Barrage de Poutès sur l’Allier : Déconstruction en cours !

Souvenez-vous, fin aout 2019 les vannes du barrages de Poutès avaient été retirées. Cette année le programme des travaux devient encore plus intéressant ! Le chantier s’est réinstallé fin mai et depuis le 1er juillet on peut voir les machines attaquer le génie civile du barrage !!

Arasement du seuil en rive droite – juillet 2020 © EDF

Cette année, les trois seuils et les deux piles vont être arasés, la passerelle supprimée. Une échancrure en rive gauche sera créée et permettra, la circulation de l’eau, des poissons et des sédiments sans entraves jusqu’à l’été 2021 !! Les dispositifs de dévalaison et de montaison vont commencer à être modifiés pour correspondre aux nouvelles côtes et normes du barrage (creusement sous l’ascenseur notamment).

Tous les détails des travaux 2020

Déjà l’Allier a retrouvé son profil naturel, en témoigne la photo prise dans l’ancienne retenue suite à la vidange.


Amont de la retenue de Poutès, 11 juin 2020, l’Allier retrouve son caractère naturel © SOS Loire Vivante /

Le 12 juin, une crue importante est survenue sur l’Allier (400m3/s à Poutès  contre 16m 3/s pour le module), elle a franchit le barrage sans contrainte. Le systèmes d’alerte du réseau Cristal, a été efficace. Le chantier a été de suspendu et la plateforme créée au pied du barrage de Poutès pour travailler au pied du barrage a pu être évacuée à temps sans incidence pour le matériel ou les hommes !

La crue du 12 juin passe le barrage de Poutès sans contrainte © EDF

Plus d’info sur le projet sur la page dédiée

La législation européenne sur l’eau ne sera pas modifiée, confirme la Commission européenne

C’est un jour historique pour les rivières, les lacs et les zones humides d’Europe, la Commission européenne a annoncé le 22 juin que la législation de l’UE sur l’eau – la directive-cadre sur l’eau – ne sera pas modifiée. Nous nous réjouissons de cette excellente nouvelle après plus de deux années d’évaluation approfondie.

C’est dans une déclaration au POLITICO, que le commissaire européen à l’environnement, aux océans et à la pêche, Virginijus Sinkevičius, a confirmé la nécessité de se concentrer sur le soutien à la mise en œuvre et à l’application de la directive « sans la modifier ». Le message de la Commission est clair : la DCE est un élément essentiel de la législation environnementale de l’UE et est là pour rester sous sa forme actuelle.

La Commission européenne doit maintenant travailler avec tous les acteurs concernés pour accélérer la mise en œuvre et faire en sorte que les objectifs de la DCE soient atteints au plus tard en 2027. Les lacunes dans la mise en œuvre de cette loi, mises en évidences par l’évaluation, devront être comblées tout en mettant en place le « Green Deal » européen ».

Ci-dessous le communiqué de presse de la coalition Living Rivers Europe (traduit depuis la version anglaise)

En ce jour historique pour les rivières, les lacs et les zones humides d’Europe, la Commission européenne a annoncé que la solide législation de l’UE sur l’eau – la directive-cadre sur l’eau – ne sera pas modifiée.

Dans une déclaration au POLITICO, le commissaire européen à l’environnement, aux océans et à la pêche, Virginijus Sinkevičius, a confirmé la nécessité de se concentrer sur le soutien à la mise en œuvre et à l’application de la directive « sans la modifier ».

Le message de la Commission est clair : la DCE est un élément essentiel de la législation environnementale de l’UE et est là pour rester sous sa forme actuelle.

La décision intervient six mois après que la loi ait été jugée « adaptée à son objectif », à l’issue d’une évaluation approfondie de deux ans. Au cours de ce processus, plus de 375 000 citoyens ont demandé que la loi soit maintenue dans sa forme actuelle et mieux appliquée par leurs gouvernements.

La décision de la Commission est saluée par le WWF, le BEE, la European Anglers Alliance, le Réseau européen des rivières et Wetlands International, qui forment ensemble la coalition Living Rivers Europe et ont mené la campagne #ProtectWater pour sauvegarder la DCE.

