).

Dans le monde entier, les rivières ne sont plus ce qu’elles étaient. Une étude de 2019 a révélé que les deux tiers des plus longs fleuves du monde ne coulent plus librement. Ces longs fleuves (plus de 1 000 kilomètres de long) sont bloqués par des barrages et des infrastructures. Cette fragmentation bloque l’écoulement de l’eau et des sédiments porteurs de nutriments vers les habitats en aval, altérant les écosystèmes et entravant la migration et la reproduction des poissons et autres espèces d’eau douce

lire l’article complet (site Mongabay) en anglais

Webinaire Dam Removal Europe / Gestionnaires : enregistrement disponible

Vous avez manqué le Webinaire DRE du 1er juillet “Dam Removal Europe Practitionners » . Retrouver l’enregistrement complet du webinaire sur You tube :

 

A cette occasion les participants ont pu voir en direct les travaux d’arasement du barrage hydroélectrique de Marieberg en Suède et poser leurs questions à l’équipe du projet.

Centrale hydroelectrique de Marieberg , Sweden

Ce webinaire s’adressait particulièrement aux gestionnaire et a permis de répondre à divers questions pratiques : Quelles sont les meilleures méthodes pour supprimer un barrage ? | Quelles sont les difficultés techniques rencontrées lors de la suppression d’un barrage dans une zone protégée ? | Que faire si le barrage a une grande valeur de patrimoine culturel ? Cela a-t-il une incidence sur la façon dont vous l’éliminez ou sur la quantité d’ouvrages que vous pouvez éliminer ? | Que dois-je prendre en considération si des espèces exotiques vivent dans la rivière de part et d’autre du barrage ? Percer un barrage peut sembler facile – mais que prendre en considération ?

Avec des actualités et des présentations des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l’Espagne et de la Suède.

Plus d’infos sur Dam Removal Europe

Webinaire AMBER le 29 juin : s’inscrire

Le 29 juin de 10h00 à 13h40, aura lieu le webinaire final d’AMBER (Adaptive Management of Barriers in European Rivers) sur la plateforme Zoom. Plus de 800 participants sont confirmés à ce jour. Le projet AMBER dévoilera la première carte européenne des barrières fluviales et ce que cela signifie pour l’état de nos rivières.

Ce webinaire comprendra des présentations des projets AMBER et FIThydro avec 12 intervenants de toute l’Europe qui discuteront de la fragmentation des rivières et des meilleurs moyens de gérer et d’atténuer les impacts des ouvrages. Le programme s’articule autour de discussions facilitées sur trois sujets urgents : 1) la nécessité de reconnecter les rivières ; 2) les innovations, les outils et les solutions disponibles pour une meilleure gestion des barrières et 3) les applications, un cadre pour reconnecter les rivières européennes.

programme complet

s’inscrire en ligne pour participer
plus d’infos sur AMBER

Jusqu’où ira l’équipement hydroélectrique des seuils sur le bassin Loire – Allier ?

Le bassin de la Loire-Allier, est l’un des deniers grand axe de migration du saumon sauvage Atlantique. Les associations se mobilisent depuis plus de 30 ans pour la protection et la restauration de la continuité écologique sur cet axe.  Plusieurs succès ont été obtenus. De grands barrages ont été effacés (ex : Maison-Rouge, Saint-Etienne-de-vigan), le barrage de Poutès est en cours de restructuration complète (effacement partiel) pour réduire ses impacts sur la montaison et la dévalaison. Le saumon sauvage Atlantique a pu être sauvé in extremis sur cet axe. plus d’infos

Malgré ces victoires et l’enjeu biodiversité fort sur le bassin, au moins six projets connus de centrales hydroélectriques sont prévus sur des seuils et barrages existants, la plupart sans usages véritables (voir carte).

Certains projets aggraveraient la continuité écologique car empêchant l’effacement de l’ouvrage. Le constat est indéniable, le développement des énergies renouvelables est entré en concurrence avec la biodiversité. Et la vision bassin qui s’en occupe dans ces projets? 

Pour faire le point sur la situation, éviter certains aménagement, réduire les impacts, compenser en dernier recours, SOS Loire Vivante – ERN France et plusieurs associations du bassins vont mener dans les prochains mois une série de Webinaire et débats qui espérons pourra aboutir à une vision stratégique pour le bassin conservant les intérêts de la biodiversité et du fleuve. RDV à venir, consultez la page webinaires.

Faites nous remontez les nouveaux projets d’aménagement hydroélectrique dont vous avez connaissance  !!