Navigation et endiguement

Adapter les bateaux au fleuve et non pas le contraire – Plus d’espace pour les cours d’eau : enlever ou reculer les digues –

CR Roberto Epple ERN

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Depuis son opposition réussie, avec d’autres ONG françaises, à la construction d’un grand canal Rhin-Rhône dans les années 90 et suivantes, ERN n’est plus guère active dans le domaine du développement du réseau des voies navigables.
ERN soutient les recommandations de l’UE ci-dessous.

Les voies navigables européennes ont été façonnées au fil de l’histoire par la création d’écluses, de barrages, d’épis, par le dragage des chenaux et la consolidation des berges. La Directive européenne Cadre sur l’Eau (DCE) reconnaît le caractère fonctionnel de ces infrastructures, mais elle demande à ce que certains dispositifs inutiles soient supprimés ; chaque fois que possible, l’aménagement de ces infrastructures devrait être revu afin d’améliorer les habitats, de rétablir le passage des poissons migrateurs et de restaurer des berges naturelles. En outre, la DCE précise que de telles infrastructures ne doivent conduire à aucune nouvelle dégradation de l’état des rivières.

RECOMMANDATIONS CONCERNANT LA GESTION DES PRESSIONS LIÉES À LA NAVIGATION

• Les États-Membres devraient veiller à ce que chaque mesure d’amélioration, ou d’entretien de la voie navigable s’appuie sur une évaluation – transparente – des incidences sur la qualité de l’eau, en prenant en compte tous les paramètres (biologique, hydromorphologique et physico-chimique) ainsi que sur la biodiversité. Les Etats doivent aussi améliorer les méthodes d’évaluation des impacts potentiels liés à la navigation (ainsi qu’à d’autres infrastructures). Ces méthodes devraient inclure des critères d’analyse plus ciblés de la qualité hydromorphologique, lorsque ce n’est pas déjà pris en compte dans l’évaluation de la qualité biologique . En outre, les États-Membres devraient élaborer des normes pour définir le statut hydromorphologique (excellent, bon, moyen, mauvais, très mauvais).

• Les États-Membres doivent veiller, et la Commission Européenne devrait le faire appliquer, au respect intégral de la DCE, ainsi que des directives Natura 2000, lorsque de nouveaux projets de navigation et d’entretien des voies navigables sont mis en œuvre.

• Les États-Membres devraient procéder à un examen systématique des structures de navigation afin d’examiner les améliorations nécessaires à la réalisation des objectifs de la DCE.

• Les États-Membres devraient veiller à ce que les concepteurs de projets de navigation suivent, dans la mesure du possible, le principe du «travail avec la nature» – suivi, ajustement et apprendre de la rivière à travers une approche étape par étape. Ils doivent maintenir les processus hydromorphologiques naturels et utiliser des techniques d’ingénierie adaptées. Les interventions ne devraient être acceptées que lorsqu’elles s’avèrent indispensables et qu’elles constituent la solution la plus durable. Les plans intégrés devraient exploiter pleinement le potentiel de restauration de la rivière et de reconnexion du canal latéral.

• En raison du caractère multidisciplinaire des voies navigables, une gestion participative est indispensable : les États-Membres devraient veiller à ce que toutes les parties prenantes, y compris les organisations environnementales, participent à la définition des nouveaux projets de navigation et des mesures de maintenance afin d’atteindre des solutions acceptées par tous.

• Les États-Membres devraient limiter le dragage des estuaires pour éviter les altérations hydromorphologiques des estuaires, des deltas et des côtes, et travailler à une refonte des ports fluviaux afin de réduire leur impact sur la nature.

• Les États-Membres devraient éviter de considérer la navigation fluviale comme un moyen de transport stable et constant tout au long de l’année. Ils devraient au contraire considérer et intégrer sa flexibilité grâce à l’utilisation des moyens télémétriques modernes et à de meilleures connexions logistiques avec d’autres modes de transport.

• Les États-Membres et la Commission Européenne devraient veiller à ce que les politiques – existantes et futures – de l’UE en matière de transport et de navigation soient cohérentes avec les objectifs de la DCE.

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