La DCE est l’un des textes législatifs environnementaux les plus ambitieux et les plus complets de l’UE. Elle fixe l’objectif d’avoir 100 % des écosystèmes d’eau douce de l’UE en bonne santé d’ici 2027 au plus tard [1], contre seulement 40 % actuellement [2]. L’UE doit atteindre cet objectif afin de préserver ses ressources en eau et de garantir que l’Europe puisse s’adapter au changement climatique. Mais la mise en œuvre de la législation par les États membres a été faible et la volonté politique de la faire appliquer dans la pratique est faible. De nombreuses pressions ont également été exercées pour affaiblir la législation, notamment par les groupes de pression de l’industrie. 

Ester Asin, directrice du bureau de la politique européenne du WWF, a déclaré

« Une bonne législation n’est pas quelque chose qu’on peut trafiquer. L’UE a besoin de la directive-cadre sur l’eau pour sauvegarder son approvisionnement en eau, arrêter et inverser la perte de biodiversité et lutter contre le changement climatique. Nous félicitons la Commission de s’en tenir à des preuves solides, de prendre en compte l’avis des citoyens européens et de donner suite aux ambitions du « Green Deal » européen et de la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité. Mais à l’approche de 2027, une meilleure mise en œuvre doit commencer dès maintenant. Nous sommes impatients de travailler avec la Commission pour faire en sorte que la loi ne fonctionne pas seulement sur le papier, mais aussi dans la pratique, afin de redonner enfin vie à nos rivières ».

Avec cette annonce, il est clair qu’il ne peut y avoir d’autres retards de la part des États membres. La Commission européenne doit maintenant travailler avec tous les acteurs concernés pour accélérer la mise en œuvre et faire en sorte que les objectifs de la DCE soient atteints au plus tard en 2027. Les États membres devront mettre tout en œuvre pour le prochain cycle des plans de gestion des bassins hydrographiques (RBMP).

Depuis le lancement du bilan de santé, la DCE a reçu le soutien public de centaines de milliers de citoyens et de scientifiques de l’UE. Le rôle essentiel de la DCE pour enrayer le déclin de la biodiversité en eau douce a été souligné dans une lettre de près de 6 000 scientifiques, envoyée à la Commission à la fin de l’année dernière. La DCE bénéficie également du soutien public d’un groupe d’entreprises, qui ont demandé à la Commission et aux États membres de l’UE de préserver cette loi révolutionnaire dans sa forme actuelle.

Roberto Epple, président de ERN France, a déclaré :

C’est une belle victoire après deux années d’évaluation de la directive, un succès de la campagne #protectwater menée par la coalition Living Rivers Europe dont ERN fait partie, et soutenue par des milliers de citoyens et centaines d’ONGs. La France d’ailleurs ne s’y était pas trompée en demandant au mois de mars 2020 que la Directive ne soit pas modifiée. Cette étape franchie, il faut désormais se concentrer sur l’accélération des efforts de restauration et de protection de nos écosystèmes d’eau douce. Le contexte actuel, crise covid19, sécheresses  à répétition, etc. mais aussi le green deal européen, la stratégie biodiversité de l’UE ne nous laisse plus le choix, tous les acteurs, y compris industriels doivent répondre présent et être à la hauteur des défis à relever pour faire de la protection de l’eau une réalité.

Sergiy Moroz, responsable politique pour l’eau et la biodiversité au BEE, a déclaré :

« La crise des coronavirus a mis en évidence l’importance d’écosystèmes sains comme assurance contre les pandémies, en plus des innombrables autres avantages que procurent des environnements aquatiques sains et résistants. En donnant le feu vert final à la législation révolutionnaire de l’UE sur l’eau, la Commission européenne et les États membres peuvent maintenant se mettre au travail : Faire en sorte que nos rivières, nos lacs et nos nappes phréatiques soient en bonne santé écologique d’ici 2027 au plus tard. Les lacunes dans la mise en œuvre de cette loi, mises en évidence lors de l’évaluation, devront être comblées tout en mettant en place le « Green Deal » européen ».

Steven Weiss, professeur associé à l’Institut de zoologie de l’Université Karl-Franzens de Graz et signataire de la lettre des scientifiques, a déclaré

« En tant que l’un des quelque 6 000 scientifiques qui ont signé une lettre de soutien à la directive-cadre sur l’eau, je suis ravi de voir que la Commission européenne a pris en compte l’avis de la communauté scientifique. Les espèces d’eau douce sont actuellement les plus vulnérables en Europe. La mise en œuvre intégrale de la directive-cadre sur l’eau est essentielle pour inverser cette tendance et pour protéger la diversité de la vie et des processus que les écosystèmes d’eau douce soutiennent ».

