Effacement du barrage de Saint-Etienne-du-Vigan

Rivière Allier (bassin de la Loire), Haute-Loire, France, 1998

Contexte

La construction du barrage de St-Etienne du Vigan par un particulier avait été autorisée en 1895 en vue de l’éclairage de la ville de Langogne (Lozère). Haut d’environ 12 mètres de haut, sans dispositif de franchissement pour les poissons migrateurs, le barrage avait stérilisé 30 hectares d’excellentes frayères à saumons du Haut-Allier. A l’époque, les populations rurales avaient vigoureusement protesté, la pêche leur fournissant un complément de revenu appréciable. En effet, avant que cet ouvrage ne soit construit, les villages voisins exportaient environ 10 tonnes de saumon par an vers le sud de la France, un apport considérable pour l’économie locale.

La ville de Langogne a reconstruit le barrage en béton, quelques mètres à l’aval du premier barrage partiellement ruiné. Le barrage est devenu propriété d’EDF en 1950.

En application du « Plan Loire Grandeur Nature », adopté en janvier 1994 par le Gouvernement français, le préfet n’a pas renouvelé l’autorisation de ce barrage à son expiration le 16 octobre 1994. Il a demandé à EDF de démolir le barrage à ses frais pour rétablir le libre écoulement du cours d’eau.

Le « Plan Loire Grandeur Nature »,  programme de gestion du bassin de la Loire, qui vise à concilier la sécurité des personnes, le développement économique et la protection de l’environnement, comporte un volet de restauration des populations de saumons. Ce volet inclut la destruction d’autres barrages sur le bassin de la Loire, la construction d’une salmoniculture sur le Haut-Allier, l’interdiction de la pêche au saumon et l’élimination d’autres obstacles à la migration du saumon.

Maîtrise d’ouvrage

La démolition a été assurée par EDF. Le coût a été d’environ 1,07 millions d’euros (7 millions francs) pris en charge par EDF avec une aide de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne.

Difficultés particulières

Mercredi 24 juin 1998 à 17 heures, le barrage de Saint-Etienne-du-Vigan sur le Haut-Allier a été soufflé par l’explosion des charges réparties sur l’ouvrage.

La retenue avait été vidée à l’automne 1997, profitant d’une crue de 80 m3/s permettant de diluer les sédiments accumulés dans la retenue et de minimiser l’impact sur les écosystèmes en aval du barrage. L’impact de cette vidange totale a été minime, en raison du bas niveau de pollution de la retenue, située très en amont, dans un environnement peu industrialisé.

Bénéfices de l’effacement

Le site est revenu très rapidement dans un état proche d’un état naturel et 5 frayères de saumons ont été observées dès l’hiver 1998-99 à l’amont du site.

En savoir +

  • Modalités techniques de suppression de l’ouvrage, SOMIVAL, octobre 1995.
  • Rapport de synthèse des études préalable, Agence de l’Eau Loire-Bretagne, novembre 1995.
  • Dossier d’archives, Ministère de l’Environnement, décembre 1994.