Contact:
Sophie Bauer
Communications Officer (Freshwater)
WWF European Policy Office
sbauer@wwf.eu 
+32 471 05 25 11

Références:

[1]L’échéance initiale pour atteindre cet objectif final était 2015, et elle a été manquée de peu. Avec 60 % des eaux de l’UE qui ne sont toujours pas saines, la Commission européenne et les États membres doivent tout mettre en œuvre pour stimuler la mise en œuvre et respecter l’échéance finale de 2027.

[2] Les dernières données de l’Agence européenne pour l’environnement montrent que 60 % des eaux douces de l’UE ne sont actuellement pas saines et ne répondent pas aux normes de la DCE (AEE, European waters — Assessment of status and pressures 2018)

Notes à l’éditeur :

La Commission européenne fait face aux pressions exercées pour affaiblir la législation européenne sur l’eau :

  • Depuis le lancement de l’évaluation de la Commission européenne, la directive-cadre sur l’eau a subi d’importantes pressions de la part des groupes de pression des entreprises, qui ont fait pression pour un affaiblissement de la législation. Nombre de ces groupes représentent des secteurs qui exercent une pression énorme sur les écosystèmes d’eau douce, notamment l’industrie hydroélectrique et l’agriculture industrielle.
  •  En mars de cette année, l’organisation de lobbying BusinessEurope a tenté d’influencer un échange de vues sur le suivi de l’évaluation de la directive qui a eu lieu au Conseil « Environnement », en demandant des exigences moins strictes en matière de protection de l’eau. Une majorité d’États membres ont exprimé leur soutien aux conclusions de la vérification de la conformité de la directive-cadre sur l’eau avant et le jour de cette réunion. Plusieurs – dont la France, l’Autriche, le Danemark et la Grèce – ont déclaré que la DCE doit être maintenue dans sa forme actuelle.

Ce dont nous avons besoin maintenant :

La Commission européenne doit maintenant travailler avec les États membres et tous les acteurs concernés pour accélérer la mise en œuvre et veiller à ce que les objectifs de la DCE soient atteints au plus tard en 2027. Concrètement, nous allons chercher à combler les lacunes suivantes en matière de mise en œuvre :

Sur la suppression des barrages :

  • Dans le passé, les plans de gestion des bassins hydrographiques (RBMP) des États membres ont manqué l’occasion d’améliorer la santé des rivières en s’attaquant aux pressions hydromorphologiques (modifications de la forme physique et/ou du débit d’une masse d’eau), notamment par la suppression de barrages. La suppression des barrages présente des avantages économiques importants, en termes de création d’emplois, et est rentable par rapport aux coûts d’entretien de barrages obsolètes, et accroît la résistance aux phénomènes météorologiques extrêmes.
  • Si la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité comporte l’engagement concret de restaurer 25 000 km de cours d’eau à débit libre (y compris par la suppression de barrages), ni cette stratégie ni le plan de relance ne précisent comment la Commission soutiendra financièrement cet objectif. Un financement spécifique est nécessaire pour concrétiser cet engagement, et l’initiative sur le capital naturel et l’économie circulaire proposée dans le cadre du plan de relance pourrait en être l’occasion. Libérer de l’argent pour cette initiative est une solution gagnante pour tous, car elle contribue à atteindre les objectifs de la stratégie en faveur de la biodiversité et ceux de la directive-cadre sur l’eau.

Sur la sécheresse :

  • Les stratégies de gestion de la sécheresse doivent être élaborées dans le cadre des plans de gestion des bassins hydrographiques des États membres et en tant que réponse préventive au changement climatique, et non pas uniquement en tant que réponse d’urgence lorsque les sécheresses ont déjà frappé. La gestion de l’eau n’est pas une question isolée et doit être abordée de manière globale, comme l’exige la DCE.

Sur le financement :

  • Le rapport de la Commission européenne sur la mise en œuvre de la DCE et les conclusions du bilan de santé ont souligné que le manque de financement était un obstacle important à la mise en œuvre de la loi. Si les États membres mettaient pleinement en œuvre le recouvrement des coûts dans le cadre de la DCE, ils ne se priveraient pas d’une source de revenus. En outre, ils veilleraient à ce que les coûts de la mise en œuvre des mesures ne soient pas uniquement supportés par les consommateurs, tout en encourageant les bonnes pratiques.

En ce qui concerne l’hydroélectricité :

  • La pression exercée par les barrages hydroélectriques sur les rivières européennes est immense, avec plus de 20 000 centrales existantes et plus de 8 000 autres en projet. Les coûts de l’énergie solaire et éolienne étant en chute libre, l’UE doit investir dans ces options renouvelables plutôt que de donner le feu vert à un plus grand nombre de centrales hydroélectriques, et investir dans la rénovation des centrales hydroélectriques existantes.

Webinaire AMBER le 29 juin : s’inscrire

Le 29 juin de 10h00 à 13h40, aura lieu le webinaire final d’AMBER (Adaptive Management of Barriers in European Rivers) sur la plateforme Zoom. Plus de 800 participants sont confirmés à ce jour. Le projet AMBER dévoilera la première carte européenne des barrières fluviales et ce que cela signifie pour l’état de nos rivières.

Ce webinaire comprendra des présentations des projets AMBER et FIThydro avec 12 intervenants de toute l’Europe qui discuteront de la fragmentation des rivières et des meilleurs moyens de gérer et d’atténuer les impacts des ouvrages. Le programme s’articule autour de discussions facilitées sur trois sujets urgents : 1) la nécessité de reconnecter les rivières ; 2) les innovations, les outils et les solutions disponibles pour une meilleure gestion des barrières et 3) les applications, un cadre pour reconnecter les rivières européennes.

programme complet

s’inscrire en ligne pour participer
plus d’infos sur AMBER

Connaissez-vous la plateforme de financement participatif pour l’effacement des barrages ?

Dam Removal Europe et le WWF Netherlands lançaient il y a deux ans à peine, une plateforme de financement participatif pour l’effacement des barrages en Europe.
Et oui, tous les pays d’Europe ne bénéficient pas d’aides d’Agences de l’Eau comme en France !!

Ainsi depuis 2018, sept projets sur le Danube, en Lithuanie, au Royaume-Uni, ont pu aboutir grâce à cette collecte de fonds.

Les possibilités pour déposer un projet (voir conditions) et participer financièrement se poursuivent.
La campagne actuelle se déroule en Ukraine pour trois barrages dans les Carpates. 40% de l’objectif a été atteint (sur les 31 000€)!  Participez à la collecte de fonds. Plus d’infos sur le projet et donner  : https://crowdfunding.wnf.nl/project/three-dams-in-ukraine.

Jusqu’où ira l’équipement hydroélectrique des seuils sur le bassin Loire – Allier ?

Le bassin de la Loire-Allier, est l’un des deniers grand axe de migration du saumon sauvage Atlantique. Les associations se mobilisent depuis plus de 30 ans pour la protection et la restauration de la continuité écologique sur cet axe.  Plusieurs succès ont été obtenus. De grands barrages ont été effacés (ex : Maison-Rouge, Saint-Etienne-de-vigan), le barrage de Poutès est en cours de restructuration complète (effacement partiel) pour réduire ses impacts sur la montaison et la dévalaison. Le saumon sauvage Atlantique a pu être sauvé in extremis sur cet axe. plus d’infos

Malgré ces victoires et l’enjeu biodiversité fort sur le bassin, au moins six projets connus de centrales hydroélectriques sont prévus sur des seuils et barrages existants, la plupart sans usages véritables (voir carte).

Certains projets aggraveraient la continuité écologique car empêchant l’effacement de l’ouvrage. Le constat est indéniable, le développement des énergies renouvelables est entré en concurrence avec la biodiversité. Et la vision bassin qui s’en occupe dans ces projets? 

Pour faire le point sur la situation, éviter certains aménagement, réduire les impacts, compenser en dernier recours, SOS Loire Vivante – ERN France et plusieurs associations du bassins vont mener dans les prochains mois une série de Webinaire et débats qui espérons pourra aboutir à une vision stratégique pour le bassin conservant les intérêts de la biodiversité et du fleuve. RDV à venir, consultez la page webinaires.

Faites nous remontez les nouveaux projets d’aménagement hydroélectrique dont vous avez connaissance  !!

 

21 Juillet 2020 : 1000ème jour du processus de révision de la DCE ! Il est temps pour la Commission Européenne de conclure ce débat !

AGISSEZ MAINTENANT !!

Le 21 juillet marquera le millième jours depuis le lancement de l’examen indépendant de notre législation européenne sur l’eau (Directive Cadre Eau).

Dès à présent et jusque début juillet, les citoyens européens, via la campagne “Protectwater”, sont appelés à se mobiliser une nouvelle fois auprès de la Commission pour la faire stopper un débat sans fin sur d’éventuelles modifications qui risqueraient d’affaiblir cette loi unique.
Ecrivez personnellement, via un formulaire à la Commission Européenne pour lui exprimer avec vos propres mots cette incompréhension et le besoin urgent de statuer pour protéger nos fleuves et rivières d’Europe. Le formulaire vous permet d’envoyer un message depuis votre propre boîte mail directement à Virginijus Sinkevičius, commissaire européen chargé de l’environnement, des océans et de la pêche, et à Frans Timmermans, vice-président exécutif.

Nous avons déjà montré que les citoyens savaient se mobiliser en nombre (375 386 pour être précis ! avec la consultation publique), écrivez aujourd’hui un message personnel et authentique, qu’il s’agisse d’une histoire concernant votre rivière, ou les raisons qui vous ont poussé à participer à  la consultation publique, etc.

 plus d’infos et de l’inspiration ici

Sélune : les travaux sur le barrage de Vezins se terminent !

Depuis le mois de mars, et compte-tenu de la crise sanitaire, le chantier d’effacement de Vezins mené par la DDTM 50 est à l’arrêt. Seule la pile centrale et les fondations subsistent aujourd’hui. Avec du retard, les travaux vont reprendre jusqu’en septembre pour qu’enfin la Sélune retrouve son lit. Sur le barrage de la Roche-qui-boit à l’aval,  le seul restant à ce jour, EDF maître d’œuvre du chantier va lancer les travaux de gestion des sédiments au mois de juin 2020. La vidange définitive du plan d’eau est prévue en avril 2021 et la déconstruction du barrage fin 2021-début 2022.

>> Plus d’infos sur nos pages dédiées

L’Europe dévoile sa stratégie Biodiversité pour 2030 : En 2030, les 27 devront avoir libéré 25.000 km de cours d’eau !

Mercredi 20 mai, Frans Timmermans, vice-président exécutif chargé du pacte vert et le commissaire à l’environnement, Virginijus Sinkevicius, ont dévoilé la Stratégie Biodiversité pour 2030. Liés au Pacte vert (ou Green Deal), cette stratégie vise à enrayer l’appauvrissement de la biodiversité terrestre, lacustre et marine.

Dans ce cadre des annonces fortes concernent les rivières et la restauration de la continuité écologique. En 2021, les Etats membres devront répertorier les obstacles à la libre circulation des rivières et à la restauration des plaines inondables. En 2030, les 27 devront avoir libéré 25.000 km de cours d’eau. Le travail des ONGs, et de la coalition Dam Removal Europe, pour aboutir à ces annonces a été efficace.

Avec la Directive Cadre Eau (qui, nous l’espérons, sera maintenue aussi ambitieuse par la Commission Européenne malgré les pressions – voir notre page Living Rivers Europe pour plus d’infos) et maintenant la Stratégie Biodiversité et le Green Deal, tout est là : les objectifs, les politiques publiques et les outils. Alors au boulot !

Lien vers la communication officielle de la commission européenne

23 grandes entreprises signent une déclaration commune de soutien à la DCE

23 entreprises prennent position en faveur de la législation européenne sur l’eau et appellent l’UE à la faire respecter ! Fantastique !
Nous espérons que la Commission Européenne gardera cela à l’esprit lorsqu’elle finalisera sa #BiodiversityStrategy.
Le site Euractiv publie l’annonce de la déclaration faite ce matin. La déclaration singées des entreprises est disponible sur le site de Coca-Cola.
« DON’T WATER DOWN THE RULES (Lire l’article complet sur euractiv.com)

« Why Europe’s rules on protecting our water are working – and why we should stick with them.

There has never been a greater need for us to protect and restore our freshwater resources in Europe. […] Coca-Cola, as the world’s largest beverage producer, recognizes the need to protect freshwater resources for people, nature and business. It’s why effective water management is one of our key business priorities. […]. That’s why Coca-Cola and two of its biggest bottling partners in Europe (Coca-Cola European Partners and Coca-Cola Hellenic), along with 20 other companies who have signed a joint business statement stand with the 375,000 European citizens who have urged the European Commission – and governments across the EU – to maintain the EU’s Water Framework Directive in its current form. We want to see this Directive kept intact and fully implemented and enforced, as called for by numerous environmental groups through the #ProtectWater campaign. This EU wide law is vital.  It sets a much-needed deadline for us to protect and restore Europe’s freshwater ecosystems by 2027. […] In fact, other countries outside of Europe, including India and China, have been so inspired by the governance model provided by this Directive, they have adopted similar principles when drafting their own legislation. To maintain its credibility globally, the EU cannot and must not change the current legal requirements of the Water Framework Directive.  The rules are working and we should stick with them.

Hommage à Edith Wenger, grande dame des fleuves vivants

Hommage à Edith Wenger, grande dame des fleuves vivants.
Date : 16 mars 2020

Il y a quelques semaines a disparu Edith Wenger, une des pionnières de l’écologie des fleuves
en Europe et dans notre pays. Edith Wenger a longtemps travaillé au WWF Allemagne, au sein de l’équipe scientifique de l’Institut des Plaines Alluviales, basé à Rastatt. Avec l’Institut, elle avait entre autres rédigé dans les années 80 divers livrets sur l’écologie et la gestion des fleuves, dont, pour le compte du Conseil de l’Europe un texte sur la Loire et l’Allier. L’ouvrage a permis à plus d’un citoyen de comprendre que notre rapport aux écosystèmes fluviaux devait évoluer, après des siècles d’endiguements, de rectifications, de constructions de grands ouvrages. Et donc de montrer que les projets d’aménagement de la Loire prévus à l’époque par un syndicat d’élus, l’Epala, Etablissement Public d’Aménagement de la Loire et de ses Affluents, devaient être abandonnés. Dans les années 80, dans un pays comme la France, plutôt raide sur les questions écologiques, un tel positionnement était iconoclaste. Et courageux.
Il est important de revenir sur cette histoire. Important de rendre hommage au travail de cette
grande dame de la protection et de la restauration des fleuves. Sans elle, sans les citoyens,
scientifiques, entrepreneurs, fonctionnaires, chercheurs et rares élus qui ont pris avec elle, grâce à elle le risque de critiquer une culture dominante de l’artificialisation de la nature, notre regard collectif sur la nécessité de restaurer et protéger les fleuves n’aurait peut-être pas changé. Et sans elle, le mouvement Loire Vivante n’aurait pas réussi à inverser le cours de l’histoire de l’aménagement de la Loire, histoire qui conduisait inexorablement au bétonnage du « dernier fleuve sauvage d’Europe ».

Edith Wenger a contribué à créer en ce temps-là, avec le soutien de divers scientifiques, pêcheurs, naturalistes regroupés dans diverses ONG, le WWF, FNE, Amis de la Terre, Robin des Bois une opposition crédible au programme de grands barrages qui menaçait la Loire.

Edith et l’Institut des Plaines Alluviales ont apporté, avec d’autres scientifiques, les premiers
éléments qui ont permis de comprendre que continuer à construire ces grands ouvrages était plus porteur de périls que de promesses. Barrer la Loire irait à contre-courant de décennies de recherches montrant que la simplification des fleuves, leur régularisation, leur artificialisation entrainait, outre l’illusion dangereuse de maîtriser la nature, une série de conséquences négatives, coûteuses pour nos sociétés.

Edith Wenger a contribué à faire comprendre qu’aménager les cours d’eau avec la seule règle de l’ingénieur et l’illusion de maîtrise pouvait aggraver le risque naturel d’inondations, altérer la qualité de l’eau en plus d’appauvrir fortement la biodiversité, avec par exemple le risque de disparition du saumon et des poissons migrateurs, incapables de franchir des murailles de béton.

Sur la Loire, Edith Wenger s’était particulièrement investie dans le secteur du Bec d’Allier, vers Nevers aidée localement par une autre grande dame, Mme Voiret afin de s’opposer à la création d’un grand barrage écréteur, celui du Veurdre. Elle avait organisé au Bec d’Allier, en 1988, la visite du Prince Philip, président du WWF International qui a lancé le cri de ralliement de Loire Vivante « Vive la Loire sauvage ». Edith a aussi travaillé avec l’AuenInstitut sur le Mississipi, le Pantanal, le Danube afin de porter inlassablement cette parole si neuve et dérangeante à l’époque de l’intérêt de changer de regards sur les fleuves, formidables hydro-systèmes pour qui sait voir.

Pour les fleuves, des personnes comme Edith Wenger ont permis de tracer le chemin pour la transition en cours . Il ne faut pas l’oublier. Et lui exprimer notre gratitude, nos remerciements.

Loire Vivante, SOS Loire Vivante, ERN